BESANÇON: Il avait égorgé son épouse en pleine rue, en France, en 2018: Rashid Askari, un Afghan de 41 ans, a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de Razia, ne supportant pas qu'elle le quitte.
La cour d'assises du Doubs (est de la France), qui a suivi les réquisitions du ministère public, a assorti la condamnation d'une période de sureté des deux tiers de la peine, et a prononcé le retrait total de son autorité parentale, ainsi qu'une interdiction du territoire français à l'issue de son incarcération.
"Il n'a pas accepté cette séparation, cela a généré une frustration intolérable pour lui", a déclaré l'avocat général Etienne Manteaux. "Il avait un projet homicide déterminé, il était décidé à la tuer et à rentrer dans un pays où il pourrait redevenir un homme dominant", a tancé le magistrat.
Jugé pour "assassinat" depuis mercredi, l'accusé a reconnu avoir tué son épouse, mais il a réfuté avoir prémédité son geste.
Il a minimisé sa responsabilité, accablant la jeune femme décédée, sa belle-famille et l'Etat français, au grand dam de ses fils qui n'attendaient de lui qu'une seule chose, "qu'il assume ce qu'il a fait à (leur) mère".
Le 30 octobre 2018, Razia Askari, une Afghane de 34 ans, rentrait dans un logement d'une association venant en aide aux femmes à Besançon (Est), où elle avait trouvé refuge, lorsque son mari l'a attaquée.
Après l'avoir suivie, il lui avait asséné 19 coups de couteau et l'avait égorgée, avant de l'abandonner dans une mare de sang.
"Elle est partie faire des courses, ses enfants ne l'ont jamais revue", a plaidé avec émotion Me Céline Party, conseil des deux fils du couple, âgés de 12 et 15 ans. Rashid Askari "devait leur donner de l’amour, il leur a pris ce qu’ils avaient de plus précieux. C’est le pire traumatisme", a souligné l'avocate.
Originaires d'Afghanistan, Razia Askari et ses enfants avaient rejoint l'accusé en 2017 pour s'installer en France. Mais très vite, elle avait déposé sept plaintes contre son époux pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées, viol et menaces de mort réitérées.
Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet 2018 une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher.