PARIS: Sans tomber dans le misérabilisme, "Les enfants du soleil", un film iranien en salles mercredi, dénonce la misère des enfants condamnés à travailler pour survivre à travers le portrait touchant d'Ali, 12 ans, et de trois de ses amis.
La caméra du cinéaste Majid Majidi, premier Iranien sélectionné pour l'Oscar du meilleur film étranger en 1999, les suit dans les rues et le métro de Téhéran, où ils vivent d'expédients pour aider leurs familles, tout en ayant chacun un rêve secret: Ali veut sortir sa mère de l'hospice où elle est internée, un de ses copains veut devenir footballeur...
"C'est un film de dénonciation sociale d'un problème qui concerne le monde entier et pas seulement l'Iran", avait expliqué le réalisateur dans un entretien avec l'AFP lors de la présentation du film à la Mostra de Venise 2020. "Les enfants sont les plus affectés par cette situation, alors qu'ils représentent le futur de l'humanité".
Pour interpréter ses protagonistes, Majid Majidi, un habitué des festivals internationaux, a choisi des enfants vivant dans la rue pour "montrer leurs capacités et leur humanité". "Le casting a pris quatre mois, 4.000 enfants ont été interviewés", a-t-il résumé. Au final, c'est Ali Nasirian, un gamin débordant d'énergie sous sa tignasse brune, qui a été choisi pour incarner le héros.
Le droit à l'éducation est au centre du film, qui montre comment la possibilité d'aller à l'école peut révolutionner le quotidien de ces enfants à la dérive.
Majid Majidi, qui a "une longue expérience dans le travail avec les enfants", souligne la capacité hors du commun de ceux contraints de mener des vies d'adultes. "Tourner avec eux, ce n'est pas compliqué, car ils sont habitués à travailler pour vivre et aider leur famille".
Face à l'ampleur et à la complexité des problèmes qu'affrontent ces enfants, le cinéaste est bien conscient qu'"économiquement et politiquement, on ne peut pas espérer un changement radical de leur existence, car ils n'ont pas le contexte approprié pour grandir normalement".
"Mais on peut essayer de les aider à trouver leur voie", conclut-il en note d'espoir.