Les échos de la campagne présidentielle à 88 jours du 1er tour

L'épouse du chef de l'Etat, Brigitte Macron, a affirmé dans un entretien à TF1 «attendre» la décision de son président de mari quant à une candidature à sa réélection. (Photo, AFP)
L'épouse du chef de l'Etat, Brigitte Macron, a affirmé dans un entretien à TF1 «attendre» la décision de son président de mari quant à une candidature à sa réélection. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 14 janvier 2022

Les échos de la campagne présidentielle à 88 jours du 1er tour

L'épouse du chef de l'Etat, Brigitte Macron, a affirmé dans un entretien à TF1 «attendre» la décision de son président de mari quant à une candidature à sa réélection. (Photo, AFP)
  • Emmanuel Macron continue de faire la course en tête dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle, entre 23 et 25%, selon deux sondages
  • «On les pressure, on les surveille, on les menace, on les quadrille, on les humilie...» Qui? Les «commerçants», auxquels Eric Zemmour a rendu hommage dans une vidéo publiée mercredi

PARIS: Cible préférée des oppositions, Jean-Michel Blanquer peut - officiellement - compter sur la solidarité gouvernementale: « On est tous très en soutien de Jean-Michel Blanquer », a cru devoir préciser mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, manière également de reconnaître que le ministre de l'Education nationale est en difficulté, y compris au sein de la macronie où l'on reconnaît qu'il « agace ».  

« C'est vrai qu'il y a eu des difficultés », a encore souligné  M. Attal, qui s'en est remis à la métaphore sportive: »On avance comme un pack dans cette crise depuis le début ».  

Madame rêve

L'épouse du chef de l'Etat, Brigitte Macron, a affirmé dans un entretien à TF1 « attendre » la décision de son président de mari quant à une candidature à sa réélection.  

Avec ou sans lui dans la course, « j'espère que la campagne électorale sera une campagne exemplaire, permettez-moi de rêver parfois », a-elle ajouté, en disant « craindre la haine » et « la violence ».  

Les sondages du jour

Emmanuel Macron continue de faire la course en tête dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle, entre 23 et 25%, selon deux sondages, l'un de Harris Interactive pour Challenges, l'autre d'Elabe.  

Valérie Pécresse (16% à 17%) et Marine Le Pen (16% à 17%), se disputent la qualification au second tour, voire Eric Zemmour, crédité de 15 points chez Harris mais à seulement 13% chez Elabe. En cinquième position, Jean-Luc Mélenchon est distancé,  entre 10 et 11%.  

Les «emmerdes» du jour

« On les pressure, on les surveille, on les menace, on les quadrille, on les humilie... » Qui? Les « commerçants », auxquels Eric Zemmour a rendu hommage dans une vidéo publié mercredi.   

« Je veux être cet homme qui fait passer les commerçants des villages avant Bercy et le marchand de vêtements pour enfants du bout de la rue avant le Parlement européen », a ajouté le candidat, en paraphrasant George Pompidou, voire Emmanuel Macron: « Il est temps d'arrêter immédiatement d'emmerder les commerçants ».  

Horizons lointains

Le parti d'Edouard Philippe, Horizons, et celui du ministre Franck Riester, Agir, ont décidé de reporter leur fusion, qui devait il y a quelques semaines n'être qu'une formalité.  

« Une partie d'Agir la souhaite, mais une autre, et c'est mon cas, pense qu'en pleine crise sanitaire le temps n'est pas venu de s'occuper d'organisation partisane », a expliqué le ministre au Figaro, alors qu'Emmanuel Macron s'était, en privé, déclaré lui aussi peu enthousiaste au sujet de ce mariage.  

Le changement d'avis du jour

Pour lui, maintenant, c'est Valérie: l'essayiste Alain Minc, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron qu'il considérait comme son « ex-protégé », a indiqué mardi dans Le Point qu'il voterait pour Valérie Pécresse.  

« Je ne crois pas une seconde qu'Emmanuel Macron puisse avoir une majorité à ses ordres au Parlement » en cas de réélection, a justifié celui qui avait notamment soutenu Edouard Balladur en 1995 ou Lionel Jospin en 2002.  

Le sabotage du jour

« Il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre Anne Hidalgo, Olivier Faure, le premier secrétaire, et la direction du parti », a assuré le porte-parole du PS Pierre Jouvet, après que plusieurs participants à un bureau national du parti, tenu mardi soir, avaient assuré que le premier secrétaire avait critiqué la candidate, notamment à propos de la « primaire populaire ».  

Il n'en fut rien, selon la direction du PS, qui a dénoncé les « esprits mal intentionnés », relais d'« un sabotage » de la part d'un courant minoritaire au sein du parti, dans « une pure logique d'affaiblir la candidate et la direction ». 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".