Covid: un début d’année dans l’incertitude

Des membres du personnel médical préparent un patient Covid-19 sous assistance respiratoire à un examen médical à l'hôpital André-Grégoire de Montreuil, à l'est de Paris, le 14 décembre 2021. (Julien De Rosa/AFP)
Des membres du personnel médical préparent un patient Covid-19 sous assistance respiratoire à un examen médical à l'hôpital André-Grégoire de Montreuil, à l'est de Paris, le 14 décembre 2021. (Julien De Rosa/AFP)
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Publié le Mercredi 01 juin 2022

Covid: un début d’année dans l’incertitude

  • La reprise épidémique est une réalité depuis l'automne et s'est accentuée en fin d'année
  • Dans le scénario du pire de l'institut Pasteur, ce pic dépasserait 15.000 admissions quotidiennes

PARIS : La France va-t-elle droit vers un nouveau confinement début 2022? Ou l'actuelle flambée de Covid-19 va-t-elle se calmer sans plus de restrictions? Impossible de répondre, tant les incertitudes restent vastes autour du variant Omicron.

La nouvelle incarnation du virus est devenue majoritaire en France ces derniers jours, avec «62,4% des tests criblés» montrant un profil compatible avec ce variant au début de la dernière semaine de l'année, a constaté Santé publique France dans sa dernière enquête hebdomadaire.

«Il n'est pas possible de quantifier précisément l'impact qu'aura la vague Omicron sur le système de santé», résumait auparavant l'Institut Pasteur, dans des modélisations prenant pour la première fois en compte le nouveau variant.

Une réalité, pour l'heure, est indiscutable. Les cas flambent à un niveau jamais vu en France, où ils dépassent 200.000 en 24 heures, comme dans d'autres pays voisins.

Certes, cette explosion est en partie liée à un nombre record de tests de dépistage, mais cela n'explique pas tout: la reprise épidémique est une réalité depuis l'automne et s'est accentuée en fin d'année.

Mais si ce «raz-de-marée» est indiscutable et «donne le vertige» - pour reprendre les termes employées mercredi par le ministre de la Santé, Olivier Véran -, on ignore encore s'il annonce une nouvelle crise sanitaire dramatique, accompagnée d'un retour de restrictions drastiques comme un couvre-feu ou un confinement.

Le facteur crucial, c'est à quel point l'envol des contaminations se traduira par des formes graves, potentiellement mortelles. Autrement dit, jusqu'où iront les hospitalisations liées au Covid?

C'est cette question que s'est posée l'institut Pasteur dont les modélisations servent largement de guide au Conseil scientifique qui, à son tour, conseille de près le gouvernement.

Il n'y a pas vraiment répondu.

S'il est si difficile de faire des prévisions, c'est à cause du nouveau variant Omicron et de sa double nature.

D'un côté, il circule bien plus rapidement et est devenu dominant en France, après d'autres pays comme le Royaume-Uni. Si la vague d'automne était à l'origine due à un autre variant, Delta, c'est certainement Omicron qui l'a relancée.

De l'autre, Omicron semble provoquer moins de formes graves que d'autres avatars du virus comme Delta, qui dominait le monde avant son arrivée.

Face à ces deux facteurs contraires - plus grande contagiosité et probable moindre sévérité -, les prévisions sont mouvantes avec une seule constante: un pic d'hospitalisations sera atteint fin janvier.

- Les yeux sur le Royaume-Uni -

Dans le scénario du pire de l'institut Pasteur, ce pic dépasserait 15.000 admissions quotidiennes, un niveau astronomique et bien au-delà des records observés au début de la pandémie en France au printemps 2020.

Mais ce scénario, qui suppose à la fois qu'Omicron soit extrêmement contagieux et aussi sévère que Delta, est très improbable.

Inversement, en étant particulièrement optimiste sur le caractère bénin d'Omicron, l'Institut envisage un pic à peine supérieur à 1.000 hospitalisations par jour, ce qui ne différerait guère du niveau actuel, certes déjà lourd à gérer pour les hôpitaux français.

Mais, entre ces deux extrêmes, les prévisions sont très larges, d'autant qu'elles dépendent d'autres facteurs, parmi lesquels le rythme de la campagne actuel de vaccination de rappel, ou le respect par les Français des gestes barrières comme le port du masque.

Autre difficulté, le nombre d'hospitalisations est lui-même insuffisant pour jauger la gravité de la crise: si, avec Omicron, elles durent moins longtemps et aboutissent à moins de réanimations, l'impact sera moins lourd pour l'hôpital à quantité égale.

«Nous sommes dans l'attente de données plus complètes sur les caractéristiques de sévérité, de transmissibilité et d'échappement immunitaire du variant Omicron», «ce qui inclut notamment sa résistance aux vaccins existants» admet l'institut Pasteur.

«De nouvelles données devraient être disponibles dans les 7-14 jours qui viennent et permettront de réduire l'éventail des scénarios possibles.»

Pour l'heure, le gouvernement et les chercheurs fixent leur regard sur un pays: le Royaume-Uni, où Omicron s'est répandu nettement plus tôt qu'en France. Aux dernières nouvelles, les hospitalisations Covid y ont progressé de moitié en une semaine, une hausse plutôt contenue.

On «aurait pu s'attendre, avec le nombre de cas positifs enregistrés (...) à une hausse beaucoup plus forte des hospitalisations», a remarqué M. Véran devant des députés, admettant néanmoins que cette hausse n'était «pas neutre pour des hôpitaux qui sont déjà fatigués».

Un Nouvel An entre contaminés pour des malades aux symptômes légers

Ils avaient prévu d'être avec leurs amis pour célébrer la Saint-Sylvestre quand l'apparition de deux barres sur le test a joué les trouble-fête. Pas une raison de se laisser abattre pour des Français positifs au Covid-19 mais aux symptômes légers, qui décident de réveillonner entre contaminés. 

"Je suis déçu car on avait prévu une grosse soirée... Mais deux de mes amis l'ont aussi du coup on va faire la fête ensemble, entre +covidés+", confie auprès de l'AFP Benjamin Gauthier, 29 ans.

"Ce qui est dur, c'est que je n'avais déjà pas pu faire Noël avec ma famille. Donc là j'ai de la chance dans mon malheur car au moins, je ne suis pas seul", relativise ce chauffeur poids lourd seine-et-marnais malade du Covid-19 depuis le 23 décembre.

Pour Kamie Vincourt, 22 ans, c'est à peu près le même scénario: un résultat positif mercredi a gâché ses plans. "Je devais le faire avec une vingtaine d'amis à Rennes mais on est nombreux a l'avoir attrapé", explique l'étudiante en cinquième année d'ostéopathie.

"Mon copain et sa famille sont aussi positifs. Donc on va le faire tous ensemble à Concarneau en Bretagne et je ferai un FaceTime avec mes amis à minuit pour leur souhaiter la bonne année", ajoute-t-elle. "C'est moins triste et ça ne met pas qu'une personne à part", s'exclame-t-elle.

De son côté, Antoine Humbert, consultant commercial, a été déclaré malade mardi, le jour de son rendez-vous pour la dose de rappel.

"On devait faire une soirée chez moi, j'ai dû tout annuler, c'est frustrant. À cause de ça mes amis sont orphelins de soirée", culpabilise le jeune homme de 22 ans.

"Mais je vis avec ma copine qui a aussi le Covid. On a donc transformé le Nouvel An en dîner aux chandelles pour que ça reste festif", raconte le Parisien.

Contaminée à Noël 

"Moi je l'ai attrapé pendant le réveillon de Noël", s'attriste Émilie Boularand. "J'avais prévu de le faire la fête et j'attendais ça depuis un moment. Je suis vraiment dégoûtée", dit d'une voix défaite l'étudiante en droit du cinéma et de l'audiovisuel, qui devra par conséquent passer ses partiels au rattrapage à cause de l'isolement.

"Finalement, je ferai le réveillon avec ma mère à Toulouse, elle aussi est positive. Et j'appellerai mes amis en visio à minuit", se console la jeune femme de 22 ans.

Ce sera devant Netflix que sonnera minuit pour Alizée Dizay, 20 ans. Elle a été testée positive après une soirée à Rennes le lendemain du réveillon de Noël qui s'est révélé être un vrai "cluster", avec une vingtaines de cas déclarés.

"J'ai mes partiels la semaine prochaine donc j'ai décidé de ne pas le faire avec mes copains même s'ils sont aussi contaminés", admet l'étudiante en troisième année de droit, encore fiévreuse. "On reste tous chez nous, on se souhaitera la bonne année à minuit et dodo", dédramatise-t-elle.

"Pour ma part, je pense que je vais rester seule", témoigne aussi Roxane V., 21 ans. "Sauf si certains amis qui étaient positifs il y a quelques jours le sont toujours", confie cette étudiante en politiques publiques.

"Je suis déçue mais pas trop non plus car mes copains, je peux les voir quand je veux", lâche la Parisienne. "Je préfère avoir le Covid pendant le Nouvel An qu'à Noël et je préfère l'avoir pendant ma semaine de vacances plutôt qu'au travail."


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.