JÉRUSALEM: Israël envisage de prolonger la détention d’un Palestinien de 17 ans atteint d’une maladie neuromusculaire rare. Ce dernier est emprisonné sans inculpation depuis près d’un an – une mesure que les autorités qualifient de «détention administrative», a déclaré son père lundi.
Le recours à la détention administrative a renforcé les manifestations à travers la Cisjordanie occupée ces derniers mois. Plusieurs adultes parmi les prisonniers ont entamé une grève de la faim pour protester contre la détention sans inculpation dont ils font l’objet depuis des mois ou même des années.
Certains ont été libérés après des mois de jeûne, mais ils ont dû être hospitalisés et risquent des lésions neurologiques permanentes.
Israël prétend que la détention administrative, rarement utilisée dans le cas des mineurs, est nécessaire pour empêcher des attaques imminentes ou pour emprisonner des militants dangereux en les empêchant de divulguer des renseignements confidentiels. Les groupes de défense des droits de l’homme affirment que l’État hébreu refuse l’équité procédurale aux Palestiniens qui vivent déjà sous un régime militaire.
Amal Nakhleh, arrêté au mois de janvier 2021, fait partie des quelques mineurs placés en détention administrative.
En 2020, il a subi une opération pour se faire extraire une tumeur du poumon. Il souffre de myasthénie grave, une maladie nerveuse qui provoque une fatigue musculaire sévère.
Son père, Mouammar, dit qu’Israël a renouvelé la détention d’Amal à trois reprises au cours de l’année écoulée sans justifier sa détention ou l’accuser de quelque crime que ce soit.
«D’un point de vue légal, rien ne justifie sa détention. Il n’y a pas eu d’inculpation. Ils disent juste être qu’ils sont en possession de dossiers secrets», dénonce-t-il.
Il affirme que son fils a besoin de se rendre régulièrement à l’hôpital pour subir des examens médicaux et qu’il a besoin d’un environnement calme. Lundi dernier, lorsqu’il a comparu devant le tribunal, les autorités l’ont informé qu’elles avaient besoin de quelques jours supplémentaires pour décider ou non de renouveler la détention administrative de son fils.
«Je l’ai vu aujourd’hui», raconte son père.
«Il ne pouvait bouger ni les lèvres ni les yeux. Il ne pouvait même pas sourire. Ce sont des symptômes de la maladie. Nous sommes très inquiets pour son état de santé.»
L’armée israélienne et le service de sécurité intérieure – Shin Bet – n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Jessica Montell, directrice de HaMoked, un groupe israélien de défense des droits des détenus palestiniens, déclare qu’Israël a placé six mineurs en détention administrative au mois de septembre, lorsque son groupe a reçu une réponse à une demande d’accès à l’information.
Environ cinq cents adultes palestiniens sont actuellement placés en détention administrative.
«La détention administrative devrait être utilisée dans des cas extrêmement rares», précise la directrice. «Israël ne devrait pas s’en servir de la sorte avec les adultes, et encore moins avec un enfant malade», conclut-elle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com