DAMAS: La Syrie accueillera une conférence arabe sur l'énergie en 2024. C’est ce qu’a annoncé jeudi dernier le ministère de l'Énergie du pays. Il s’agit du dernier geste en date qui montre que des pays arabes sont prêts à reprendre contact avec le gouvernement du président syrien, Bachar al-Assad.
Cette annonce intervient après le vote unanime des membres de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OAPECP) lors d'une réunion virtuelle qui s’est tenue jeudi, indique le ministère. La conférence aura lieu à Damas, précisent un communiqué du ministère sur Facebook et l'agence de presse officielle Sana. C’est le Qatar qui accueillera la conférence de 2023.
Ces derniers mois, les pays arabes ont pris certaines mesures pour améliorer leurs relations avec la Syrie, une décennie après que cette dernière a été expulsée de la Ligue arabe, au début de la guerre civile du pays, en 2011.
Le rapprochement inclut la réouverture de plusieurs ambassades, des visites de responsables arabes à Damas et la restauration de certains liens commerciaux avec ce pays déchiré par la guerre. Ces mesures représentent une reconnaissance des faits sur le terrain: après des années de guerre et malgré le soutien initial de certains pays arabes à son opposition, le gouvernement d'Assad a survécu et ses forces ont repris le contrôle d'une grande partie du pays.
La guerre civile en Syrie a déplacé la moitié de sa population, tué des centaines de milliers de personnes et fait sombrer l'économie du pays.
Avant la guerre, la Syrie produisait 350 000 barils de pétrole par jour et en exportait plus de la moitié. La production, qui tourne désormais en moyenne autour de 24 000 barils par jour, ne couvre qu'une fraction des besoins nationaux. La plupart des champs pétrolifères du pays sont aux mains des forces dirigées par les Kurdes, qui administrent une région autonome dans le nord-est du pays. Le gouvernement d'Assad s'est appuyé sur un allié de premier plan, l'Iran, pour son approvisionnement en pétrole.
Ces dernières semaines, un accord a été signé avec l'Égypte pour étendre le gaz naturel via la Syrie jusqu'au Liban en utilisant un oléoduc arabe qui est hors service depuis une décennie.
L'OAPECP a été fondée à Beyrouth en 1968, avec pour premiers membres l'Arabie saoudite, le Koweït et la Libye. Son siège se trouve au Koweït. L'Algérie, le Qatar, les Émirats arabes unis et Bahreïn l’ont intégrée trois ans plus tard. La charte de cette organisation a ensuite été modifiée dans le but d’inclure des pays où le pétrole constitue une source essentielle de revenus, mais non la principale. La Syrie et l'Égypte ont également rejoint l’OAPECP par la suite.
Le site Internet de l'organisation indique que les réserves totales des États membres sont estimées à 704 milliards de barils par an.