La journée saoudienne à l'Expo 2020 célèbre le passé, le présent et l'avenir du Royaume

Les événements spéciaux de vendredi ont rendu hommage au riche passé culturel de l'Arabie saoudite, mais ont également offert un aperçu du présent du Royaume et un regard vers son avenir. (SPA)
Les événements spéciaux de vendredi ont rendu hommage au riche passé culturel de l'Arabie saoudite, mais ont également offert un aperçu du présent du Royaume et un regard vers son avenir. (SPA)
Short Url
Publié le Samedi 08 janvier 2022

La journée saoudienne à l'Expo 2020 célèbre le passé, le présent et l'avenir du Royaume

  • La journée spéciale a présenté plus de 18 événements mettant en valeur la nation, son patrimoine et sa culture, et la façon dont elle est en train de se transformer pour accompagner l'ère moderne
  • Le pavillon saoudien s'avère être l'une des attractions les plus populaires de l'exposition

DUBAÏ: Un grand nombre de personnes enthousiastes se sont rassemblées en face du pavillon saoudien à l'Expo 2020 Dubaï le 7 janvier, leurs images se reflétant sur son écran miroir LED qui a été primé alors qu'elles attendaient le début du défilé culturel saoudien.

C'était l'un des 18 événements et plus célébrant le Royaume, qui ont eu lieu vendredi dans le cadre de la journée nationale spéciale du pays à l'Expo.

Le défilé sur l'avenue Al-Ghaf, devant le pavillon, était conduit par les 80 membres d'une fanfare militaire jouant de la trompette et du tambour. Il comprenait également des femmes habillées de vêtements saoudiens traditionnels et contemporains, ainsi que des hommes à cheval représentant les riches traditions équestres du Royaume.

edru

 

Le pavillon saoudien s'avère être l'une des attractions les plus populaires de l'exposition, avec «plus de deux millions de visiteurs au cours des trois premiers mois», selon Hussain Hanbazazah, commissaire général du pavillon. C'est «le plus grand nombre de visiteurs, comparativement à tous les autres pavillons de l'Expo 2020 Dubaï», a-t-il assuré à Arab News. Selon les organisateurs de l'exposition, ce chiffre équivaut à environ 30% du nombre total de visiteurs de l'Expo 2020 depuis son ouverture en octobre.

Les événements spéciaux de vendredi ont rendu hommage au riche passé culturel de l'Arabie saoudite, mais ont également offert un aperçu du présent du Royaume et un regard vers son avenir. Ils ont présenté les tendances et les réformes contemporaines, les révolutions ayant lieu dans la technologie et les affaires, ainsi que les grands projets en cours. Ensemble, ils donnent l’image d’une ère de grande transformation dans le Royaume, reflétant les objectifs des projets de développement et de diversification de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite.

dstju

 

«Aujourd'hui, nous célébrons la motivation que nous voulons mettre en avant au cours des trois prochains mois de notre participation à l'Expo 2020 Dubaï, de même que la culture du royaume d'Arabie saoudite», a indiqué Hanbazazah.

«Nous célébrons également la grande transformation qui s'opère dans le pays et notre investissement dans la Vision 2030. Nous invitons tout le monde à visiter le royaume d'Arabie saoudite.»

Les événements de la journée comprenaient également le Saudi Business Briefing, dans le Business Connect Center du pavillon, au cours duquel des notables et des chefs d'entreprise se sont joints aux représentants du ministère de l'Investissement. Les délégués ont écouté des mises à jour concernant les opportunités et les programmes d'investissement dans le Royaume, et notamment les dernières nouvelles sur leurs projets de la Red Sea Development Company, de Neom, de Diriyah Gate Development Authority et Roshn, le plus grand promoteur immobilier saoudien.

setru

 

Après le défilé de la culture saoudienne, un défilé de mode a eu lieu sur un podium circulaire en plein air dans le parc Al-Forsan, dans le cadre du Saudi Experience Festival. Il présentait des collections contemporaines de la prochaine génération de designers et de labels saoudiens, dont 1886, R9 Designs, Kaf by Kaf et Reem al-Kanhal.

«C'est mon tout premier défilé de mode», a confié la créatrice saoudienne Reem al-Dossary, qui a présenté la dernière collection de son label R9 Designs. «Je suis tellement fière de représenter mon pays dans un si grand événement. Ma marque s'inspire de mon patrimoine et de mon pays, et c'est là que la culture rencontre la mode.»

Al-Dossary a précisé que sa nouvelle collection AlUla s'inspirait du paysage et du patrimoine de cette ancienne région désertique.

La créatrice de mode, Reem al-Kanhal, a expliqué à Arab News: «Un grand nombre de mes créations sont inspirées de la culture saoudienne, mais de manière moderne. Nous présentons des pièces de la Comeback Collection, où j'ai fait revivre les pièces inspirées par notre culture saoudienne. À titre d’exemple, l'une d’elles, une chemise blanche, est inspirée par… la culture du Najd.

Le Saudi Experience Festival comprenait également une section d'artisanat traditionnel, dont plusieurs des célèbres «Hommes-fleurs» du Royaume. Principalement issus de la tribu Qahtan, dans la province d'Asir, ils sont réputés pour leurs coiffes florales complexes, dont ils confectionnaient des échantillons à l’adresse des visiteurs.

Cette journée de célébrations s'est terminée par le spectacle culturel saoudien en soirée à l'Al-Wasl Plaza de l'Expo 2020. Diffusé en direct sur l'immense écran LED du dôme, le plus grand du genre au monde, il présentait un récit visuellement diversifié qui révélait le riche passé culturel du Royaume et ses passionnantes perspectives d'avenir.

En présence d'un public composé de personnalités, de représentants du gouvernement et de chefs d'entreprise, le spectacle comprenait également des représentations en direct d'un orchestre de 90 membres et d'un chanteur d'opéra, ainsi qu'une démonstration de la danse de l'épée ardah en l'honneur de la culture traditionnelle saoudienne. Un feu d'artifice a marqué la fin d'une journée célébrant l'incroyable passé du pays et espérant un futur prometteur.

«Nous partageons notre culture, nos réalisations et nos objectifs d’avenir avec le reste du monde», a déclaré Hanbazazah.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
Short Url
  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

--
Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

--
3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

--
3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

--
Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

--
3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Short Url
  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

--
«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

--
L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
Short Url
  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.