Au Nagorny Karabakh, les combats se poursuivent malgré les appels au calme

Un militaire de l'armée de défense du Karabakh tire une pièce d'artillerie vers des positions azéries, le 28 septembre 2020 (Photo, AFP)
Un militaire de l'armée de défense du Karabakh tire une pièce d'artillerie vers des positions azéries, le 28 septembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

Au Nagorny Karabakh, les combats se poursuivent malgré les appels au calme

  • « Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont appelé les parties au conflit à cesser complètement le feu et, dès que possible, à faire redescendre les tensions et à montrer le maximum de retenue »
  • Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait quant à lui fermé la porte à des négociations dans la matinée, jugeant « inapproprié » un éventuel sommet de la paix « alors que des combats intenses sont en cours »

STEPANAKERT : L'Azerbaïdjan et l’Arménie se sont montrés mercredi déterminés à poursuivre les combats, au quatrième jour d'affrontements meurtriers au Nagorny Karabakh, un territoire azerbaïdjanais séparatiste soutenu par Erevan, ignorant les appels internationaux au cessez-le-feu.

Stepanakert, la capitale de cette république autoproclamée, était largement plongée dans le noir mercredi soir. Mercredi soir vers minuit, deux explosions d'origine indéterminée y ont retenti, alors que des sirènes hurlaient.

Dans la journée, les bruits des combats sur la ligne de front n'atteignaient la ville qui, selon les autorités locales, a essuyé des bombardements dimanche.

Mercredi soir, Moscou et Paris ont appelé à un arrêt « complet » des combats. « Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont appelé les parties au conflit à cesser complètement le feu et, dès que possible, à faire redescendre les tensions et à montrer le maximum de retenue », a déclaré le Kremlin à la suite d'une conversation téléphonique entre les présidents russe et français.

Plus tôt, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait proposé « une rencontre des chefs des diplomaties de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie » à Moscou, réitérant un appel au cessez-le-feu.

Un appel d'autant plus urgent que la Russie a fait état du déploiement dans la zone du conflit de combattants « venant notamment de Syrie et de Libye », de quoi « provoquer une escalade » dans toute la région.

Moscou a exhorté, sans préciser ses allégations, à ne pas permettre l'arrivée de « terroristes étrangers et de mercenaires ».

L'Arménie avait accusé des alliés syriens de la Turquie d'avoir été recrutés pour combattre au Karabakh, ce que l'Azerbaïdjan avait démenti, reprochant en retour à Erevan de déployer des hommes en armes ayant pris part à la guerre en Syrie.

« Des mercenaires venus des pays du Moyen-Orient se battent contre nous aux côtés des forces arméniennes », a affirmé mercredi Hikmet Khadjiyev, un conseiller du président azerbaïdjanais Ilham Aliev.

Une internationalisation du conflit risque  de déstabiliser une région où des puissances comme la Russie et la Turquie sont déjà en concurrence.

« Retrait total »

Avant cela, à Bakou, après avoir rendu visite dans un hôpital à des militaires blessés, le président Aliev a juré de poursuivre la lutte jusqu'au "retrait total, inconditionnel et sans délai" des forces arméniennes.

Ce n'est qu'à cette condition que « les combats s'arrêteront », a-t-il insisté. 

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait quant à lui fermé la porte à des négociations dans la matinée, jugeant « inapproprié » un éventuel sommet de la paix « alors que des combats intenses sont en cours ».

Quelques heures plus tôt, un Conseil de sécurité de l'ONU avait pourtant appelé à mettre fin aux hostilités.

La Russie, un des pays les plus influents dans le Caucase du Sud, entretient des relations cordiales avec les deux belligérants, d'anciennes républiques soviétiques. 

L'Arménie fait toutefois partie d'une alliance militaire dominée par Moscou, qui fournit pour sa part des armes aux deux camps.

Bilans très partiels

La Russie, la France et les Etats-Unis, qui coprésident depuis 1992 le groupe de Minsk sur le Karabakh constitué dans le cadre de l'Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ne sont pas parvenus à trouver un règlement durable au conflit pour ce territoire en majorité peuplé d'Arméniens et qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan. Une guerre au début des années 1990 y avait fait 30.000 morts.

MM. Poutine et Macron se sont dits « disposés » à l'adoption d'un communiqué qui serait publié au nom des coprésidents du groupe de Minsk et appellerait à la fin « immédiate » des hostilités et au début de discussions.

Selon des bilans officiels, probablement très partiels, les combats qui ont éclaté dimanche ont coûté la vie à 127 personnes, à savoir 104 combattants séparatistes arméniens et 23 civils. 

L'Azerbaïdjan n'a pas annoncé de pertes militaires. Un journaliste de l'AFP a cependant assisté dans la région azerbaïdjanaise de Beylagan à l'enterrement d'un soldat, tombé au combat selon les habitants. 

Devant des centres militaires à Bakou comme à Erevan, des dizaines d'hommes de tous âges se portaient volontaires au combat, selon les journalistes de l'AFP.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense assure que depuis dimanche 2.300 séparatistes arméniens ont été tués. Il revendique aussi la destruction de 130 chars et de 200 pièces d'artillerie.

Le ministère arménien de la Défense a de son côté affirmé avoir détruit notamment plus de 150 chars et autres blindés, sept hélicoptères et a déclaré que des centaines de soldats azerbaïdjanais avaient péri.

L'ensemble de ces données était invérifiable de source indépendante.

« Une longue guerre »

Dans les deux pays, où les discours belliqueux résonnent depuis des semaines, la mobilisation et la loi martiale ont été décrétées.  

L'Azerbaïdjan dit avoir obtenu des gains territoriaux, alors que le Nagorny Karabakh assure avoir regagné des positions perdues.

L'Arménie a continué d'accuser la Turquie d'assister militairement l'Azerbaïdjan, dans les airs en particulier, et d'avoir abattu mardi un de ses avions, ce qu'Ankara et Bakou démentent.

Une intervention militaire directe turque constituerait un tournant majeur et une internationalisation du conflit, un éventuel scénario catastrophe.

La Turquie est la seule puissance à ne pas avoir appelé à un cessez-le-feu, incitant son allié azerbaïdjanais à reprendre le Karabakh par la force et conspuant l'Arménie, son adversaire historique. 

« Le vrai ennemi est la Turquie », a accusé mercredi soir le dirigeant du Nagorny Karabakh, Araïk Haroutiounian, devant la presse, estimant qu'il fallait se préparer à une « longue guerre ». 

Le Kremlin a reproché à la Turquie, avec laquelle Moscou entretient des relations compliquées mais pragmatiques, de jeter « de l'huile sur le feu ».

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui condamné les déclarations « inconsidérées et dangereuses » d'Ankara.


Condamné, Trump lève plus de 50 millions de dollars en 24 heures

L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir été reconnu coupable dans l'affaire des pots-de-vin à la Trump Tower à New York, le 31 mai 2024. (Photo par Angela Weiss AFP).
L'ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse après avoir été reconnu coupable dans l'affaire des pots-de-vin à la Trump Tower à New York, le 31 mai 2024. (Photo par Angela Weiss AFP).
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  • «C'est plus de 2 millions de dollars par heure», s'est félicité son équipe de campagne dans un communiqué
  • «Joe l'escroc et les démocrates, avec leur chasse aux sorcières, ont réveillé le mouvement MAGA («Make America Great Again», slogan de Donald Trump ) comme jamais auparavant», ont encore salué les conseillers de campagne

WASHINGTON : L'équipe de campagne de Donald Trump a annoncé vendredi avoir récolté plus de 50 millions de dollars de donations en ligne en 24 heures, depuis sa condamnation au pénal, soulignant que le verdict avait galvanisé son soutien «comme jamais auparavant».

«C'est plus de 2 millions de dollars par heure», s'est félicité son équipe de campagne dans un communiqué.

«Quelques minutes après l'annonce du verdict, notre système de levée de fonds numérique était dépassé par le soutien, et, malgré des retards temporaires liés à la fréquentation en ligne, le président Trump a levé 34,8 millions de dollars via des petites sommes», avait déclaré Chris LaCivita et Susie Wiles, conseillers de campagne, dans un communiqué vendredi matin.

Vendredi soir, le chiffre a grimpé à 52,8 millions de dollars, une somme faramineuse.

Rien que le chiffre du matin représente presque le double de la meilleure journée de collecte de fonds pour la campagne sur WinRed, plateforme officielle de dons du parti républicain.

Et 30% de ces dons ont été effectués par de nouveaux donateurs.

«Joe l'escroc et les démocrates, avec leur chasse aux sorcières, ont réveillé le mouvement MAGA («Make America Great Again», slogan de Donald Trump, NDLR) comme jamais auparavant», ont encore salué les conseillers de campagne.

Donald Trump a été reconnu coupable jeudi à New York de l'ensemble des chefs d'accusation qui pesaient contre lui dans un procès pénal, le premier d'un ex-président américain, pour avoir falsifié des documents afin de cacher des paiements destinés à acheter le silence d'une ancienne star de films X.

Le juge Juan Merchan a fixé le prononcé de la peine au 11 juillet.

Donald Trump a l'habitude de tourner les scandales à son avantage. Quelques instants après l'annonce de sa culpabilité, le site internet de sa campagne avait commencé à rediriger les visiteurs vers une page de collecte de fonds déclarant qu'il était un «prisonnier politique».

La page est restée bloquée pendant près d'une heure en raison d'une importante fréquentation.

Vendredi, Donald Trump a fustigé un procès «très injuste» et truqué, et annoncé qu'il ferait «appel de cette arnaque».

Le candidat républicain qualifie régulièrement ses déboires judiciaires de bataille contre les forces du mal que sont l'«Etat profond» -- une entité nébuleuse qui selon les adeptes de théories du complot agit dans les coulisses du gouvernement -- et l'administration Biden.

Le républicain aime se dépeindre en martyr de la cause, prêt à sacrifier sa liberté pour le bien de ses partisans.

En avril, il avait fait le lien entre sa situation et celle de Nelson Mandela, le militant sud-africain anti-apartheid qui resta emprisonné 27 ans.


Dernier jour des élections générales en Inde, qui étouffe de chaleur

Des fonctionnaires vérifient les machines à voter électroniques (EVM) et d'autres matériels de vote dans un centre de distribution à Jalandhar le 31 mai 2024, à la veille de la septième et dernière phase des élections générales en Inde. (Photo Shammi Mehra AFP)
Des fonctionnaires vérifient les machines à voter électroniques (EVM) et d'autres matériels de vote dans un centre de distribution à Jalandhar le 31 mai 2024, à la veille de la septième et dernière phase des élections générales en Inde. (Photo Shammi Mehra AFP)
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  • Selon les prévisions, les températures à Varanasi, l'une des dernières villes où l'on vote, devraient atteindre 44 degrés samedi, tandis qu'elles ont dépassé les 45°C dans de nombreuses villes ces derniers jours
  • Varanasi est la ville où le soutien de l'opinion publique à la politique de resserement des liens entre l'hindouisme et le pouvoir, mené par M. Modi est le plus fort

VARANASI, Inde : L'Inde achève samedi un long processus de six semaines d'élections générales, avec le vote, en pleine canicule, dans la capitale spirituelle de l'hindouisme, place forte du Premier ministre indien Narendra Modi pour sa campagne nationaliste.

Une victoire du Premier ministre pour un troisième mandat est l'issue la plus probable alors que les résultats sont attendus mardi, en grande partie grâce à son image de farouche défenseur de la religion majoritaire en Inde.

L'opposition a elle accusé M. Modi de tenir des propos stigmatisant les musulmans et alimentant, en plein processus électoral, les tensions sectaires.

Varanasi (ou Bénarès), la circonscription  du Premier ministre de 73 ans dans le nord du pays, est la capitale spirituelle de l'hindouisme, et le lieu où des fidèles de toute l'Inde viennent incinérer leurs proches décédés au bord du Gange.

C'est l'une des dernières villes où l'on vote, à l'issue d'un processus électoral par étapes, souvent dans une chaleur éprouvante.

Selon les prévisions, les températures à Varanasi devraient atteindre 44 degrés samedi, tandis qu'elles ont dépassé les 45°C dans de nombreuses villes ces derniers jours.

Au point qu'un tribunal indien du Rajasthan, dans le nord-ouest, a exhorté le gouvernement à décréter l'urgence nationale face à cette vague de chaleur qui a, selon lui, fait des»centaines» de morts.

-« Sentiment de fierté» -

Varanasi est la ville où le soutien de l'opinion publique à la politique de resserement des liens entre l'hindouisme et le pouvoir, mené par M. Modi est le plus fort.

«Modi est manifestement en train de gagner», dit à l'AFP Vijayendra Kumar Singh, qui travaille dans l'un des nombreux hôtels de ce lieu de pèlerinage très prisé.

«Il y a un sentiment de fierté pour tout ce qu'il fait, et c'est pour cela que les gens votent pour lui».

Narendra Modi a déjà offert à son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), deux victoires écrasantes en 2014 et 2019, en grande partie grâce à son appel à l'électorat hindou.

Cette année, il a inauguré avec faste un grand temple dédié à la divinité Rama, à Ayodhya sur le site occupé précédemment par une mosquée vieille de plusieurs siècles qui a été rasée par des fanatiques hindous en 1992.

La construction du temple, longtemps réclamé par les promoteurs de l'hindouisme, a été célébrée dans tout le pays, avec des retransmissions en direct et des fêtes de rue.

Cette inauguration, ainsi que de nombreux autres signaux en faveur de la religion majoritaire de l'Inde cette dernière décennie, ont attisé les inquiétudes de la minorité musulmane, forte de plus de 200 millions de personnes, pour son avenir.

Narendra Modi lui-même a tenu des propos controversés envers les musulmans au cours de sa campagne, les qualifiant d'«infiltrés». Il a également accusé la coalition de l'opposition, formée par deux dizaines de partis de divers bords de vouloir redistribuer les richesses de l'Inde aux musulmans.

Les analystes tablent depuis longtemps sur une victoire de M. Modi face à une alliance d'opposition, qui n'a pas désigné de candidat au poste de premier ministre.

Plusieurs enquêtes de justice ouvertes contre ses opposants et une enquête fiscale qui a gelé cette année les comptes bancaires du Congrès, le plus grand parti d'opposition de l'Inde, ont encore renforcé son ascendant.

Les démocraties occidentales ont largement fermé les yeux sur les menaces contre les droits et les libertés dans le pays, afin de préserver un allié précieux face à l'affirmation croissante de la Chine.

L'image de Narendra Modi a été confortée dans son pays par l'influence diplomatique et économique croissante de l'Inde, qui a dépassé la Grande-Bretagne en tant que cinquième économie mondiale en 2022.

«En tant qu'Indienne, j'ai le sentiment qu'il a apporté beaucoup de respect et de prestige à l'Inde pendant son mandat», a déclaré à l'AFP Shikha Aggarwal, 40 ans, à la sortie d'un bureau de vote samedi.

Les électeurs indiens ont voté en sept phases sur six semaines pour faciliter l'immense opération logistique que représente l'organisation d'une élection dans le pays le plus peuplé du monde.

Le dépouillement et les résultats sont attendus mardi, mais les sondages de sortie des urnes publiés après la fermeture des bureaux de vote samedi devraient donner quelques indications sur le vainqueur.

 


Les Etats-Unis «ne peuvent être en sécurité que si l'Asie l'est», affirme Austin

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'exprime lors du 21e sommet du Dialogue Shangri-La à Singapour, le 1er juin 2024. (Photo par Nhac Nguyen AFP)
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'exprime lors du 21e sommet du Dialogue Shangri-La à Singapour, le 1er juin 2024. (Photo par Nhac Nguyen AFP)
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  • Llyod Austin s'exprimait au lendemain de rares discussions avec son homologue chinois Dong Jun, qualifiées de «positives» par un porte-parole de Pékin
  • Les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs alliances et leurs partenariats dans la région Asie-Pacifique, en particulier avec les Philippines, pour contrer la puissance et l'influence militaires croissantes de la Chine

SINGAPOUR : Les Etats-Unis ne peuvent «être en sécurité que si l'Asie l'est», a affirmé samedi le ministre américain de la Défense Lloyd Austin à Singapour, assurant que la région Asie-Pacifique restait «une priorité» pour Washington.

Llyod Austin s'exprimait au lendemain de rares discussions avec son homologue chinois Dong Jun, qualifiées de «positives» par un porte-parole de Pékin.

«Les Etats-Unis ne peuvent être en sécurité que si l'Asie l'est et c'est pourquoi les États-Unis ont longtemps maintenu leur présence dans cette région», a déclaré M. Austin lors du Dialogue Shangri-La, forum annuel sur la défense qui se tient jusqu'à dimanche et devenu ces dernières années un baromètre des relations sino-américaines.

Malgré les conflits en Europe et au Moyen-Orient, l'Asie-Pacifique «reste notre théâtre d'opérations prioritaire» pour les Etats-Unis, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs alliances et leurs partenariats dans la région Asie-Pacifique, en particulier avec les Philippines, pour contrer la puissance et l'influence militaires croissantes de la Chine.

Washington multiplie également les exercices militaires conjoints et déploie régulièrement des navires de guerre et des avions de chasse dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale, ce qui exaspère les dirigeants chinois.

Ce forum auquel participent de nombreux responsables de la défense du monde entier intervient une semaine après d'importantes manœuvres militaires conduites par la Chine, lors desquelles des navires de guerre et des avions de chasse chinois ont encerclé Taïwan, dont Pékin revendique la souveraineté.

- Reprise du dialogue -

L'entretien entre MM. Dong et Austin, vendredi, était le premier substantiel entre les chefs de la défense des deux pays depuis 18 mois, laissant espérer la poursuite d'un dialogue militaire qui pourrait contribuer à éviter que les conflits ne deviennent incontrôlables.

Les Etats-Unis et la Chine reprendront les communications entre militaires «dans les mois à venir», a déclaré M. Austin. De son côté, Pékin a salué la «stabilisation» des relations de sécurité entre les deux pays.

Mais dans son discours de samedi, le ministre américain a semblé s'en prendre à la Chine, affirmant que s'ouvrait une «nouvelle ère de sécurité dans la région indo-pacifique» et qu'il ne s'agissait pas «d'imposer la volonté d'un pays», ni «d'intimidation ou de coercition».

«Cette nouvelle convergence consiste à s'unir et non à se diviser», a déclaré M. Austin. «Il s'agit du libre choix d'États souverains».

Les Philippines, liées aux Etats-Unis par un traité de défense mutuelle, sont au coeur des efforts de Washington dans la région.

Le soutien des Philippines, pays riverain de la mer de Chine méridionale et proche de Taïwan, serait crucial pour les États-Unis en cas de conflit.

M. Austin a insisté samedi sur le fait que l'engagement des Etats-Unis à défendre les Philippines en vertu de leur traité de défense mutuelle restait «inébranlable», au moment où les accrochages entre navires chinois et philippins en mer de Chine méridionale sont de plus en plus fréquents et ravivent les craintes d'un conflit plus large.