DJEDDAH: C’est aujourd’hui que débute le Festival international du film de la mer Rouge, qui se tiendra jusqu’au 15 décembre 2021 dans la Vieille ville de Djeddah, classée sur la liste patrimoniale de l’Unesco.
Il privilégie une programmation riche et variée, qui s’étalera sur dix jours. Le public pourra découvrir 138 films de 67 pays dans 34 langues produits par une multitude de talents nouveaux et émergents. Vingt-cinq d’entre eux seront projetés en première mondiale, 48 seront dévoilés pour la première fois dans le monde arabe, et 17 provenant du Golfe programmés avant leur sortie officielle à l’occasion de l’événement.
Le festival, qui examine également comment le cinéma – notamment arabe – a pu s'adapter et se transformer à l'ère numérique et aux nouvelles plates-formes, cherche à renforcer les liens créatifs entre le Royaume et le reste du monde. Il propose ainsi un vaste éventail des meilleures productions internationales, d'œuvres classiques et de films arabes contemporains, en plus de programmes professionnels liés à l'industrie cinématographique. En dehors des séances de cinéma, les festivaliers pourront profiter d’ateliers, de master class et de rencontres dans le souk de Djeddah.
La grande particularité du festival sera sa grande variété de catégories. Le festival accueillera en effet – parallèlement à la compétition de la mer Rouge – diverses sections: Favoris du festival, Nouveau cinéma saoudien/nouveau cinéma, Red Sea Treasures, Red Sea Arab and International Spectacular, Red Sea Next Generation, Red Sea Immersive et Red Sea Episodic.
C’est Cyrano, le dernier film du réalisateur britannique Joe Wright (Expiation) qui ouvre le bal le 6 décembre. Écrit par Erica Schmidt, basé sur sa comédie musicale de 2018, c’est une réinvention de la pièce classique de 1897, Cyrano de Bergerac.
Seize films du monde entier seront présentés dans la section mer Rouge, réunissant des réalisateurs confirmés et de nouveaux talents. Parmi les cinéastes qui concourront pour le Golden Yusr Award, figure le réalisateur palestinien Hany Abou-Assad, dont le film de 2005, Paradise Now, a été nominé pour un Oscar. Son dernier film, Le salon de Houda, est un thriller féministe qui se déroule dans un salon de Bethléem. Le long-métrage tourne au cauchemar lorsque l’héroïne du film est victime de chantage de la part du propriétaire du salon.
Parmi les autres titres majeurs à l’affiche, citons celui de Maggie Gyllenhaal, La fille perdue, ou encore La chambre des couleurs, qui met en vedette Phoebe Dynevor, l’actrice de la série La chronique des Bridgerton dans le rôle de l’artiste céramiste Clarice Cliff.
La réalisatrice Ana Lily Amirpour, plus connue pour le film Une fille rentre seule chez elle la nuit, présentera un thriller fantastique, Mona Lisa et la lune de sang. Avec Kate Hudson, le film tourné à la Nouvelle-Orléans sera également projeté dans la section International Spectacular.
Plusieurs films arabes occupent le devant de la scène dans le volet Gala. Situé dans un quartier de la capitale jordanienne, le thriller palpitant, Les ruelles d’Amman, est le premier long-métrage du scénariste et réalisateur Bassel Ghandour.
On y trouve également Memory Box, coréalisé et coécrit par les artistes libanais, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. L'histoire s'inspire des carnets de notes et des lettres de la vie réelle de la réalisatrice à sa meilleure amie alors qu'elle était adolescente, fuyant la guerre civile libanaise pour Paris.
Casablanca Beats, du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, raconte la vie d'Anas, un ancien rappeur qui travaille à Casablanca et est tiraillé entre la menace du radicalisme religieux, la tentation de la modernité et le poids de la tradition.
Avec Ghodwa, l'acteur tunisien Dhafer L'Abidine fait ses débuts comme réalisateur. Zaïd Abou Hamdan, acclamé et surtout connu pour ses courts-métrages, se lance dans un format plus long avec Daughters of Abdul-Rahman, qui raconte l'histoire des retrouvailles de quatre sœurs éloignées et décalées à la suite de la disparition soudaine de leur père.
La clôture du festival se fera avec la première mondiale de Bara El Manhag, du réalisateur égyptien Amr Salama. Le film, avec Maged el-Kidwani, Rubi et Asma Abul-Yazid, est un fantasme léger sur un enfant orphelin qui décide de s’introduire par effraction dans une maison hantée, pour se lier d’amitié avec le fantôme qu’il trouve à l’intérieur.
Le festival célébrera les femmes et honorera deux talents exceptionnels pour saluer leur contribution extraordinaire au cinéma. Tout d’abord Haifaa al-Mansour, la première femme cinéaste saoudienne, qui a tourné Wadjda en 2012, long-métrage qui a glané plusieurs prix internationaux, mais aussi l'actrice égyptienne Laila Elwi, qui a joué dans plus de 70 films. Sa présence à l'écran continue de captiver, de divertir et d'inspirer le public et les acteurs.