BEYROUTH : Le président libanais, Michel Aoun, s’est plaint lundi de « l’incapacité persistante » du Cabinet du pays à se réunir, ce qui perturbe le travail du gouvernement et de la justice alors que le fossé se creuse entre le Hezbollah et le reste de la classe politique.
M. Aoun, un allié du Hezbollah, a tenu ces propos après que le patriarche maronite Bechara Boutros al-Rahi s’est attaqué à « tous ceux qui empêchent le Cabinet de se réunir (…) contre les intérêts de l’État et du peuple », dans un sermon dimanche.
L’impasse persistante dans laquelle se trouve le Cabinet découle du refus du Hezbollah d’adhérer à une position empêchant le Liban de s’ingérer dans les affaires des pays arabes.
Le Cabinet a initialement cessé de se réunir le 12 octobre, après que le Hezbollah et le Mouvement Amal ont décidé de boycotter ses sessions pour tenter de pousser le juge Tarek Bitar à se retirer de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth qui a eu lieu l’année dernière.
Le Liban est confronté à des conditions économiques étouffantes en raison de l’effondrement de la livre libanaise par rapport au dollar.
Le Premier ministre Najib Mikati a déclaré lundi, en présence de l’envoyé présidentiel français, l’ambassadeur Pierre Dukan, que « les contacts se poursuivent pour trouver une solution à la situation du gouvernement ».
Mais il a ajouté que « convoquer une session du Cabinet sans s’assurer des conditions appropriées peut provoquer davantage de tensions politiques et compliquer de plus en plus les solutions ».
L’ambassadeur français, qui est également coordinateur de l’aide internationale au Liban, a insisté sur « la nécessité de fixer des principes généraux pour faire face à la crise libanaise avant de trouver un accord avec le Fonds monétaire international ».
Il a de même indiqué que l’accord avec le FMI devrait être conclu avant les prochaines élections législatives.
Dimanche soir, M. Mikati a dénoncé vivement « toute atteinte aux dirigeants et au peuple de Bahreïn », après qu’une plainte a été déposée par le ministère bahreïni des Affaires étrangères contre la tenue à Beyrouth d’une conférence de presse « d’éléments ennemis soutenant et parrainant le terrorisme, pour avoir diffusé et promu des allégations abusives et malveillantes contre Bahreïn ».
M. Mikati a qualifié ce qui s’est passé de « comportement qui n’exprime pas l’opinion de la plus grande partie du peuple libanais » et a demandé a demandé au parquet général près la Cour de cassation « d’ouvrir immédiatement une enquête et de prendre les mesures nécessaires concernant la tenue de cette conférence de presse portant atteinte au royaume de Bahreïn ».
Le ministère libanais des Affaires étrangères a souligné que le Liban « refuse de porter atteinte au Bahreïn frère et à tous les pays arabes ».
Le ministère a par ailleurs assuré que « le Liban respecte entièrement la charte de la Ligue arabe portant sur la non ingérence dans les affaires intérieures des pays arabes ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com