Exclusif: Le président arménien se félicite d’ouvrir une «nouvelle page» avec l’Arabie saoudite

Le président arménien Armen Sarkissian remercie le monde arabe d’avoir accueilli son peuple après le génocide (Photo, Arab News)
Le président arménien Armen Sarkissian remercie le monde arabe d’avoir accueilli son peuple après le génocide (Photo, Arab News)
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Publié le Jeudi 23 décembre 2021

Exclusif: Le président arménien se félicite d’ouvrir une «nouvelle page» avec l’Arabie saoudite

  • L’Iran ne joue aucun rôle sécuritaire ou militaire en Arménie
  • Le prince héritier saoudien «mène l’Arabie saoudite dans la bonne direction»

EREVAN: Lorsqu’il décrit sa vision pour l’Arménie, Armen Sarkissian aime répéter la phrase «petit pays, État mondial». En tant que président de la République, il ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit des forces, des faiblesses et des opportunités de son pays ainsi que des menaces auxquelles il est confronté.

Avec une superficie de 29 743 km2, l’Arménie est comparable en taille à la Belgique ou à l’État américain du Maryland. Cependant, si le pays compte moins de trois millions de citoyens, la diaspora arménienne dans le monde est estimée entre cinq et sept millions, les États-Unis en comptant à eux seuls jusqu’à 1,5 million d’Arméniens.

Réputés pour leurs contributions au niveau mondial, notamment dans le monde arabe, les Arméniens ont laissé leur empreinte dans les domaines de la science, de la politique, du sport, de la culture et du divertissement. C’est probablement la raison pour laquelle Sarkissian ne considère pas seulement la diaspora de son pays comme un atout majeur, mais va jusqu’à dire que les Arméniens de l’étranger sont une ressource nationale aussi importante que le pétrole pour les pays du Golfe. En fait, il croit tellement à cette idée qu’il souhaite que la constitution de son pays soit modifiée, afin de permettre à davantage d’Arméniens vivant à l’étranger de participer au gouvernement.

«Selon la constitution, un Arménien de l’étranger ne peut pas devenir ministre à moins de vivre les quatre dernières années en Arménie, et de ne posséder qu’un passeport arménien, ce que je considère comme une absurdité totale dans ce nouveau monde», a-t-il déclaré à Arab News dans sa première interview avec un média saoudien. «Cela devrait être l’inverse. Il faut faire venir des gens qui ont beaucoup de succès dans le monde entier. Il y a des centaines de milliers de personnes expérimentées mais nous ne les utilisons pas. Imaginez un État du Golfe qui déciderait de ne pas utiliser le pétrole.»

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Armen Sarkissian (à droite) assis près du prince héritier, Mohammed ben Salmane (à gauche), lors de la conférence de la Future Investment Initiative. (Photo, SPA)

En outre, Sarkissian pense qu’il faut investir massivement dans le capital humain au niveau national et il est fier de ce que l’Arménie a réalisé dans les domaines de la technologie et de la science, chose que, selon lui, toutes les nations intelligentes, comme l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, font déjà.

Mais malgré cette vision prometteuse, l’ambiance n’est pas si positive à Erevan, car les citoyens sont parfaitement conscients des faiblesses de leur pays et des menaces auxquelles il est confronté. Les ombres géopolitiques du passé semblent hanter le présent, tout comme la flamme éternelle au cœur de Tsitsernakaberd, le mémorial du génocide dédié à la vie des 1,5 million d’Arméniens qui ont péri aux mains de l’Empire ottoman en 1915-1916.

La Turquie actuelle — l’un des quatre voisins de l’Arménie, avec l’Iran, la Géorgie et l’Azerbaïdjan — ne reconnaît toujours pas le génocide et reste en désaccord avec Erevan. L’année dernière, une deuxième guerre a éclaté entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Une fois encore, le conflit portait sur la région contestée du Haut-Karabakh, internationalement reconnue comme azérie. La Turquie a publiquement soutenu Bakou, tandis que l’Iran aurait discrètement soutenu l’Arménie, bien que cela soit contesté par certains universitaires et analystes à Erevan.

La guerre s’est achevée par une victoire azérie et un cessez-le-feu négocié par la Russie, laissant l’Arménie confrontée à une lutte pour empêcher les dures réalités géopolitiques du présent d’interférer avec sa vision ambitieuse de l’avenir.

C’était un défi pour Sarkissian, mais cela signifiait aussi la découverte de nouveaux horizons et de nouvelles opportunités nécessaires pour l’Arménie. Une opportunité évidente était l’Arabie saoudite qui, depuis l’année dernière, plaide pour une solution pacifique entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Une visite historique

Sarkissian a marqué l'histoire en octobre lorsqu'il est devenu le premier président arménien à se rendre en Arabie saoudite depuis l'indépendance de son pays en 1991. Bien que les deux pays n'aient jamais été hostiles l'un à l'autre, ils n'ont pas non plus de relations diplomatiques depuis que Riyad a soutenu la position de l'Azerbaïdjan dans la première guerre du Karabakh de 1988 à 1994.

Sarkissian affirme que cette situation est «regrettable» et que l'un de ses «premiers objectifs» en devenant président en 2018 était d'établir des liens diplomatiques avec le Royaume, qu'il décrit comme un «État très important, très influent et très éminent, ainsi que le gardien de la foi de l'Islam».

Lors de sa visite, Sarkissian s'est assis à côté du prince héritier, Mohammed ben Salmane, à la conférence de la Future Investment Initiative, souvent appelée «Davos du désert.» Il a révélé à Arab News la teneur de ses discussions avec le prince héritier, qui, selon lui, n’ont pas été longues, mais «très spécifiques».

«Tout d'abord, il s'agissait d'une discussion sur le respect des deux parties l'une pour l'autre en tant que nations, en tant qu'États, et en tant qu’individus. Le deuxième sujet que nous avons évoqué était celui de nos relations diplomatiques, et nous sommes convenus qu'en réalité nos liens diplomatiques ont commencé avec cette visite. J'ai ainsi invité le ministre d'État et le ministre des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, et bien sûr Son Altesse Royale, à visiter l'Arménie.

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Sarkissian (à gauche) a confié à Abbas (à droite) que l’échange d’ambassadeurs et l’ouverture d’ambassades n’est qu’une question de temps qui relève des départements concernés de son gouvernement et du ministère saoudien des Affaires étrangères. (Photo, Ziad al-Arfaj)

«La troisième partie la plus importante de notre discussion était axée sur l'avenir, et j'ai été très heureux de constater lors de mes entretiens avec Son Altesse Royale qu'il était très concentré sur l'avenir de son pays, sur l'avenir de la région, sur l'avenir du Golfe et l'avenir du monde.»

Sarkissian a déclaré que l’échange d'ambassadeurs et l'ouverture d'ambassades n’est qu’une question de temps qui relève des départements concernés de son gouvernement et du ministère saoudien des Affaires étrangères. «Pour être honnête, pour moi c'est secondaire, car ce dont nous sommes convenus, c'est de considérer que nous avons ouvert une nouvelle page dans nos relations», a-t-il précisé.

Sarkissian regrette que sa visite ait été limitée à une seule journée. Il a toutefois rencontré de nombreuses personnes – et le principal facteur d'influence pour lui a été sa conversation avec le prince héritier. «Je crois en sa sincérité en tant que dirigeant, et en la direction dans laquelle il mène son pays, et c'est tout à fait la bonne direction», a-t-il déclaré.

Cependant, l'Arménie entretient également des relations amicales avec l'Iran, un régime tristement célèbre pour s'ingérer dans les affaires de ses voisins et influencer les décisions pour servir ses intérêts. Cela découragerait-il toute perspective de normalisation des relations avec l'Arabie saoudite et les États arabes modérés? «Non, pas du tout», répond Sarkissian. L’Arménie n’est pas un État religieux et entretient déjà «d’excellentes relations» avec les pays arabes ainsi qu’avec l’Iran, qui «n’a pas emprunté la voie de la destruction du patrimoine ou des églises arméniennes – le gouvernement a en fait financé la restauration des églises arméniennes en Iran».

Il explique qu'il est dans l'intérêt de son pays d'entretenir de bonnes relations avec Téhéran. «Nous sommes un État enclavé», et Erevan a déjà des relations problématiques avec deux voisins (la Turquie et l'Azerbaïdjan). Il ne peut donc pas se permettre de perturber les relations qu'il entretient avec les deux autres, l'Iran et la Géorgie, qu'il décrit comme la porte de son pays vers la Russie et la mer Noire.

Néanmoins, Sarkissian comprend ce qu'il appelle les «préoccupations» de l'Arabie saoudite. «Je comprends et je vois les tensions, je comprends et je vois l'Iran et le Golfe, l'Iran et le Liban, d'accord, et je vois ce que l'Arabie saoudite fait dans la région et le Golfe.»

Mais quelle est exactement l’étendue des relations arméno-iraniennes? Téhéran joue-t-il un rôle militaire ou s’ingère-t-il dans les affaires de sécurité ou de politique, comme il le fait avec presque tous ses voisins?

«Je comprends les préoccupations de l’Arabie saoudite. Je comprends et je vois les tensions, je comprends et je vois l’Iran et le Golfe, l’Iran et le Liban»

«Ils n'interfèrent pas dans les domaines militaire ou sécuritaire», insiste Sarkissian. «Ils ont leurs intérêts dans ce qui se passe actuellement dans le sud de l'Arménie, ce qui intéresse bien sûr l'Iran.» Erevan et Téhéran entretiennent des relations historiques et culturelles et ont des intérêts mutuels tels que l'énergie et le commerce, affirme-t-il.

Mais qu'en est-il de la perception du soutien secret de Téhéran à l'Arménie pendant la récente guerre du Karabakh? Et comment le président Sarkissian interprète-t-il les exercices militaires iraniens près de la frontière azérie?

«C'est leur propre politique, ils n'interfèrent pas en Arménie», répond-il. «Je pense […] que s'ils sentent qu'un danger se produit à leurs frontières, c'est leur problème interne.»

Sarkissian rejette également fermement l’idée selon laquelle le conflit du Karabakh n'était pas seulement un litige territorial, mais aussi une guerre de religion entre l'Arménie à majorité chrétienne et l'Azerbaïdjan à majorité musulmane. «Le conflit n'a jamais été une guerre de religion», soutient-il. «L'Arménie entretient d’excellentes relations avec de nombreux pays où l'Islam est une religion majeure, des pays où l'Islam est la seule religion, ou des pays qui ont l'Islam comme religion d'État.»

«L'autre partie (se référant à l'Azerbaïdjan et à la Turquie) aime parfois utiliser cela (la description de la «guerre de religion») afin d'obtenir le soutien du monde islamique, mais l'Arménie n'a jamais essayé d'obtenir le soutien des pays chrétiens.»

Par ailleurs, plusieurs analystes arméniens ont critiqué ce qu'ils décrivent comme le soutien ouvert et idéologique du Pakistan à l'axe azerbaïdjano-turc, et affirment que les exercices militaires conjoints avec la partie azérie compliquent encore la situation. Sarkissian précise qu'Erevan n'a pas de relations diplomatiques avec le Pakistan: «J'essaie de les établir, parce que je ne suis pas d’avis que si quelqu'un soutient mon concurrent ou l'ennemi, je ne dois pas lui parler.

«Le Pakistan n'est pas un pays que nous pouvons ignorer. Nous ne sommes pas en mesure d'entrer en guerre avec le Pakistan, c'est complètement absurde. Nous devrions essayer de dialoguer et de voir où cela nous mène, et encore une fois, je ne vois aucune contradiction entre le fait d’avoir un dialogue avec le Pakistan et nos profondes et étroites relations avec l'Inde.»

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La paix dans le Caucase du Sud

Le vice-président turc, Fuat Oktay, a déclaré la semaine dernière qu'Ankara s’efforçait de faire progresser le dialogue avec l'Arménie, en coordination avec l'Azerbaïdjan. «La Turquie défend non seulement la normalisation des relations avec l'Arménie, mais aussi la paix et la stabilité dans l’ensemble du Caucase», a-t-il révélé. La Turquie s'est engagée dans une série de conflits régionaux ces dernières années, et son économie s'est maintenant détériorée à des niveaux sans précédent. Bien qu’il ne s’agisse pas de la première tentative de combler le fossé entre les deux voisins, de nombreux observateurs estiment que les difficultés politiques et économiques d'Ankara représentent une véritable opportunité pour l'Arménie.

Alors, Erevan accueille-t-elle ces développements? Cette bonne volonté arménienne exprimée par son président s'étend-elle à la Turquie, son grand rival?

«L'Arménie est politiquement divisée, surtout après la guerre, comme vous pouvez l'imaginer», explique Sarkissian. «Quand vous avez une guerre, que vous la perdez et qu’autant de tension se fait sentir, l’État n'est pas homogène dans son comportement. Je ne dirais jamais que je parle au nom de tous les Arméniens.

«Je suis le président d'une république parlementaire, je suis le chef de l'État, mais je ne suis pas le pouvoir exécutif qui gère les affaires courantes du gouvernement. C'est le gouvernement qui doit répondre à la partie turque et à l'offre.» Il aurait tort de commenter ou de juger à ce stade, dit-il.

«Tout accord… doit passer par un processus formel de présentation au Parlement», explique-t-il. «Je m’exprimerai à son arrivée sur ma table. En tant que président de la République, je peux soit signer tout ce qui a été convenu – si je considère que c'est en harmonie avec l'intérêt national de l'État et du peuple arménien – soit j'ai la possibilité de ne pas le signer, et de l'envoyer, par exemple, à la cour constitutionnelle afin que les meilleurs juristes puissent discuter de cette question et me donner des conseils.»

Quant à l'Azerbaïdjan, étant donné que la communauté internationale a reconnu le Karabakh comme azéri et que les tentatives de résolution du problème se poursuivent, Sarkissian voit-il un rôle pour des organismes régionaux ou religieux influents tels que le Conseil de coopération du Golfe ou l'Organisation de coopération islamique dans le soutien des efforts de paix dans le Caucase?

«Mon conseil serait le suivant: essayons de trouver une solution logique qui serait acceptable pour les deux parties. Toute solution forcée ne durera pas», signale-il. Sarkissian soutient que ce sont les Azéris qui devraient proposer des compromis pour assurer une paix durable. «Il n'y a pas grand-chose sur lequel la partie arménienne peut faire des compromis aujourd'hui», dévoile-il. «Nous aurions pu faire des compromis à partir de 1994, lorsque nous étions victorieux… C'était le moment de faire des compromis et de parvenir à une solution diplomatique plutôt qu'à une solution de guerre. C'est un grand regret, car des milliers de jeunes vies ont été perdues pour quelque chose qui aurait pu être obtenu par des voies diplomatiques.»

«Essayons de trouver une solution logique qui serait acceptable pour les deux parties. Toute solution forcée ne durera pas»

Néanmoins, la guerre n’a pas été une perte totale pour l'Arménie. Sarkissian établit une analogie intéressante avec la Turquie, et explique pourquoi il y a encore beaucoup d'opportunités pour son pays.

«Pendant la guerre, nous avons perdu. Mais la devise arménienne, le dram, était stable. Elle a perdu un peu, mais après la guerre, elle est devenue plus forte qu'avant. Par rapport au dollar américain, la livre turque a baissé de façon spectaculaire.»

La principale différence, selon Sarkissian, est que l'Arménie a sauvegardé l'indépendance de sa banque centrale, contrairement à la Turquie. «Il y a quelque chose que nous avons fait au début des années 1990; nous avons reconstruit notre secteur bancaire. Nous avions plus de 150 banques et, comme dans toutes les républiques soviétiques, la plupart étaient des systèmes pyramidaux, mais nous avons réussi à faire venir des banques internationales.

«La première banque était la HSBC, je suis fier de dire que je les ai fait venir ici, et ils nous ont aidés à mettre en place nos lois dans le secteur bancaire. Et en Arménie, nous avons une banque centrale qui est vraiment indépendante du gouvernement.»

Le secteur banquier n'est pas le seul secteur dont Sarkissian est fier. Il fait l'éloge des secteurs technologique et agricole de l'Arménie, et même de l'eau naturelle de son pays. Sirotant une bouteille d'eau plate d'origine locale, il explique à quel point son pays est riche en eau naturelle et insiste sur le fait qu'il peut en distinguer les différents goûts, comme un connaisseur en vin.

L'Arménie a rejoint l'Union économique eurasienne en 2015, mais entretient également de solides relations économiques avec l'UE. Selon Sarkissian, les alignements fiscaux et douaniers qui en découlent constituent une opportunité pour les entreprises du Golfe et d'autres pays de s'enregistrer en Arménie et d’y gérer leurs affaires. «Plusieurs pays, dont Singapour, souhaitent approfondir leurs relations avec l'Union économique eurasienne, et l'Arménie peut être une porte d'entrée», ajoute-il.

Un message au monde arabe

Sarkissian rappelle le rôle crucial joué par les États du Golfe et le monde arabe dans l'accueil des Arméniens qui ont échappé au génocide de 1915-1916.

«Ils ont trouvé refuge en Syrie, au Liban, en Égypte, dans les États du Golfe, dont l'Arabie saoudite», explique-il. «Je profite de cette occasion pour remercier ces nations, et les chefs d'État de tous ces États du Moyen-Orient, en particulier les États arabes, qui ont été si fraternels avec nous.

«Ce sont des États où la religion principale est l'islam, ou la seule religion est l'islam, et ils ont accueilli des Arméniens sans abri qui étaient chrétiens comme leurs frères et sœurs. C'est donc l'occasion de les remercier.»

De manière significative, plus de cent ans plus tard, cette migration se produit en sens inverse, les Arméniens fuyant leur situation désespérée dans des pays comme la Syrie et le Liban. Sarkissian estime que, certainement dans le cas du Liban, il serait préférable d’aider la communauté arménienne à rester dans son pays d'adoption.

«Il y a cinq ou dix ans, c'était un pays qui vivait en harmonie», déclare-il. «Bien sûr, il y avait des ingérences, mais ce qu'ils ont mal fait, c’était l’aspect financier, à cause de la structure de la constitution et de la façon dont ils géraient leurs affaires.

«Mais j'aimerais bien aider notre communauté arménienne là-bas à rester, car il y a beaucoup de culture, beaucoup de présence, et ils sont importants, tout comme nos communautés arméniennes dans de nombreux autres endroits.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Yémen: les Houthis annoncent trois morts dans de nouvelles frappes à Sanaa

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
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  • Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires
  • Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa.

"Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale", a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des Houthis depuis 2014, et ses environs.

L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux.

Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre "une cible militaire israélienne" à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.