Pour Eric Zemmour, la délicate quête des 500 parrainages

Eric Zemmour est crédité de 16% d'intentions de vote dans un récent sondage, à égalité avec Valérie Pécresse (LR) et Marine Le Pen. (Photo, AFP)
Eric Zemmour est crédité de 16% d'intentions de vote dans un récent sondage, à égalité avec Valérie Pécresse (LR) et Marine Le Pen. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Pour Eric Zemmour, la délicate quête des 500 parrainages

  • Le candidat d'extrême droite (Reconquête!) a assuré jeudi sur Europe 1 disposer de quelque «300 promesses» de parrainages
  • Son entourage explique disposer d'un «algorithme» pour «prioriser» les élus à démarcher

PARIS : Même si son camp reste "confiant", Eric Zemmour ne cesse de répéter sa difficulté à obtenir les 500 parrainages d'élus exigés pour candidater à la présidentielle et organise ses déplacements pour convaincre des maires de petites communes rurales.

Le candidat d'extrême droite (Reconquête!) a assuré jeudi sur Europe 1 disposer de quelque "300 promesses" de parrainages, alors que la récolte officielle démarre fin janvier, jusqu'au 4 mars. 

"C'est à la fois beaucoup parce qu'on n'a pas d'élus, mais en même temps, ce n'est rien, car tout le monde nous dit qu'il en faut 600 voire 700, parce que les gens se rétractent au dernier moment", souligne-t-il, en mentionnant les difficultés d'autres candidats comme Marine Le Pen (RN) ou Jean-Luc Mélenchon (LFI).

Mercredi dans son QG parisien, une réunion sur le sujet avait lieu avec le rallié Philippe de Villiers, le directeur de campagne Bertrand de la Chesnais et le responsable des parrainages Dénis Cieslik.

L'ancien secrétaire d'Etat et ex-député Philippe de Villiers "va pouvoir mettre son réseau à disposition et peut être téléphoner directement à des maires vendéens", insiste M. Cieslik, qui pense "qu'on aura les signatures", mais regrette "un incroyable gâchis d'énergie".

Les déplacements du candidat sont calibrés pour recueillir les précieux sésames, comme le 18 décembre en Alsace ou vendredi dans l'Eure-et-Loir.

"Cela vise avant tout à s'adresser à la France dite des oubliés, périphérique et rurale, mais oui, il y a aussi cet objectif de rencontres et de déjeuners avec des élus", poursuit M. Cieslik.

Vendredi, Eric Zemmour verra entre autres le maire de Villampuy (Eure-et-Loir), Vincent Lhopiteau, qui lui a déjà promis un parrainage.

«Pas raciste ni facho»

"Je ne suis pas raciste ni facho", souligne l'édile dans l'Echo républicain. "Je ne suis pas d'extrême droite et lui non plus ! Il est anti-système et dit beaucoup de vérités, notamment sur l'immigration", estime le maire de ce village de 300 habitants.

"Ca m'embêterait qu'il ne soit pas candidat à la présidentielle. Tout le monde a le droit de s'exprimer", poursuit-il, alors que certains maires ne veulent pas être associés à l'image sulfureuse de l'ancien polémiste, condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale.

L'entourage d'Eric Zemmour explique disposer d'un "algorithme" pour "prioriser" les élus à démarcher. Cela "croise la taille des villes, les parrainages en 2017, le territoire. Typiquement, on vise des villes de moins de 1 000 habitants qui avaient donné leur parrainage à Dupont-Aignan, Le Pen et Fillon", indique-t-il.

Comme sa rivale à l'extrême droite Marine Le Pen, Eric Zemmour proteste régulièrement contre la loi de 2016 qui a instauré la publication des noms des parrains, un "scandale démocratique inique", aboutissant à des "pressions" sur les élus, selon lui.

Il assure ne "pas surjouer la situation" et que "personne ne l'aide", alors que les rumeurs vont bon train sur la tentation des LR de laisser des élus de droite le parrainer, sans les sanctionner, afin de diviser l'extrême droite.

À la direction du parti LR, on dément tout message en ce sens. "La question ne se pose pas pour l'instant. Tous les élus LR font corps autour de notre candidate comme cela a toujours prévalu", balaye une responsable.

Eric Zemmour, crédité de 16% d'intentions de vote dans un récent sondage, à égalité avec Valérie Pécresse (LR) et Marine Le Pen, a aussi "lancé un appel" à l'Association des maires de France (AMF) et son président LR David Lisnard jeudi. 

Il réclame la mise en place d'un "pool" de signatures de maires pour soutenir les candidats crédités d'au moins 5% des voix dans les sondages, afin que "les noms (des parrains) ne veuillent plus rien dire" et que ce soit "décidé par tous les maires".

L'AMF n'a pas l'intention de donner suite.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.