Présidentielle 2022 : La gauche comme la droite jouent leur survie politique

La garde républicaine en formation devant le palais de l'Elysee après la réunion hebdommadaire du Conseil des ministres le 5 janvier 2022. (AFP).
La garde républicaine en formation devant le palais de l'Elysee après la réunion hebdommadaire du Conseil des ministres le 5 janvier 2022. (AFP).
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

Présidentielle 2022 : La gauche comme la droite jouent leur survie politique

  • À travers le prochain scrutin présidentiel, la gauche et dans une moindre mesure la droite, jouent leur survie sur l’échiquier politique français
  • De la même façon que pour la gauche, les retombées de la prochaine présidentielle menacent l’existence de la droite qui peut se retrouver laminée

PARIS: S’il est difficile, voire prématuré, de se prononcer sur l’issue de l’élection qui se tiendra en France en avril prochain, il est en revanche évident qu’elle donnera lieu à une nouvelle transformation du paysage politique du pays.

À travers le prochain scrutin présidentiel, la gauche et dans une moindre mesure la droite, jouent leur survie sur l’échiquier politique français.

Entamée en 2017 avec l’élection du président, Emmanuel Macron, cette transformation a sapé les fondements de l’alternance traditionnelle au pouvoir entre la droite et la gauche.

À travers le prochain scrutin présidentiel, la gauche et dans une moindre mesure la droite, jouent leur survie sur l’échiquier politique français au profit d’une extrême droite au zénith de sa popularité, mais en manque grave d’organisation.

La droite et la gauche n’ont pas su mettre à profit les cinq années de mandat d’Emmanuel Macron pour se reconstruire, laissant à l’extrême droite le loisir d’attirer à elle les déçus des partis républicains et de se nourrir de toutes sortes de frustrations et crises, notamment la pandémie de la Covid-19.

Ainsi aujourd’hui, à presque quatre mois de l’échéance présidentielle, les sondages, malgré la marge d’erreur qu’ils comportent mais qui n’en restent pas moins un indicateur valable, nous montrent Emmanuel Macron, toujours candidat non déclaré, en tête de peloton.

Selon un récent sondage d’opinion, Emmanuel Macron obtiendra à l’issue du premier tour des élections 27 % des voix.

Derrière lui, trois candidats se tiennent dans un mouchoir de poche, pour se disputer la deuxième place du scrutin qui permettra à l’un d’eux de l’affronter au second tour de l’élection.

En clair, selon un récent sondage d’opinion, Emmanuel Macron obtiendra à l’issue du premier tour des élections 27 % des voix.

Ses concurrents les plus sérieux, soit la candidate du parti Les Républicains, Valérie Pécresse, et la candidate du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, recueillent 16 % des intentions de vote.

Le polémiste d’extrême droite Éric Zemmour, candidat de «reconquête», stagne à 13 % des intentions de vote depuis l’enlisement de sa campagne au mois de décembre.

À gauche, cependant, étant donné la multiplicité des candidatures, force est de constater que les présidentiables peinent à atteindre la proportion de 10 % des intentions de vote.

Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, plafonne à 8,5 %; le candidat du parti écologiste Les Verts, Yannick Jadot, est gratifié de 7,5 %.

La candidate du parti socialiste et maire de Paris, Anne Hidalgo, est créditée de 3,5 % alors que sa potentielle concurrente, l’ancienne ministre socialiste Christiane Taubira, recueille à peine 2,5 %.

Il est donc clair que faute d’union, la gauche socialiste est vouée à disparaître de la carte politique française.

Or, cette union, un temps prônée par Anne Hidalgo ainsi que Christiane Taubira, candidate toujours non déclarée, est rejetée par Yannick Jadot qui s’oppose également à toute idée de primaires.

Le candidat écologiste mise sur la clarté de son programme pour rééditer le succès de sa liste aux élections européennes, arrivée en troisième position.

Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, n’a jamais accordé le moindre intérêt à l’idée d’une union et il insiste pour faire cavalier seul pour son dernier tour de piste puisqu’il a annoncé que 2022 sera sa dernière campagne.

Malgré l’antagonisme qui caractérise leurs méthodes et leur campagne, les bases électorales de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour sont indissociables.

L’enjeu est tout aussi grave pour la droite unie après une âpre bataille interne autour de la candidature de Valérie Pécresse sur qui incombe la lourde tâche de reconquérir le pouvoir après les deux défaites de son parti, en 2012 et 2017.

Elle mène pour cela une campagne dynamique et elle se positionne en opposante à Emmanuel Macron, dont elle fustige l’action en affirmant qu’il est «dans la séduction alors que nous sommes dans l’action» pour une France unie et déterminée «face aux puissances américaine et chinoise».

Toutefois, Valérie Pécresse, qui invoque les anciens présidents Charles de Gaulle et Jacques Chirac, se présentant comme leur héritière, peine à mobiliser.

L’union toute récente autour de sa candidature n’a pas gommé les divisions qui minent la droite depuis des années et n’a pas suffi à combler le fossé qui sépare les tenants des valeurs de droite républicaine et ceux de la droite dite «décomplexée» qui assurent combattre l’extrême droite en s’appropriant ses positions.

De la même façon que pour la gauche, les retombées de la prochaine présidentielle menacent l’existence de la droite qui peut se retrouver laminée et privée de représentation parlementaire significative à l’issue des élections législatives du printemps prochain.

À l’inverse, l’extrême droite devra s’atteler à l’organisation de son émergence à l’issue de l’élection présidentielle.

Malgré l’antagonisme qui caractérise leurs méthodes et leur campagne, les bases électorales de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour sont indissociables.

Marine Le Pen en est à sa troisième et dernière campagne présidentielle, ce qui signifie qu’un nouvel échec ouvrira la voie de sa succession sans mettre en danger l’avenir de son parti.

Par ailleurs, la candidature d’Éric Zemmour, qui lui fait de l’ombre pour cette présidentielle, pourrait être bénéfique à sa formation politique lors des élections législatives.

La question est de savoir lequel des deux candidats d’extrême droite fera le meilleur score à la présidentielle pour que le rapprochement à venir se fasse sous sa direction.

Reste le président de la république qui attend le moment propice pour officialiser sa candidature pour un deuxième mandat, et qui est totalement accaparé par la gestion de la pandémie et des complications économiques et sociales qui en découlent.

L’enjeu principal pour lui sera de savoir si son bilan est suffisamment satisfaisant aux yeux des Français pour lui permettre de conjurer la malédiction de ses deux prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy, rejetés au bout d’un seul mandat de cinq ans.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.