Nouveaux combats au Karabakh, la Turquie accusée d'attiser le conflit

Ruines et désolation à Maturni, ville du Nagorny Karabakh disputée par l’Azerbaïdjan et l’Arménie (Fichier/AFP)
Ruines et désolation à Maturni, ville du Nagorny Karabakh disputée par l’Azerbaïdjan et l’Arménie (Fichier/AFP)
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Publié le Vendredi 02 octobre 2020

Nouveaux combats au Karabakh, la Turquie accusée d'attiser le conflit

  • La Turquie, accusée d'avoir "franchi une ligne rouge" avec l'envoi de "jihadistes" en soutien à l'Azerbaïdjan
  • La Russie entretient des relations cordiales avec les deux anciennes républiques soviétiques, mais elle est plus proche de l'Arménie qui appartient à une alliance militaire dominée par Moscou

STEPANAKERT, Azerbaïdjan : Les combats entre Arméniens et Azerbaïdjanais sur le front du Nagorny Karabakh faisaient rage vendredi, et les griefs se multipliaient contre la Turquie, accusée d'avoir "franchi une ligne rouge" avec l'envoi de "jihadistes" en soutien à l'Azerbaïdjan.

Dans la nuit, les combats ont continué, chaque camp affirmant infliger des pertes importantes à l'autre. A Stepanakert, capitale du Karabakh, les habitants ont dû se mettre à l'abri plusieurs fois de crainte de bombardements, mais aucune partie ne semble avoir pris l'avantage.

Le président français Emmanuel Macron, qui entretient déjà des relations difficiles avec son homologue Recep Tayyip Erdogan a affirmé dans la nuit de jeudi à vendredi que 300 combattants "jihadistes" ont quitté la Syrie pour rejoindre l'Azerbaïdjan en passant par la Turquie. Une "ligne rouge" selon lui.

La Russie avait fait état d'informations similaires, sans accuser cependant directement Ankara, avec qui elle a une relation compliquée mais pragmatique.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a en outre accusé la partie turque d'être impliquée militairement dans le conflit au côté de l'Azerbaïdjan avec "des véhicules militaires, des armes, ainsi que des conseillers militaires" et en transportant des "milliers de mercenaires et de terroristes" vers le front du Karabakh, dans un entretien au quotidien français Le Figaro.

Puissances en concurrence

Une intervention directe turque constituerait un tournant majeur et une internationalisation de ce conflit dans une région, le Caucase du Sud, où de multiples puissances sont en concurrence : Russie, Turquie, Iran, pays occidentaux...

Le Nagorny Karabakh, en majorité peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, entraînant une guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts. Le front est quasi-gelé depuis malgré des heurts réguliers, notamment en 2016.

Dimanche, les combats les plus meurtriers depuis des années ont repris, les deux camps s'accusant d'avoir provoqué les hostilités.

Depuis, l'Azerbaïdjan a juré de poursuive ses opérations jusqu'à la reconquête du territoire ou au "retrait total" des Arméniens. Erevan et les autorités du Karabakh ont dit être tout aussi déterminés au combat.

Les deux camps ont largement ignoré les appels de l'ensemble de la communauté internationale, à l'exception notable de la Turquie, de faire taire les armes, à l'instar d'une déclaration commune jeudi des présidents Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et Donald Trump, dont les trois pays pilotent depuis le début des années 1990 la médiation de l'OSCE sur le Nagorny Karabakh.

Selon Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc Mevlut Cavusoglu ont convenu jeudi que leurs deux pays étaient prêts à une "coordination étroite pour stabiliser la situation" au Nagorny Karabakh. Ankara ne s'est cependant pas prononcé.   

La Russie entretient des relations cordiales avec les deux anciennes républiques soviétiques, mais elle est plus proche de l'Arménie qui appartient à une alliance militaire dominée par Moscou.

Revendications contradictoires

Le ministère de la Défense du Karabakh a jugé la nuit de jeudi à vendredi "plus calme" que les précédentes et indiqué que ses forces "continuaient d'infliger des pertes sérieuses à l'ennemi".

Chouchane Stepanian, porte-parole de la Défense en Arménie, a assuré que l'armée azerbaïdjanaise "a échoué à percer les défenses arméniennes".

Le ministère azerbaïdjanais a affirmé lui l'inverse, assurant avoir pris des positions, citant "les hauteurs de Madaguiz", dans le nord, et avoir forcé les Arméniens à la retraite dans "la direction Jebraïl-Fizouli", dans le sud.  

Selon les bilans très partiels communiqués depuis dimanche, 190 personnes sont mortes: 158 soldats séparatistes, 13 civils arméniens, et 19 civils azerbaïdjanais. Bakou n'a toujours pas communiqué de pertes militaires.

L'Arménie affirme ainsi que 1.280 soldats azerbaïdjanais sont morts, quand Bakou dit avoir tué au moins 1.900 militaires adverses.

Jeudi, la petite ville de Martouni, située à environ 25 kilomètres du front en territoire séparatiste, a essuyé ses plus graves tirs de roquettes depuis la reprise des hostilités.

Quatre civils ont été tués, selon les séparatistes, et 11 personnes blessées, dont au moins deux journalistes français du quotidien Le Monde et deux autres arméniens.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.