KHARTOUM: Le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du putsch du 25 octobre, a démenti dimanche avoir déclaré à l'AFP que les militaires et paramilitaires engagés dans le processus de transition vers un pouvoir civil au Soudan pourront participer aux élections de 2023.
"Le président du Conseil de souveraineté dément ce qui a été rapporté par l'Agence France Presse concernant la participation des militaires dans les prochaines élections", a indiqué son bureau dans un communiqué.
Le 11 novembre, le général Burhane s'était renommé à la tête du Conseil de souveraineté, plus haute autorité de la transition mise en place en 2019 après la chute du dictateur Omar el-Béchir sous la pression de la rue, après y avoir remplacé les membres pro-civils par des civils apolitiques.
Samedi, l'AFP a demandé au général Burhane si les militaires et paramilitaires engagés dans la transition pourront se présenter aux prochaines élections.
M. Burhane a indiqué que l'accord de transition conclu en août 2019 "comprend une clause claire disant que tous les participants à la transition ne seront pas autorisés de participer à la période qui suivra".
Mais, a-t-il poursuivi, l'accord de paix historique signé en 2020 entre le gouvernement et des groupes rebelles "garantit le droit à certains participants à la transition de rejoindre le gouvernement" qui sera formé à la fin de la transition.
Dans son communiqué de dimanche, le Conseil de souveraineté précise que seuls les anciens membres des groupes rebelles qui ont signé l'accord de 2020 pourraient se présenter aux prochaines élections.
M. Burhane, qui dirigeait de facto le pays depuis 2019 et la chute de l'ancien président Omar el-Béchir, a dissous le 25 octobre le gouvernement, arrêté les dirigeants civils et déclaré l'état d'urgence dans le pays, dans un coup d'Etat qui a perturbé le processus de transition démocratique lancé il y a deux ans.
L'entretien accordé par M. Burhane à l’AFP s'inscrit dans une série d'entrevues qu'il a accordées à d'autres médias internationaux au lendemain de la remise d'un rapport par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au Conseil de sécurité, appelant les autorités soudanaises "à respecter la liberté d'expression et de la presse".
Le 21 novembre, le général Burhane a signé un accord permettant au Premier ministre civil Abdallah Hamdok, évincé par les militaires le jour du putsch, de retrouver son poste.
Cet accord avait été salué par l'ONU, l'Union africaine et plusieurs pays arabes. Mais de nombreux critiques, dont des organisations de la société civile, ne cessent de dénoncer cet accord, accusant M. Hamdok de "trahison", alors que des manifestants prodémocratie promettent de continuer de se mobiliser pour faire pression sur les autorités.