Nadine Trintignant raconte sa fille Marie, sur Arte, 18 ans après

Cette photo d'archive prise le 14 février 2000 montre l'actrice française Marie Trintignant (à gauche) et sa mère, la réalisatrice française Nadine Trintignant, arrivant à l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris. (Jack Guez/AFP)
Cette photo d'archive prise le 14 février 2000 montre l'actrice française Marie Trintignant (à gauche) et sa mère, la réalisatrice française Nadine Trintignant, arrivant à l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris. (Jack Guez/AFP)
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Publié le Lundi 17 janvier 2022

Nadine Trintignant raconte sa fille Marie, sur Arte, 18 ans après

  • Dès les premières images, le film -diffusé en direct le 26 janvier sur la chaîne et entre le 19 janvier et le 25 avril en ligne - évoque la fin tragique de l'actrice
  • La réalisatrice âgée de 87 ans n'a jamais plus filmé après la disparition de sa fille

PARIS : Marie Trintignant aurait eu 60 ans le 21 janvier. Dix-huit ans après sa mort sous les coups du chanteur Bertrand Cantat, sa mère Nadine lui rend hommage dans un documentaire poignant sur Arte.

Dès les premières images, le film -diffusé en direct le 26 janvier sur la chaîne et entre le 19 janvier et le 25 avril en ligne - évoque la fin tragique de l'actrice.     

«Je ne voudrais pas qu'elle vieillisse (...). Je crois qu'elle ne devrait jamais mourir «, lance son père Jean-Louis, monstre sacré du cinéma, en regardant la caméra.

«Mais je vais mourir et vieillir», affirme Marie, souriante.   

«Hélas Marie non, tu n'as pas eu le temps de vieillir», rétorque Nadine en voix off. Elle s'adresse à son enfant comme dans une lettre d'amour: «Comme tant de femmes battues, tu as reçu un premier coup. Quand tu as voulu quitter cet homme, il s'est acharné à te détruire, à gommer ton si beau visage, à t'arracher à la vie».

La réalisatrice âgée de 87 ans n'a jamais plus filmé après la disparition de sa fille. «Je le regrette aujourd'hui», confie-t-elle, «j’adorais faire du cinéma».

«Les cinq derniers films que j’ai fait, je les avais écrits et tournés avec Marie», raconte-t-elle. Après, «j'ai dit, je ne vais faire qu'écrire, je ne vais pas tourner».

Son documentaire se consacre presque exclusivement à la carrière de sa fille, commencée de façon fracassante à 17 ans dans «Série Noire» d'Alain Corneau, son beau-père, aux côtés de Patrick Dewaere.

Nadine Trintignant explique qu'elle ne voulait pas qu'on garde pour seule image de sa fille celle d'une femme battue, morte à 41 ans à Vilnius (Lituanie) en août 2003. 

- «Je ne pardonnerai jamais» -

«C'est un documentaire très joyeux et uniquement sur la profession, parce qu'elle ne voulait pas d’intrusions dans sa vie privée», décrit-elle. Les quatre fils de Marie, nés de quatre pères différents, sont d'ailleurs à peine évoqués.

On y voit en revanche beaucoup de réalisateurs, d'acteurs comme Guillaume Depardieu, lui aussi disparu, avec qui Marie a tourné trois films, dont «Comme elle respire». Il lance qu'«elle n'est pas chiante comme toutes les autres comédiennes et qu'en plus elle sent bon».

Faire ce documentaire «m’a apporté de voir Marie rieuse», raconte Nadine. «Je ne l’avais pas vue depuis très longtemps, même en film».

La réalisatrice aborde aussi la mort de sa fille Pauline à seulement neuf mois quand Marie avait huit ans. «Tu aimais la prendre dans tes bras, tu aimais rire avec elle. Et puis un jour sombre à Rome, impossible de te dire, ta soeur est morte», dit-elle, en voix off.

«Je mettrais longtemps à comprendre que dans un couple, quand on perd un enfant, on n'attend plus grand chose de la vie», écrit Nadine dans un livre consacré à son premier époux, Jean-Louis, intitulé «C'est pour la vie ou pour un moment», paru en novembre 2021.

Mais, elle l'assure: «on peut vivre avec une plaie ouverte.»

Elle ne veut pas entendre parler de Bertrand Cantat, le chanteur de Noir Désir, condamné à huit ans de prison en Lituanie en 2003 pour avoir porté des coups mortels à Marie, et remis en liberté en 2007.

Contacté par l'AFP, Universal (qui possède le catalogue de Noir Désir et avait sorti «Amor Fati», album solo de Cantat en 2017 dont les dernières dates de concerts avaient été annulées) a refusé de commenter.

«Il n'est pas question pour moi de lui pardonner. Le vrai pardon, c'est l’oubli de ce que l’on vous a fait de mal. Je n'oublierai jamais, je ne peux pas, donc je ne pardonnerai jamais», affirme Nadine Trintignant.

«Je n’avais jamais haï personne de ma vie, je ne connaissais pas la haine. Et la haine est quelque chose d’atroce à ressentir, qui vous détruit, qui vous fait mal. Maintenant je la connais».


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».