Présidentielle: Zemmour compte ses troupes pour son premier meeting de campagne

Comme Marine Le Pen, sa concurrente à l'extrême droite, Eric Zemmour a invité les déçus LR à le rejoindre, dans une lettre ouverte où il leur atteste: «Nous sommes si proches». (Photo, AFP)
Comme Marine Le Pen, sa concurrente à l'extrême droite, Eric Zemmour a invité les déçus LR à le rejoindre, dans une lettre ouverte où il leur atteste: «Nous sommes si proches». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 05 décembre 2021

Présidentielle: Zemmour compte ses troupes pour son premier meeting de campagne

  • Le candidat d'extrême droite réunit dans l'après-midi ses troupes au Parc des expositions, derrière son nouveau slogan «Impossible n'est pas français»
  • Le directeur des événements de Zemmour, Olivier Ubéda, assure avoir recensé 19 000 inscrits. Plus de 400 journalistes sont accrédités.

VILLEPINTE, France : Après son annonce de candidature critiquée, Éric Zemmour entend faire une démonstration de force lors de son premier meeting de campagne présidentielle dimanche à Villepinte (Seine-Saint-Denis), dans une journée "à risque" selon la police, avec des anti-Zemmour mobilisés.

Le candidat d'extrême droite réunit dans l'après-midi ses troupes au Parc des expositions, derrière son nouveau slogan "Impossible n'est pas français", expression attribuée à Napoléon, assortie d'un rameau d'olivier.

"C'est une des plus grandes salles de meeting depuis quelques années", insiste le porte-parole Antoine Diers, "très heureux" si son candidat rassemble plus de 10 000 personnes.

Le directeur des événements de M. Zemmour, Olivier Ubéda, assure avoir recensé 19 000 inscrits. Plus de 400 journalistes sont accrédités.

Le polémiste a calqué son calendrier sur le congrès des LR, qui ont choisi samedi leur championne Valérie Pécresse, au profil plus modéré que son rival Éric Ciotti. 

Comme Marine Le Pen, sa concurrente à l'extrême droite, Eric Zemmour a invité les déçus LR à le rejoindre, dans une lettre ouverte où il leur atteste: "Nous sommes si proches".

L'ex-conseillère régionale RN Agnès Marion sera du meeting dimanche. Elle "espère" un discours autour "du grand déclassement" et du "grand remplacement", cette théorie complotiste revendiquée par Éric Zemmour du remplacement des populations européennes par des immigrés non européens.

Faire «taire» Zemmour

Initialement prévu au Zénith, à la Villette, le meeting a finalement été délocalisé à Villepinte, à une vingtaine de kilomètres. L'équipe d’Éric Zemmour l'explique par "l'engouement populaire" mais admet aussi des raisons de sécurité, alors qu'une manifestation est prévue dans Paris. 

Une cinquantaine d'organisations syndicales, partis et associations ont appelé à manifester de Barbès à la Villette pour faire "taire" Eric Zemmour.

De source policière, la manifestation et le meeting au Parc des expositions sont considérés "à risque". La police attend quelques milliers de personnes dans la capitale et une centaine de militants de l'ultra-gauche à Villepinte, où elle craint des affrontements.

Le président PS de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel avait lancé une pétition pour faire annuler le meeting par les propriétaires du lieu, le groupe Viparis, en l'interpellant sur sa "charte de la diversité". La démarche a scandalisé le camp Zemmour. 

Elle a aussi été contestée par Jean-Luc Mélenchon, pour qui "la démocratie, c'est d'écouter aussi ce qui vous déplaît". Le candidat LFI tient lui meeting à la Défense en début d'après-midi. 

A Villepinte seront dévoilés le nom du parti, avec adhésion payante, ainsi qu'une "scénographie" pour toute la campagne.

Il permettra de mesurer les ralliements, alors que l'organisation est critiquée en interne pour sa fragilité et que des militants plus radicaux ont intégré la campagne, comme l'ancien mégrétiste et proche des identitaires Grégoire Tingaud qui sera chargé de coordonner les référents régionaux.

Le financier Charles Gave a retiré son soutien et le souverainiste Philippe de Villiers ne sera pas présent dimanche.

Manif pour Tous

En revanche plusieurs personnalités de la Manif pour Tous, viendront à Villepinte: l'ancien député conservateur Jean-Frédéric Poisson, qui a renoncé à sa propre candidature en 2022 et s'occupera des législatives, ainsi que Christine Boutin, qui présidait avant lui le petit Parti chrétien-démocrate (devenu "VIA la voix du peuple"), et Laurence Trochu, présidente du Mouvement conservateur, associé jusqu'à présent à LR.

La figure des Gilets jaunes Jacline Mouraud sera là aussi pour soutenir Éric Zemmour et "représenter la France populaire".

Le général Bertrand de la Chesnais, ancienne tête de liste pour le RN à Carpentras (Vaucluse), qui planche déjà sur les questions de défense, pourrait être nommé directeur de campagne.

Le maire de Béziers Robert Ménard, soutien de Marine Le Pen et ami d'Eric Zemmour, espère des "propositions" après avoir jugé son annonce de candidature d'une "noirceur apocalyptique", comme l'ensemble de la classe politique.

Outre sa tonalité, la vidéo du candidat avait été critiquée pour son amateurisme avec l'utilisation d'images sans avoir les droits. Il était ensuite apparu tendu au 20h de TF1, avant d'insulter en coulisses le présentateur.

Éric Zemmour "se laisse déborder par lui-même" et à Villepinte "il cherche à rattraper cela", a commenté sur FranceInfo le politologue Pascal Perrineau.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.