POINTE-A-PITRE: En Guadeloupe, des établissements scolaires ont été victimes de dégradations, mardi et mercredi, dans un contexte de résurgence des tensions que connaît l'île depuis novembre dernier.
Un collège de la commune de Sainte-Rose a subi "des dégradations et des actes de vandalisme" a-t-on appris mercredi matin dans un communiqué commun de la rectrice de Guadeloupe Christine Gangloff-Ziegler et du préfet Alexandre Rochatte, qui "condamnent fermement ces actes".
"Des inscriptions ignobles ont été découvertes dans la cour du collège: 13 croix gammées, des insultes et des menaces à l'égard du personnel de l'établissement", précise le communiqué qui ajoute que "ces actions et dégradations sont intolérables et mettent à mal le climat scolaire déjà impacté par les effets de la situation sanitaire".
La veille, un collège de la commune de Morne-à-l'Eau a également subi des dégradations: de l'huile de vidange a été déversée dans l'entrée, "rendant difficile l'accès pour les élèves et les personnels", indique encore le communiqué.
"Détériorer un établissement scolaire revient à hypothéquer l’avenir du pays", s'est agacé, dans un communiqué Guy Losbar, président du département, qui a fait part de son indignation.
Ce n'est pas la première fois que le monde scolaire est pris pour cible en Guadeloupe. Lors de la grève des agents municipaux, début 2021, qui a duré plusieurs mois, de nombreuses écoles ont été vandalisées, notamment avec de l'huile de vidange.
"L'école doit demeurer un sanctuaire, que nous devons tous protéger et respecter à l'égard de nos enfants", écrivent la rectrice d'académie et le préfet.
Ces événements surviennent alors que de nouvelles tensions émergent en Guadeloupe: outre les émeutes de lundi, après l'éviction du QG des manifestants dans le parking du CHU, chaque matin désormais, des barrages sont à nouveau érigés en plusieurs points de l'île, mais débloqués dans la foulée par les forces de l'ordre.
"Cette nuit les forces de police sont intervenues pour déjouer l'action d'une vingtaine d'individus qui tentaient d'ériger un barrage au rond-point de Perrin", indique ainsi mercredi un communiqué de la préfecture qui évoque d'autres barricades levées dans les communes de Basse-Terre, Sainte-Rose, Goyave, Petit-Bourg, Vieux-Habitants et Pointe-à-Pitre.
En parallèle, les syndicats enseignants ont tenu mercredi une conférence de presse pour annoncer l'entrée en grève, jeudi, du personnel de l'éducation nationale pour protester contre les protocoles sanitaires, notamment, mais aussi les problèmes d'eau dans les écoles.