SEOUL: La Corée du Nord a menacé d'une possible reprise de ses essais de missiles nucléaires et balistiques à longue portée, lors d'une réunion du bureau politique mercredi sous la direction de Kim Jong Un, qui se prépare à "une confrontation de longue haleine" avec les Etats-Unis.
"La politique hostile et la menace militaire des États-Unis ont atteint une ligne de danger qui ne peut plus être ignorée" et la réunion du bureau politique du comité central du Parti des travailleurs "a ordonné (...) d'examiner rapidement la question d'une reprise" de toutes les activités temporairement suspendues, a rapporté jeudi l'agence officielle nord-coréenne KCNA, faisant manifestement référence aux programmes de missiles nucléaires et à longue portée.
Kim Jong Un avait annoncé un moratoire sur les essais nucléaires et de missiles balistiques à longue portée en 2018, affirmant que ses objectifs étaient atteints, mais avait menacé de lever le moratoire après l'échec des pourparlers avec Donald Trump.
Durant la réunion, présidée par le leader de la Corée du Nord Kim Jong Un, a été présenté un rapport analysant les conditions dans la péninsule coréenne et abordant "l'orientation des mesures défensives contre les Etats-Unis pour l'avenir".
Selon KCNA, "les États-Unis ont calomnié notre État et commis l'acte insensé de prendre plus de vingt mesures de sanctions et la Corée du Nord doit "se préparer à une confrontation de longue haleine avec les impérialistes américains".
La Corée du Nord a déjà procédé cette année à plusieurs lancements, dont deux missiles tactiques guidés, alors qu'elle cherche à renforcer son armement conventionnel tout en repoussant les offres de pourparlers des États-Unis.
La semaine dernière, Washington a imposé de nouvelles sanctions à Pyongyang, et la Corée du Nord a répondu en multipliant les essais, affirmant son "droit légitime" à l'autodéfense.
«Activités illégales et déstabilisatrices»
En début de semaine, les Etats-Unis avaient appelé la Corée du Nord à cesser "ses activités illégales et déstabilisatrices".
L'émissaire américain sur le dossier nord-coréen Sung Kim a exhorté la Corée du Nord à reprendre le dialogue, "sans conditions préalables".
Cette possible reprise des essais nucléaires surviennent à un moment délicat pour la région, où une élection présidentielle est prévue pour mars en Corée du Sud, tandis que la Chine, le seul allié majeur de la Corée du Nord, se prépare à accueillir les Jeux olympiques d'hiver le mois prochain.
La Corée du Nord traverse une forte crise économique, aggravée par les sanctions et par la fermeture des frontières qu'il s'est imposé début 2020 au nom de la lutte contre le Covid-19.
Les Etats-Unis ont demandé une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Corée du Nord après les tirs par ce pays de plusieurs missiles depuis une semaine. Cette réunion, à huis clos, devrait se tenir jeudi, a précisé une source diplomatique sous couvert de l'anonymat, en indiquant que le Royaume-Uni, la France, l'Irlande, l'Albanie et le Mexique avait exprimé leur soutien avec cette initiative américaine.
"Nous allons continuer à faire monter la pression sur les Nord-Coréens", avait déclaré mardi l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, lors d'un entretien avec le Washington Post.
Le 10 janvier, la précédente réunion du Conseil de sécurité avait été suivie de peu d'un nouvel essai balistique nord-coréen, qualifié de "provocation" par un diplomate d'un pays membre du Conseil de sécurité.
Dans une déclaration conjointe, six pays - Etats-Unis, Albanie, France, Irlande, Japon et Royaume-Uni - avaient alors appelé Pyongyang "à s'abstenir de toute nouvelle action déstabilisatrice". La Corée du Nord avait ignoré cet appel.