Du faux sang, nouvelle arme pour vaincre moustiques et paludisme

Des scientifiques basés à Stockholm ont mis au point un nouvel outil pour cibler et tuer les moustiques en mettant au point un sang de synthèse à base de jus de betterave et de toxines. (AFP)
Des scientifiques basés à Stockholm ont mis au point un nouvel outil pour cibler et tuer les moustiques en mettant au point un sang de synthèse à base de jus de betterave et de toxines. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 janvier 2022

Du faux sang, nouvelle arme pour vaincre moustiques et paludisme

  • «En combinant la molécule avec une quantité infime de toxines, les moustiques l'avalent et meurent» en quelques heures, sans avoir même besoin d'utiliser du vrai sang pour les attirer
  • La malaria a la particularité vicieuse de non seulement rendre les gens très malades, mais aussi de faire que les moustiques sont davantage attirés par les personnes infectées

STOCKHOLM: La petite fiole de liquide rouge est à peine dans la cage que les moustiques viennent s'y agglutiner: avec un faux sang inoffensif pour l'homme et les autres insectes, des scientifiques basés en Suède espèrent porter un coup mortel au nuisible et au paludisme.


Le produit mis au point avec du jus de betterave par une équipe de l'université de Stockholm se veut une alternative à l'utilisation de pesticides nuisibles à l'environnement et à la santé humaine, en complément des progrès effectués pour mettre au point un vaccin contre le "palu" et ses quelque 630 000 morts en 2020.


En ouvrant la porte de ce qui ressemble à un grand réfrigérateur de son laboratoire de l'université de Stockholm, Noushin Emami, 44 ans, révèle un élevage inhabituel.


A une température maintenue à 27 degrés, des cages improvisées fabriquées avec des collants pour femmes contiennent des colonies de moustiques, tandis que dans des réservoirs d'eau nagent des larves du douloureux parasite.


Il faut les nourrir tous les jours "donc c'est un peu comme avoir un chien ou un chat", plaisante la chercheuse.


En décembre, l'OMS a estimé à 241 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde en 2020, en hausse de 10% sur un an. La quasi-totalité (96%) des 627 000 décès a lieu en Afrique, et à 80% des enfants de moins de cinq ans.


La malaria a la particularité vicieuse de non seulement rendre les gens très malades, mais aussi de faire que les moustiques sont davantage attirés par les personnes infectées, facilitant la contagion en répandant le parasite provoquant la maladie.  

Bon marché 
En 2017, Mme Emami et d'autres chercheurs ont découvert que ce phénomène était lié à une molécule spécifique -l'HMBPP- produite lorsque le parasite en question s'attaque aux globules rouges de la victime.


"Si nous ajoutons cette molécule à n'importe quel liquide, nous le rendons très attirant pour les moustiques", explique la scientifique à l'AFP.


"En combinant la molécule avec une quantité infime de toxines, les moustiques l'avalent et meurent" en quelques heures, sans avoir même besoin d'utiliser du vrai sang pour les attirer.


L'objectif est également d'utiliser des "composés mortels inoffensifs, respectueux de l'environnement et faciles à obtenir", dit-elle.


Pour Lech Ignatowicz, qui a cofondé la société "Molecular Attraction" qui développe le produit, la méthode est considérablement plus efficace et moins nuisible que les immenses quantités de pesticides épandues pour neutraliser les moustiques, souvent dangereuses pour l'environnement ou la santé. 


"Les pesticides tuent tous les types d'insectes avec lesquels ils entrent en contact. Ici, même dans des milieux très denses comme la jungle ou les zones tropicales remplies d'insectes, nous choisissons ceux dont on veut se débarrasser", explique-t-il.


"Au lieu d'un tapis de bombes", résume l'expert, il s'agit plutôt d'une bombe "dirigée vers une cible particulière".


Selon l'OMS, les pesticides sont aussi de moins en moins efficaces contre les moustiques, avec 78 pays rapportant des cas de résistance des moustiques à au moins un des quatre insecticides les plus courants, et 29 nations pour les quatre.


Produire la molécule est aussi relativement bon marché, en faisant une hypothèse crédible même dans les parties pauvres du globe comme en Afrique.

«Prudemment optimiste»
Si l'équipe suédoise s'est concentrée sur le paludisme, sa méthode a aussi le potentiel de s'appliquer à d'autres maladies véhiculées par les insectes - parmi les cinq variétés de moustiques élevées dans le laboratoire, on retrouve un moustique d'Amérique du Sud propageant le virus Zika.


Le grand défi va désormais être de transposer la technique à grande échelle, hors laboratoire.


Anders Lindström, un chercheur spécialisé dans les moustiques à l'Institut vétérinaire de Suède et qui est indépendant du projet, se dit "prudemment optimiste".


"Le problème c'est toujours de passer à grande échelle, les territoires qui doivent être couverts par ce type de pièges pour qu'ils soient efficaces sont immenses", dit-il.


Il faut aussi pouvoir assurer la continuité de l'opération, ce qui peut s'avérer difficile dans des zones reculées ou en guerre.


"On peut avoir un effet rapide pour réduire les populations" de moustiques, mais si vous arrêtez, ils reviennent tout de suite", note-t-il.


Le chercheur pense néanmoins que la méthode peut être très efficace, notamment en conjonction avec d'autres techniques.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.