Macron s'engage contre le sujet inflammable des «séparatismes»

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de la conférence technique annuelle. (GonzaloFUENTES/POOL /AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de la conférence technique annuelle. (GonzaloFUENTES/POOL /AFP)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

Macron s'engage contre le sujet inflammable des «séparatismes»

  • Emmanuel Macron veut lancer un projet de loi pour combattre le «séparatisme»
  • «Cette loi vise à protéger les musulmans, qui sont les principales victimes de l'islamisme»

PARIS: Accusé de tergiverser sur le sujet, Emmanuel Macron présente vendredi son plan d'action contre les «séparatismes», principalement celui de l'islamisme radical, un dossier explosif à l'approche de la présidentielle.

Le chef de l'Etat prononcera ce discours très attendu vers 10h30 à la mairie des Mureaux (Yvelines), une ville de 30.000 habitants à une quarantaine de km de Paris, présentée comme «un lieu de vivre ensemble» et non «d'affrontement» par son maire François Garay (DVG).

En choisissant «ce territoire qui marque des points» selon l'Elysée, Emmanuel Macron cherche à envoyer un message positif sur un dossier où lui-même et sa majorité apparaissent mal à l'aise face aux feux croisés de la droite et de l'extrême droite, qui l'accusent de laxisme, et de la gauche, qui dénonce une stigmatisation des musulmans pour des raisons électoralistes.

Mais il s'exprimera dans un contexte rendu encore plus pesant par l'attentat au hachoir mené à Paris par un jeune Pakistanais vendredi dernier et le procès de l'attaque de Charlie Hebdo.

Après plusieurs reports, Emmanuel Macron a cependant jugé qu'il ne pouvait plus attendre afin qu'un projet de loi soit finalisé d'ici la mi-octobre, présenté en conseil des ministres début décembre puis discuté au Parlement au premier semestre 2021. Soit un an avant le scrutin de 2022, qui devrait se jouer en partie sur les questions régaliennes.

L'objectif de ce texte sera de «lutter contre ceux qui dévoient la religion pour mettre en cause les valeurs de la République», résume l'Elysée.

«Cette menace nécessite une double réponse: défensive, avec le projet de loi, mais aussi positive car il s'agit de ramener la République, ses valeurs d'émancipation et d'égalité, dans les territoires», ajoute la présidence. Le chef de l'Etat a ainsi promis d'aller «plus loin, plus fort» pour promouvoir «l'égalité des chances» dans les prochains mois.

Aux Mureaux, où il sera accompagné de six ministres, Emmanuel Macron devrait annoncer un renforcement, et une modification, de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat et un contrôle plus strict des associations musulmanes, notamment celles qui accueillent des enfants et créent des «écoles» sous influence intégriste, ciblant les quelques dizaines de milliers d'enfants scolarisés à domicile.

«Amalgame» 

Il pourrait également détailler des mesures plus controversées contre les certificats de virginité délivrés par certains médecins avant un mariage religieux, la polygamie ou la privation d'héritage pour les filles.

Emmanuel Macron devrait également développer les premières annonces qu'il avait faites en février à Mulhouse sur la fin des imams étrangers détachés et un contrôle plus strict du financement des mosquées sous «ingérence étrangère».

«Cette loi vise à protéger les musulmans, qui sont les principales victimes de l'islamisme», insiste l'Elysée. 

Reçu mercredi à l'Elysée avec les autres représentants des cultes, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui affirme «partager totalement les objectifs» du texte, à savoir lutter «contre ceux qui instrumentalisent la religion musulmane à des fins politiques», mais dit se méfier d'éventuels «dégâts collatéraux».

«Il faut être très vigilant sur les tentatives de stigmatisation de la communauté musulmane», souligne également Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Mosquée de Paris. «Si le chef de l'Etat a envie, face à un vrai problème, de trouver des solutions, je serai son partenaire. Mais je n'ai pas envie d'être enfermé dans une logique électorale», prévient-il.

Sur ce terrain, Emmanuel Macron se sait très attendu par les oppositions de droite, qui entendent faire des sujets régaliens, en particulier la sécurité, l'une des priorités de la campagne de 2022. 

Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et probable candidat à la présidentielle, estime ainsi que le président fait preuve d'une «grande naïveté» sur le dossier et parle de «séparatismes» car «il a du mal à prononcer le mot islamisme».

«L’incapacité de nos dirigeants à lutter contre les tentations séparatistes, qu’elles soient racialistes, indigénistes ou islamistes, est aujourd’hui très anxiogène pour nos concitoyens», a pour sa part accusé Marine Le Pen (RN).

A gauche, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a appelé Emmanuel Macron à «ne pas ranimer» la «guerre de religion» alors qu'«on a besoin que tout le monde soit au coude à coude pour faire face à la crise sanitaire» du Covid-19.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.