PARIS: La cinquième vague de Covid ne devrait pas freiner les séjours en France pour les vacances de fin d'année - même si la venue des voyageurs étrangers reste inconnue - mais les séjours hors de l'Hexagone sont plus incertains.
Selon une enquête réalisée par le cabinet spécialisé Protourisme au mois de novembre, 20 millions de Français envisageaient de partir en vacances pour cette fin d'année, soit 3 millions de plus qu'en 2019, avant la pandémie, selon son directeur Didier Arino.
"Depuis, la situation sanitaire a quelque peu changé la donne", explique-t-il à l'AFP même si "les réservations pour l'Hexagone restent à un haut niveau". Pour la montagne, "les voyants sont au vert : il y a de la neige et un phénomène de rattrapage pour ceux qui n'ont pas pu skier l'an dernier".
"On a un très bon niveau de réservations des Français, quasiment au niveau de 2019 qui était une année record", a expliqué à l'AFP Dominique Thillaud, directeur général de la Compagnie des Alpes (Meribel, Tignes, la Plagne, Val d'Isère, les Arcs...).
La plateforme de locations de vacances Abritel note elle aussi que "cette année, les dernières tendances confirment très clairement le retour de la montagne comme destination principale pour les prochaines vacances ainsi que les destinations métropolitaines de bord de mer. La demande pour des vacances en montagne dépasse même le niveau de 2019", selon un communiqué.
"Il y a un appétit de voyage très fort", les ventes étant pour l'instant meilleures qu'en 2018 (2019 avait été marqué par les grèves, ndlr), a pour sa part déclaré le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou qui observe "une forte poussée" des réservations avant les vacances de Noël, qui devraient être pour la compagnie publique meilleures qu'avant la crise sanitaire.
Incertitudes sur la clientèle étrangère
"On a un peu d'attentisme sur les marchés émetteurs étrangers, notamment le Royaume-Uni", tempère Dominique Thillaud. La grande incertitude est en effet l'évolution sanitaire et les restrictions qui en découlent.
"Par exemple, les Américains viennent de conseiller à leur ressortissants de ne pas venir en France, les Allemands peuvent du jour au lendemain prendre une décision de restriction, les Israéliens peuvent sortir de leur pays mais pas rentrer... Tout est très mouvant", explique Didier Arino.
"La clientèle étrangère, je ne pense pas qu'elle va tant manquer. On a la clientèle européenne, toute l'Europe vient skier en France: les Belges, les Anglais, les Espagnols, les Scandinaves qui aiment le ski de descente...", rassure la prospectiviste Cécile Poignant.
Pour les Français qui avaient choisi une destination soleil (20% des 20 millions qui envisageaient de partir, selon le cabinet Protourisme) la situation est plus compliquée. Le Maroc a fermé ses frontières, les Antilles connaissent une crise sociale, l'île Maurice est passée au "rouge écarlate" avant de revenir au "rouge" (qui permet aux personnes vaccinées de s'y rendre).
"On a fait des ventes très fortes en octobre et jusque mi-novembre, après cela s'est calmé avec la cinquième vague et le variant Omicron", confirme à l'AFP Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde.
"Néanmoins, on n'a pas eu d'annulation à part les pays qui étaient fermés comme le Maroc et l'Afrique du Sud et depuis qu'on sait qu'Omicron est moins problématique, il y a quelques dernières petites inscriptions qui se formalisent ou des annulations qui s'annulent comme pour l'île Maurice", ajoute-t-il.
"On est entre 60% et 70% des réservations de 2019, on n'est pas à 20% ou zéro comme on l'a été lors des précédentes vagues", souligne M. Rial.
La Martinique, destination prisée en fin d'année mais marquée par le mouvement social qui frappe les Antilles, enregistre des annulations depuis début décembre. "Sur les compagnies aériennes, on a des chiffres d'annulation entre 10 et 15% et pour l'hôtellerie on est à moins 20%", selon François Baltus-Languedoc, directeur général du comité martiniquais du tourisme.