LONDRES: Un juge a rejeté lundi un recours présenté par l'Ordre des rédacteurs libanais qui vise à interdire toutes les activités du Rassemblement de l’Ordre alternatif de la presse libanaise, invoquant l’absence d’une «base juridique solide».
Le Rassemblement de l’Ordre alternatif de la presse est un groupe de journalistes libanais appelant à des réformes profondes au sein de l’Ordre.
Vendredi dernier, le président de l'Ordre des rédacteurs libanais, Joseph al-Kassifi, a soumis une demande judiciaire urgente pour interdire au Rassemblement du syndicat alternatif de la presse de «pratiquer toute activité par le biais des médias visuels, audios et électroniques» et de l'empêcher de «publier des informations, déclarations ou articles de toute nature».
Le juge en charge de l’affaire, Élias Salah Moukheiber, a toutefois rejeté la demande.
Al-Kassifi, qui a été récemment nommé, a affirmé que les pratiques du Rassemblement de l’Ordre alternatif de la presse violent la loi libanaise. «Elles constituent une violation claire et directe des droits, du rôle et des tâches de l'Ordre des rédacteurs de la presse, et menacent le bon fonctionnement du syndicat», a-t-il déclaré.
En guise de réponse, le Rassemblement a affirmé qu'il ne renoncerait pas à sa lutte pour des médias indépendants et qu'il continuerait, à travers des centaines de journalistes, à lutter contre les méthodes destructrices de l'Ordre visant à réduire au silence le journalisme indépendant.
La décision d'Al-Kassifi a également suscité de vives critiques et des réactions négatives de la part du public, des journalistes et des groupes de défense des droits, qui ont mis en garde sur le fait qu'elle représentait la répression continue des journalistes et des médias indépendants au Liban.
Les groupes libanais de défense de la liberté de la presse SKeyes et Journalists for Freedom, entre autres, ont condamné la demande d'Al-Kassifi, qualifiant cette décision de «dangereuse et étrange.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com