Le Qatar et la Turquie discutent des plans pour lier l’Afghanistan et les talibans au monde extérieur

Le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, à gauche, et son homologue qatari, le cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, tiennent une conférence de presse conjointe après leur rencontre à Doha, le 6 décembre 2021. (Photo, Getty Images)
Le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, à gauche, et son homologue qatari, le cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, tiennent une conférence de presse conjointe après leur rencontre à Doha, le 6 décembre 2021. (Photo, Getty Images)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

Le Qatar et la Turquie discutent des plans pour lier l’Afghanistan et les talibans au monde extérieur

  • Mevlut Cavusoglu et son homologue qatari, le cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, ont discuté des possibilités pour leurs pays de gérer conjointement l’aéroport de Kaboul
  • «Ni la Turquie ni le Qatar ne sont susceptibles de considérer les talibans comme l’autorité légitime de l’Afghanistan, mais tous deux encourageront l’engagement avec le nouvel émirat islamique»

ANKARA: Les ministres des Affaires étrangères de Turquie et du Qatar ont étudié les plans pour le retour au fonctionnement normal de l’aéroport international de Kaboul à la suite de la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans.

Lundi, Mevlut Cavusoglu et son homologue qatari, le cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, ont discuté des possibilités pour leurs pays de gérer conjointement l’aéroport et des moyens de fournir une aide humanitaire supplémentaire au peuple afghan dans des conditions acceptables pour les talibans.

Des troupes turques surveillent l’aéroport de la capitale afghane depuis environ six ans, des groupes du Croissant-Rouge de Turquie et du Qatar s’efforcent d’acheminer l’aide aux Afghans et une fondation turque pour l’éducation à l’étranger garde ses écoles ouvertes pour les filles et les garçons.

Lors d’une conférence de presse conjointe à Doha, le cheikh Mohammed a déclaré que le Qatar et la Turquie étaient prêts à contrôler l’aéroport de Kaboul si les talibans y consentaient.

«Le Qatar et la Turquie travaillent en permanence avec le gouvernement intérimaire afghan afin de parvenir à un accord pour ouvrir l’aéroport (afin qu’il puisse fonctionner) normalement», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est rendu à Doha lundi pour deux jours de pourparlers visant à rétablir les liens.

En novembre, les États-Unis ont conclu un accord avec le Qatar pour que ce pays du Golfe soit désigné comme la puissance chargée de protéger les intérêts américains en Afghanistan, le considérant comme un médiateur de confiance. Le Qatar et la Turquie ont joué des rôles importants dans le processus d’évacuation de l’Afghanistan après l’arrivée au pouvoir des talibans.

Samuel Ramani, analyste du Moyen-Orient à l'université d'Oxford, a expliqué à Arab News que la Turquie et le Qatar pourraient coopérer pour demander des dérogations limitées aux gels d’avoirs imposés par les États-Unis contre les talibans et utiliser leurs pouvoirs de négociation respectifs dans les capitales occidentales pour parvenir à ce résultat.

«La Turquie et le Qatar peuvent également collaborer pour atténuer la crise de la sécurité alimentaire en Afghanistan, car l’expérience du Qatar, qui travaille avec le Programme alimentaire mondial dans des pays comme le Yémen, pourrait être efficace en Afghanistan», a-t-il souligné.

M. Ramani a noté que la Turquie avait également augmenté ses livraisons d’aide alimentaire, comme le blé, à l’Afghanistan au cours du mois dernier.

«Ni la Turquie ni le Qatar ne sont susceptibles de considérer les talibans comme l’autorité légitime de l’Afghanistan, mais tous deux encourageront l’engagement avec le nouvel émirat islamique», a-t-il ajouté.

Lors de la réunion de lundi, M. Cavusoglu a exhorté la communauté internationale à dialoguer avec les talibans en «distinguant» les aspects politiques des aspects humanitaires.

Zalmai Nishat, chercheur au centre d’Asie de l’université de Sussex, estime que les talibans souhaitent que la Turquie s’implique dans le fonctionnement de l’aéroport de Kaboul en collaboration avec le Qatar.

«D’un point de vue historique, la Turquie est considérée comme le successeur de l’Empire ottoman et est respectée par le peuple afghan, avec les souvenirs du Califat. En outre, la Turquie est un allié des États-Unis et de l’UE, étant un pays clé au sein de l’Otan», explique-t-il à Arab News.

M. Nishat a rappelé que lors des pourparlers de paix entre l’ancien gouvernement afghan et les talibans, le contrôle de l’aéroport de Kaboul était une question cruciale et que les parties considéraient la Turquie comme un partenaire idéal.

«Ankara doit mettre au point une politique solide à l’égard de l’Afghanistan, qui lui permettrait de faire pression sur les talibans et leurs partisans afin de créer un système politique dans lequel les diverses communautés ethniques d’Afghanistan se sentiraient chez elles et incluses dans le système politique, avec une représentation équitable», a-t-il ajouté.

La Turquie, qui aurait établi des contacts en matière de renseignement avec certaines milices liées aux talibans dans le pays, entretient également des liens historiques et ethniques étroits avec l’Afghanistan, ses troupes non combattantes ayant été présentes sur le terrain dans le passé en tant que membre de l’Otan.

Soner Cagaptay, directeur du programme de recherche turc au Washington Institute for Near East Policy, a indiqué à Arab News que les talibans avaient besoin de légitimité à ce stade en s’imposant comme des acteurs crédibles par le biais des canaux du Qatar et de la Turquie et, ce faisant, en contribuant à connecter le groupe au reste du monde.

«La Turquie cherche toujours à se positionner comme un lien entre les talibans et le monde extérieur. Le Qatar arrive en tête, car il entretient des liens plus étroits avec les talibans sur les plans historique et politique. La Turquie viendrait après le Qatar dans ce jeu politique, mais les deux pays peuvent jouer un rôle essentiel dans le maintien de la sécurité des vols à court terme», poursuit-il.

À moyen terme, note M. Cagaptay, la Turquie dispose d’un important pouvoir d’influence sur le terrain en Afghanistan, qui s’est développé depuis les premières années de la République turque et qui pourrait être utilisé pour tendre la main à la société afghane grâce à ses liens locaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.