DJEDDAH : Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a mené samedi des entretiens intensifs avec les ministres européens des Affaires étrangères dans une tentative de faire progresser les négociations avec l'Iran au sujet de son programme nucléaire.
Cette nouvelle série de rencontres s'inscrit dans le cadre d'une réunion de trois jours des ministres des AE du Groupe des Sept (G7) à Liverpool, dans le nord de l'Angleterre. Au terme de ces discussions, les participants devraient lancer un appel commun à Téhéran pour qu'il restreigne ses ambitions nucléaires et profite des négociations en cours à Vienne.
En effet, les négociations entre les puissances mondiales et l'Iran ont repris la semaine dernière, dans le but de relancer le Plan d'action global conjoint (PAGC) ; sachant que l'accord initial conclu en 2015 imposait à l’Iran de restreindre son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions économiques. L'accord a échoué à la suite du retrait des États-Unis en 2018 et l'Iran a commencé à enrichir de l'uranium au-delà des limites définies par le PAGC.
Selon une source européenne, les négociateurs occidentaux se fondent sur des textes qui remontent à cinq mois, tandis que les responsables iraniens adhèrent à la position ferme adoptée la semaine dernière.
Les pourparlers indirects entre les États-Unis et l'Iran sont destinés à amener les deux parties à se conformer à nouveau à l'accord dans son intégralité. Les diplomates français, britanniques, allemands, russes et chinois font la navette entre les représentants des deux pays parce que Téhéran refuse d'engager des contacts directs avec Washington.
« Le secrétaire d'État Blinken a tenu une réunion fructueuse avec ses homologues allemand, français et britannique à Liverpool. Ils se sont penchés sur les négociations du PAGC et sur la voie à suivre dans cette affaire », a déclaré le département d'État samedi.
Samedi, le président iranien Ebrahim Raïssi, a assuré que Téhéran souhaitait relancer l'accord sur le nucléaire et ce, lors des négociations dans la capitale autrichienne.
« En soumettant aux négociateurs un texte de proposition, l'Iran se montre déterminé à poursuivre les pourparlers, et si l'autre partie est elle aussi déterminée à lever les sanctions, nous parviendrons à un accord valable. Il ne fait aucun doute que nous souhaitons parvenir à un accord valable », a déclaré M. Raïssi.
Ali Bagheri Kani, principal négociateur iranien, a expliqué que Téhéran maintenait fermement sa position exprimée la semaine dernière, lorsque les pourparlers ont été interrompus. « Nous discutons en ce moment des projets que nous avions proposés la semaine dernière lors de réunions avec les autres parties », a-t-il déclaré.
Les responsables européens et américains accusent l'Iran d’imposer de nouvelles exigences et de rompre les compromis conclus au début de cette année.
De son côté, l'Iran a réagi aux informations faisant état de discussions entre les chefs de la défense américaine et israélienne sur des exercices militaires visant à se préparer pour faire face au scénario le plus noir, à savoir détruire les installations nucléaires iraniennes si la diplomatie échoue et si les dirigeants de leurs pays le demandent.
« En préparant le terrain de manière à permettre aux commandants militaires de tester les missiles iraniens en visant des cibles réelles, les agresseurs paieront un lourd tribut », a averti un haut responsable militaire iranien.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.