Des milliers de Soudanais anti-putsch dans la rue, tirs de gaz lacrymogènes

Entre le 25 octobre et le 22 novembre, 44 manifestants ont été tués et des centaines blessés, notamment par balles, selon un syndicat de médecins prodémocratie. (AFP)
Entre le 25 octobre et le 22 novembre, 44 manifestants ont été tués et des centaines blessés, notamment par balles, selon un syndicat de médecins prodémocratie. (AFP)
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Publié le Lundi 06 décembre 2021

Des milliers de Soudanais anti-putsch dans la rue, tirs de gaz lacrymogènes

  • Des cortèges sont partis de différents quartiers de la capitale Khartoum et dans plusieurs villes du Soudan aux cris de «Le peuple a choisi les civils»
  • La nouvelle entente entre le général Burhane et M. Hamdok a été qualifiée de «trahison» voire de «retour à l'ancien régime» militaro-islamiste de Béchir, par les manifestants qui continuent de protester

KHARTOUM: La police soudanaise a tiré lundi des grenades lacrymogènes sur des milliers de manifestants de nouveau mobilisés contre le pouvoir dominé par les militaires, selon des témoins.


Des cortèges sont partis de différents quartiers de la capitale Khartoum et dans plusieurs villes du Soudan aux cris de "Non au pouvoir militaire", "Le peuple a choisi les civils", "L'armée peut te trahir, mais la rue ne te trahira jamais". 


A coups de grenades lacrymogènes, la police a tenté de disperser la foule au moment où elle arrivait aux abords du palais présidentiel, ancien QG du dictateur renversé en 2019 Omar el-Béchir et devenu ensuite le siège des autorités de transition chapeautées par le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du coup d'Etat du 25 octobre.


Ce jour-là, le général Burhane, chef de l'armée, avait fait arrêter la plupart des civils qui dirigeaient le pays avec lui. Le 21 novembre, il a signé un accord avec le Premier ministre civil Abdallah Hamdok, qui a alors pu sortir de résidence surveillée et retrouver son poste. 


Les autorités ont promis un gouvernement formé de civils mais il n'a pas encore été annoncé.


La nouvelle entente entre le général Burhane et M. Hamdok a été qualifiée de "trahison" voire de "retour à l'ancien régime" militaro-islamiste de Béchir, par les manifestants qui continuent de protester.


48 morts «par balles»

Au moins 48 personnes ont été tuées "par balles" dans un nouveau conflit tribal au Darfour, rapportent lundi un syndicat de médecins et le gouverneur du Darfour-Ouest, second épisode meurtrier en trois semaines dans cette région de l'ouest du Soudan.


"Les violences ont débuté par une dispute et elles ont gagné en puissance, tuant six personnes samedi, puis dimanche, plus de quarante personnes ont été tuées", a rapporté le gouverneur Khamis Abdallah. 


De son côté, le Comité des médecins, un syndicat pro-démocratie, a fait état de "48 morts par balles" dans la région de Krink.


Ces affrontements, qui ont opposé des membres de tribus arabes et d'autres de tribus issues d'ethnies africaines, ont été d'une intensité telle que les autorités ont dépêché des troupes gouvernementales sur place.


"Les affrontements de dimanche ont duré sans interruption de cinq heures du matin à seize heures", a rapporté le gouverneur Abdallah.


Déjà, le 17 novembre, des affrontements entre éleveurs s'accusant de vol de chameaux avaient causé 50 morts et l'incendie de 594 habitations, selon l'ONU. En outre, plus de 6 600 Soudanais avaient été forcés de se déplacer, pour un tiers au Tchad voisin, ajoute l'ONU.


L'accès des humanitaires au Darfour-Ouest est "restreint" alors que les habitants ont besoin "de nourriture, d'abris et d'accès à l'eau et à des services de santé", souligne l'ONU.


Le Darfour, vaste région régulièrement secouée par des heurts, notamment provoqués par des disputes territoriales ou les difficultés d'accès à l'eau, a connu une longue guerre qui a fait depuis 2003 au moins 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l'ONU.


La Cour pénale internationale (CPI) exige de juger le dictateur chassé en 2019 Omar el-Béchir pour "génocide" et crimes contre l'humanité pendant la guerre au Darfour. 


Les miliciens arabes Janjawid, envoyés par le pouvoir de Béchir contre les différents groupes ethniques du Darfour, sont également accusés de "nettoyage ethnique" et de viols.


Depuis, des milliers d'entre eux ont été intégrés aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo, désormais numéro deux de la plus haute autorité de la transition au Soudan.


En outre, plusieurs ex-chefs rebelles du Darfour ont intégré le nouveau pouvoir post-Béchir après avoir signé la paix avec Khartoum en octobre 2020.


Malgré cela, en 2021, alors que militaires et civils de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine (Minuad) se retiraient, des affrontements tribaux et des attaques de milices ont de nouveau fait des centaines de morts, essentiellement au Darfour-Ouest.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".