TUNIS: Le gouvernement tunisien a présenté mardi le budget de l'année 2022 qui prévoit un endettement de près de six milliards d'euros pour relancer une économie lourdement affectée par une crise politique et la pandémie du Covid-19.
Le budget de l'Etat pour 2022 s'élève à 57.2 milliards de dinars (environ 17.6 milliards d'euros), soit une hausse de 3,2% par rapport à celui de 2021, a indiqué lors d'une conférence de presse à Tunis la ministre des Finances, Sihem Boughdiri.
Le déficit budgétaire prévu en 2022 va atteindre 8.5 milliards de dinars (2,6 milliards d'euros), ce qui représente 6,2% du PIB.
Le budget prévoit également un endettement de près de 20 milliards de dinars (5,7 milliards d'euros) pour couvrir les dépenses prévues par le budget et les besoins de la trésorerie, ce qui représente 82,6% du PIB.
Cet endettement se déclinera sous forme de crédits extérieurs de 12.6 milliards de dinars (3,9 milliards d'euros) et d'emprunts intérieurs de 7.3 milliards de dinars (2,3 milliards d'euros), selon la ministre.
La Tunisie qui traverse une profonde crise politique depuis juillet, tente de trouver des solutions pour relancer son économie en difficulté et lourdement touchée par la pandémie de Covid-19.
En 2021, sa dette extérieure avait atteint un pic de 100 milliards de dinars (environ 30 milliards d'euros), soit 100% du PIB.
Pour renflouer les caisses de l'Etat et relancer l'économie, les autorités comptent aussi conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), a affirmé Mme Boughdiri.
"Les négociations avec le FMI vont reprendre début de l'année 2022", a-t-elle ajouté.
Selon la ministre, un document élaboré par plus de 80 experts tunisiens et présentant "un programme de réformes dans plusieurs secteurs" va être négocié avec le FMI.
La Tunisie qui peine à rembourser ses dettes avait mené en 2021 des discussions avec le FMI pour un nouveau prêt en contrepartie de réformes socialement difficiles, destinées à assainir ses finances.
Parmi ces réformes figure notamment la diminution des subventions aux produits de première nécessité, une réduction de la masse salariale de l'Etat qui emploie 680.000 personnes dans un pays de 12 millions d'habitants et une restructuration de nombreuses entreprises publiques.