Le prince Sultan : Des pilotes saoudiens piloteront des voitures de Formule 1

Sur cette photo, le prince Sultan bin Salman se tient aux côtés d'une édition contemporaine de la célèbre voiture de Formule 1 Williams sponsorisée par l’Arabie saoudite depuis le début des années 1980. (Photo fournie)
Sur cette photo, le prince Sultan bin Salman se tient aux côtés d'une édition contemporaine de la célèbre voiture de Formule 1 Williams sponsorisée par l’Arabie saoudite depuis le début des années 1980. (Photo fournie)
Le prince Sultan: Des pilotes saoudiens conduiront des voitures de Formule 1. (Photo fournie)
Le prince Sultan: Des pilotes saoudiens conduiront des voitures de Formule 1. (Photo fournie)
Le prince Sultan: Des pilotes saoudiens conduiront des voitures de Formule 1. (Photo fournie)
Le prince Sultan: Des pilotes saoudiens conduiront des voitures de Formule 1. (Photo fournie)
Le prince Sultan: Des pilotes saoudiens conduiront des voitures de Formule 1. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 18 mars 2023

Le prince Sultan : Des pilotes saoudiens piloteront des voitures de Formule 1

  • Le premier Saoudien, Arabe et musulman à voyager dans l'espace et pionnier de la course automobile affirme que l'ingéniosité et la détermination font partie de la génétique de son pays
  • L'important c'est de savourer le moment présent, aussi bien dans l'immensité de l'espace que dans la belle solitude du désert

DJEDDAH, Arabie saoudite : Quand on voit la Terre depuis l'espace, on voit la vie sous un jour nouveau.

Le premier Arabe et musulman à avoir vu la Terre de si loin n'est autre que le prince Sultan ben Salmane. Il a mené une vie que très peu de gens peuvent imaginer. Sa vie illustre probablement la soif du Royaume d'aller encore plus loin.

« Je n'ai encore réalisé qu'une partie de mes rêves. Accordez moi donc plus de temps ; ce n'est que le début », affirme le Prince Sultan avec son sourire complice. « Mais les expériences comportent chacune une dimension particulière, et j'ai pris l'habitude de ne pas les comparer ».

Sur cette photo datant de 1979 on voit le prince Sultan ben Salmane aux côtés du prince Fahd ben Salmane et du prince Mohammed Al-Saoud lors du Grand Prix de Long Beach, en Californie, aux États-Unis. (Fournie)
Sur cette photo datant de 1979 on voit le prince Sultan ben Salmane aux côtés du prince Fahd ben Salmane et du prince Mohammed Al-Saoud lors du Grand Prix de Long Beach, en Californie, aux États-Unis. (Fournie)

L'important c'est de savourer le moment présent, aussi bien dans l'immensité de l'espace que dans la belle solitude du désert.

« Je peux être heureux en me promenant dans le désert avec mes chameaux », explique-t-il. « L'expérience de la navette spatiale était complètement différente. En tant que pilotes, nous éprouvions une grande joie. Mais lorsque vous vous retrouvez dans l'espace, vous comprenez que la navette ne procure pas vraiment les sensations qu'éprouvent les pilotes. On se dit : ‘Je suis pilote, je vais profiter de voir la Terre d’un peu plus loin' ».

Le prince Sultan se passionne aujourd'hui pour les Learjets qu'il pilote depuis qu'il a rejoint l'armée de l'air saoudienne dans les années 1970. C'est du 17 au 24 juin 1985 qu'il a effectué son voyage à bord de la navette spatiale Discovery. C'est aussi à cette époque qu'il est tombé sous le charme des voitures - les siennes ainsi que les voitures de Formule 1.

Quelques heures nous séparent du premier Grand Prix d'Arabie saoudite, mais l'histoire du Royaume avec la F1 remonte à la fin des années 1970 et au début des années 1980, cette histoire tombe parfois aux oubliettes. Le prince Sultan mérite sa part de reconnaissance.

Sa rencontre fortuite avec Frank Williams – décédé la semaine dernière à l'âge de 79 ans – au Colorado en 1978 a marqué les premiers pas de l'Arabie saoudite dans le monde de la F1. Le prince Sultan se souvient de lui avec une grande affection.

 

La F1 est en passe de devenir une industrie en Arabie saoudite. Nous fabriquerons ces voitures avec fierté. Vous verrez que l'Arabie saoudite accomplira de grands exploits en matière de technologie et de développement et, bien sûr, au niveau de ses pilotes.

Le prince Sultan ben Salmane.

« Frank Williams, que Dieu bénisse son âme », dit-il « était un homme bien qui aimait l'Arabie saoudite. J'aurais souhaité qu'il soit parmi nous pour ce (grand prix) parce que je l'avais informé que nous ferions une interview ensemble à la télévision pour parler des débuts de l'équipe ».

Patrick Head, propriétaire et directeur technique de la société Williams racing, créée en 1977, était en visite dans le Royaume. Là, le Prince Sultan l'a présenté à son frère et mentor, le Prince Fahd ben Salmane, et au Prince Mohammed Al-Saoud.

« Et les parrainages n’ont pas tardé à déferler », raconte le prince Sultan.Les partenaires étaient la banque Al Bilad qui a donné son nom à l'équipe, ainsi que la compagnie aérienne nationale Saudia (le sponsor principal), qui a soutenu l'équipe à hauteur de 100 000 dollars ce qui représentait une fortune à l'époque.

Sur cette photo, le prince Sultan bin Salman se tient aux côtés d'une édition contemporaine de la célèbre voiture de Formule 1 Williams sponsorisée par l’Arabie saoudite depuis le début des années 1980. (Fourni)
Sur cette photo, le prince Sultan bin Salman se tient aux côtés d'une édition contemporaine de la célèbre voiture de Formule 1 Williams sponsorisée par l’Arabie saoudite depuis le début des années 1980. (Fourni)

Les deux voitures Williams porteront des numéros associés au prince Sultan.

« Je suis né le 27 juin », a-t-il déclaré, « nous possédons donc les voitures 27 et 6. Nous avons par la suite sponsorisé la voiture 28, qui est la voiture de réserve. Lors de mes discussions avec Frank, il m'a affirmé qu'il était prêt à tout. Si seulement je lui avais dit que je souhaitais acheter la moitié de l'équipe et trouver un sponsor... Il aurait accepté, mais j'étais là pour m'amuser ».

Et le prince s'est bien amusé. Lors du célèbre voyage en Californie pour le Grand Prix de Long Beach en 1979, les trois princes saoudiens ont pu apprécier la compagnie de Williams et de pilotes légendaires comme Niki Lauda et James Hunt, sans oublier George Harrison, ancien membre du groupe The Beatles.

Je n'ai réalisé qu'une partie de mes rêves. Accordez-moi donc plus de temps ; ce n'est que le début.

Le prince Sultan ben Salmane

« Harrison avait une très belle personnalité », raconte le prince Sultan. « J'ai rencontré des stars du rock'n'roll aux États-Unis, et nous assistions ensemble à des concerts. Mais George Harrison était très courtois, il était agréable à fréquenter. Nous nous rendions à des dîners et à des événements, il s'asseyait à la même table et nous discutions. Il m'a proposé une fois de venir à Londres pour qu'il me présente aux membres des Beatles ».

Avec le logo « Fly Saudia » sur ses côtés, la voiture Williams a remporté le Constructors Championship (championnat des constructeurs) en 1980 et 1981. L'Australien Alan Jones a conduit la Williams au Drivers Championship (championnat des pilotes) pour remporter la première victoire de cette série. En 1983, Keke Rosberg – père du champion de F1 Nico pour l'année 2016 –  a conservé le titre de l'équipe, même s'il n'a remporté qu'une seule manche de la saison.

Le samedi 4 décembre, le prince Sultan a couronné son histoire avec la Formule 1 en visitant le circuit de Jeddah Corniche en compagnie de Jones, Jackie Stewart, du ministre saoudien des Sports, le prince Abdelaziz ben Turki Al-Faisal, et du PDG d'Aramco, Amin Nasser. Il s'est arrêté pour prendre des photos à côté d'une reproduction contemporaine des voitures Williams emblématiques sponsorisées par l’Arabie saoudite depuis le début des années 1980.

A ce jour, le prince reste un grand passionné de Formule 1. Il dit en plaisantant qu'il n'encouragera plus Lewis Hamilton car « il a tout gagné » et qu'il doit céder sa place aux autres.

« Je soutiens les jeunes pilotes qui viennent de se lancer dans ce sport », affirme le prince Sultan.

FAITS MARQUANTS

  • Quelques heures nous séparent du premier Grand Prix d'Arabie saoudite, mais l'histoire du Royaume avec la F1 remonte à la fin des années 1970 et au début des années 1980, cette histoire tombe parfois aux oubliettes. Le prince Sultan mérite sa part de reconnaissance.
  • Sa rencontre fortuite avec Frank Williams – décédé la semaine dernière à l'âge de 79 ans –,  au Colorado en 1978, a marqué les premiers pas de l'Arabie saoudite dans le monde de la F1. Le prince Sultan se souvient de lui avec une grande affection. 

Selon le prince Sultan, la situation est propice à l'organisation du premier Grand Prix en Arabie Saoudite. « Cela tient notamment du positionnement de Djeddah au niveau de la mer et du choix du mois de décembre, une période idéale », explique-t-il. « Les voitures seront opérées dans des conditions favorables. Cela me rappelle la ville de Long Beach qui se situe au bord de l'océan, sur la plage. Le fameux bateau Queen Mary n'est pas amarré ici, bien entendu, mais nous pouvons contempler la beauté de la belle ville de Djeddah. Nous aspirons à cet évènement ».

Le prince Sultan est fier de tout ce qui se rapporte à l'Arabie saoudite. Il fait valoir les réalisations de ses ingénieurs, artistes, photographes et sportifs. Il prévoit qu'un jour, des pilotes de renommée mondiale viendront s'ajouter à cette liste de talents.

« Nous aurons un jour des pilotes saoudiens (en) Formule 1 », dit-il. « Ça fait partie de notre génétique, je vous assure, cette aptitude à réaliser beaucoup de choses, et à s'adapter très rapidement. Le pays regorge de talents ».

Le prince Sultan poursuit en ajoutant qu’ « une chose est sûre : l'Arabie saoudite ne doit pas se contenter d'accueillir la F1, elle doit aller plus loin. Nous devons profiter de nos compétences sans chercher à devancer l'un ou l'autre. Nous devons plutôt fabriquer notre propre voiture et développer des technologies qui se répercuteront sur d'autres activités menées ici en Arabie saoudite ».

Ces dernières années, l'industrie du sport automobile a déjà fait des pas de géant dans le Royaume, en accueillant le rallye Dakar, la Formule E et l'Extreme E, et maintenant, le plus prestigieux de tous ces sports.

« La relation qu'entretient l'Arabie saoudite avec la Formule 1 ne va pas s'arrête à l'organisation de cette course sur nos circuits, cela ne fait aucun doute pour moi », affirme le prince. « La Formule 1 deviendra un événement majeur dans l'histoire du sport automobile en Arabie saoudite. Elle se transformera en une industrie en Arabie saoudite, et nous fabriquerons des voitures dont nous serons fiers. Vous verrez que l'Arabie saoudite accomplira de grands exploits en matière de technologie et de développement et, bien sûr, au niveau de ses pilotes ». Et ce n’est que le début.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Abbas appelle le Hamas à libérer les otages à Gaza, frappes israéliennes meurtrières

Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé mercredi le Hamas à libérer les derniers otages retenus à Gaza, où des frappes israéliennes ont fait 25 morts, selon les secours, laissant des "corps calcinés" et des victimes ensevelies sous les décombres. (AFP)
Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé mercredi le Hamas à libérer les derniers otages retenus à Gaza, où des frappes israéliennes ont fait 25 morts, selon les secours, laissant des "corps calcinés" et des victimes ensevelies sous les décombres. (AFP)
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  • Le président palestinien a affirmé mercredi depuis Ramallah, en Cisjordanie occupée, que le Hamas avait fourni à Israël "des prétextes pour commettre ses crimes dans la bande de Gaza, le plus flagrant (de ces prétextes) étant la détention d'otages"
  • "C'est moi qui en paie le prix, notre peuple en paie le prix, pas Israël (...) Libérez-les", a déclaré Mahmoud Abbas, qui n'exerce plus d'autorité sur Gaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007

GAZA: Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé mercredi le Hamas à libérer les derniers otages retenus à Gaza, où des frappes israéliennes ont fait 25 morts, selon les secours, laissant des "corps calcinés" et des victimes ensevelies sous les décombres.

Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive sur le territoire palestinien, affirmant vouloir contraindre le mouvement islamiste à libérer les otages qu'il retient depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Le président palestinien a affirmé mercredi depuis Ramallah, en Cisjordanie occupée, que le Hamas avait fourni à Israël "des prétextes pour commettre ses crimes dans la bande de Gaza, le plus flagrant (de ces prétextes) étant la détention d'otages".

"C'est moi qui en paie le prix, notre peuple en paie le prix, pas Israël (...) Libérez-les", a déclaré Mahmoud Abbas, qui n'exerce plus d'autorité sur Gaza depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Après plus de 18 mois de guerre, l'ONU a fait état de cas de "malnutrition aiguë sévère" parmi les 2,4 millions d'habitants du territoire, dont la plupart ont été déplacés par les combats.

Selon un responsable du mouvement, une délégation du Hamas se trouve actuellement au Caire pour discuter avec les médiateurs de "nouvelles idées" visant à rétablir un cessez-le-feu.

"Vivre comme les autres" 

Mercredi, la frappe israélienne la plus meurtrière a détruit une école qui abritait des déplacés dans la ville de Gaza, dans le nord, faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile palestinienne, Mahmoud Bassal.

"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.

Au total, 25 personnes ont été tuées dans les frappes qui ont visé plusieurs secteurs du nord de Gaza ainsi que Khan Younès, dans le sud, selon la Défense civile.

"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a affirmé Mahmoud Bassal.

Plusieurs corps enveloppés dans des linceuls blancs ont été transportés à l'hôpital al-Chifa, où se recueillaient des femmes éplorées.

"Nous ne voulons rien d'autre que la fin de la guerre pour pouvoir vivre comme le font les gens dans le reste du monde", s'exclamait Walid Al Najjar, un habitant de Khan Younès.

Selon Mahmoud Bassal, les secouristes manquent "des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps".

L'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.

Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".

Elle affirme que le Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".

Mesure "intolérable" 

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 1.928 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.305 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

La situation est aggravée par le blocage de l'aide humanitaire imposé par Israël depuis le 2 mars.

Les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont conjointement exhorté mercredi Israël à cesser ce blocage, y voyant une mesure "intolérable" qui expose les civils à "la famine, des épidémies et la mort".

"Plusieurs personnes souffrant de malnutrition aiguë sévère à Gaza ont été admises à l'hôpital cette semaine", a indiqué mardi le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), ajoutant que ces cas étaient "en augmentation".

"Malgré des approvisionnements extrêmement faibles, environ 180 cuisines communautaires continuent de fonctionner chaque jour. Cependant, beaucoup d'entre elles sont sur le point de fermer car les stocks s'épuisent", a-t-il prévenu.

 


Turquie: puissant séisme de magnitude 6,2 au large d'Istanbul

Un puissant séisme de magnitude 6,2, dont l'épicentre est situé en mer de Marmara, a secoué mercredi Istanbul, sans faire de victime ni de dégât, selon les autorités turques. (AFP)
Un puissant séisme de magnitude 6,2, dont l'épicentre est situé en mer de Marmara, a secoué mercredi Istanbul, sans faire de victime ni de dégât, selon les autorités turques. (AFP)
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  • Deux secousses au moins, à une fraction de seconde d'intervalle, ont été fortement ressenties dans tous les quartiers de l'immense ville de 16 millions d'habitants située sur le Bosphore et la Mer de Marmara
  • Des milliers de personnes se sont jetées dans les rues en proie à la panique

ISTANBUL: Un puissant séisme de magnitude 6,2, dont l'épicentre est situé en mer de Marmara, a secoué mercredi Istanbul, sans faire de victime ni de dégât, selon les autorités turques.

Selon l'Agence nationale de la gestion des catastrophes AFAD et le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya, "un séisme de 6,2 s'est produit au large de Silivri, en mer de Marmara" peu avant 13H00 (10H00 GMT).

Deux secousses au moins, à une fraction de seconde d'intervalle, ont été fortement ressenties dans tous les quartiers de l'immense ville de 16 millions d'habitants située sur le Bosphore et la Mer de Marmara.

Des milliers de personnes se sont jetées dans les rues en proie à la panique, ont constaté les journalistes de l'AFP.

"J'ai senti la secousse je me suis jeté dehors" confie un peintre, rencontré près de la Tour de Galata après avoir dévalé ses quatre étages.

Les autorités n'ont pas fait état de victimes ni de dégâts.

Le président Recep Tayyip Erdogan a indiqué "suivre les développements de près".

"Tous nos services d'urgence sont en état d'alerte. Aucun bâtiment ne s'est effondré selon les informations dont nous  disposons à ce stade. Nous poursuivons les recherches", a indiqué le gouvernorat d'Istanbul qui appelle "les citoyens à ne pas s'approcher de bâtiments endommagés".

La municipalité indique elle aussi suivre la situation, précisant qu'"aucun cas grave n'a été sigalé jusqu'à présent".

La hantise du "Big one" 

Outre le séisme principal, l'AFAD précise avoir enregistré trois autres secousses de magnitude 3.9 à 4.9 dans la même zone.

La Turquie est traversée par deux failles qui ont causé de nombreux drames par le passé.

Istanbul vit dans la hantise du "Big one": elle est située à 20 km de la faille nord-anatolienne et les plus pessimistes des experts prévoient un séime de magnitude 7 au moins d'ici à 2030, qui provoquerait l'effondrement partiel ou total de centaines de milliers d'édifices.

Le sud-est du pays a subi un violent tremblement de terre en février 2023 qui a fait au moins 53.000 morts et dévasté la cité antique d'Antakya, l'ex Antioche.

Le district de Silivri abrite notamment l'une des principales prisons du pays, où se trouvent notamment incarcérés le maire d'oppposition d'Istanbul Ekrem Imamoglu et le mécène et philanthrope Osman Kavala.

C'est également là qu'ont été conduits de très nombreux manifestants interpellés lors de la vague de contestation qui a suivi l'arrestation de M. Imamgolu le 19 mars, incarcéré à Silivri six jours plus tard.

Le réseau d'entraide des parents des jeunes détenus a affirmé sur X que l'établissement n'avait pas subi de dégâts.

 


1978 - Les Accords de Camp David: Un chemin trompeur vers la paix

Anouar el-Sadate (gauche) serre la main de Menahem Begin en présence du président américain Jimmy Carter. (AFP)
Anouar el-Sadate (gauche) serre la main de Menahem Begin en présence du président américain Jimmy Carter. (AFP)
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  • Si les accords ont valu à Sadate et Begin le prix Nobel, ils n'ont que peu contribué à l'établissement d'une paix durable au Moyen-Orient
  • En 1978, la population de colons ne comptait que 75,000 personnes. En 1990, elle avait triplé pour atteindre 228,000. Aujourd'hui, plus d'un demi-million de colons israéliens occupent au moins 370 colonies

CHICAGO — En se rendant à Jérusalem, le président égyptien Anouar el-Sadate poursuivait une vision ambitieuse: prévenir tout nouveau conflit et résoudre la crise israélo-arabe par voie diplomatique. Sa démarche reposait sur la conviction profonde qu'une paix véritable ne pourrait être fragmentaire. Elle devait, selon lui, englober non seulement l'Égypte et ses voisins arabes — Jordanie, Syrie et Liban — mais s'articuler essentiellement autour d'un engagement formel d'Israël à se retirer des territoires occupés et à permettre l'émergence d'un État palestinien souverain.

Face aux parlementaires israéliens réunis à la Knesset, Sadate a prononcé un discours-fleuve dont l'une des déclarations les plus marquantes résonne encore aujourd'hui : "Mon voyage n'a pas pour objectif un accord bilatéral isolant l'Égypte... Car même si tous les États du front parvenaient à un accord avec Israël, cette paix resterait fragile et illusoire tant qu'une solution équitable à la question palestinienne ne sera pas trouvée. C'est cette paix juste et pérenne que la communauté internationale appelle unanimement de ses vœux."

Sadate n'aura pas vécu assez longtemps pour constater à quel point il avait raison:  l'obstination israélienne à maintenir son emprise sur les territoires occupés allait effectivement déclencher un engrenage fatal. Cette politique d'occupation a progressivement nourri les courants extrémistes, multipliés les cycles de violence, fragilisée la stabilité de l'Égypte elle-même, et fait voler en éclats tout espoir d'une réconciliation durable dans la région.

L'objectif unique du Premier ministre israélien Menahem Begin était d'éliminer la menace militaire égyptienne, de diviser les "États du front" arabes et de bloquer les revendications en faveur d'un État palestinien.

Sadate fut naïf de faire confiance à Begin, l'un des terroristes les plus impitoyables du Moyen-Orient. Begin avait orchestré certaines des atrocités civiles les plus odieuses durant le conflit israélo-arabe de 1947-1948, notamment le massacre de près de 100 civils dans le petit village palestinien de Deir Yassine. 

Légende: La une du journal relatait l'avancement des accords, notant que le sommet avait atteint "une étape décisive".
Légende: La une du journal relatait l'avancement des accords, notant que le sommet avait atteint "une étape décisive".

Ce massacre, au cours duquel des femmes enceintes furent sauvagement assassinées et leurs corps jetés dans le puits du village, a profondément choqué la population arabe de Palestine, provoquant un exode massif de réfugiés terrorisés. Avant son discours à la Knesset, Sadate avait visité le mémorial de l'Holocauste Yad Vashem qui, ironie du sort, est édifié sur les vestiges de Deir Yassine.

Déroulé tapis rouge par Israël et les États-Unis, Sadate se vit propulsé au rang de chef d'État modèle pour son audace pacificatrice. Sa tournée américaine de 1978 prit des allures de triomphe: banquets somptueux et réceptions officielles dans les métropoles du pays. À Chicago, pourtant, un autre accueil l'attendait. J'étais là, mêlé à une foule de 500 Américains d'origine arabe, scandant notre opposition à ce que nous considérions comme une véritable reddition diplomatique.

Les Accords de Camp David ont valu à Sadate et Begin le Prix Nobel de la paix 1978, mais aussi l'opprobre du monde arabe. La Ligue arabe réagit en excluant l'Égypte et en transférant le siège de l'organisation du Caire à Tunis.

La stratégie d'Israël était transparente pour tous, sauf pour Sadate. Il signa les accords après 12 jours d'intenses négociations en 1978, du 5 au 17 septembre. Mais quelques semaines auparavant, Begin avait inauguré la colonie d'Ariel, sur des terres confisquées en Cisjordanie à plus de 16 kilomètres à l'est de la Ligne verte, devenue depuis un symbole de la guerre continue d'Israël contre l'État palestinien et le centre de l'expansion des colonies israéliennes.

Malgré cette réalité troublante sur le terrain, Sadate signa un traité de paix formel avec Israël à la Maison Blanche le 26 mars 1979, mettant officiellement fin au conflit entre les deux pays.

Dates clés

14 février 1977
Le président américain Jimmy Carter écrit à son homologue égyptien Anouar el-Sadate et au Premier ministre israélien Yitzhak Rabin pour exprimer son engagement à trouver "un règlement de paix durable au Moyen-Orient".

 21 octobre 1977
Dans une lettre manuscrite, Carter fait appel à Sadate: "Le moment est venu d'avancer, et votre soutien public précoce à notre approche est extrêmement important — peut-être vital".

 11 novembre 1977
Après l'annonce par Sadate de son intention de visiter Israël, le nouveau Premier ministre israélien, Menahem Begin, s'adresse au peuple égyptien depuis Jérusalem en plaidant pour "plus de guerres, plus d'effusion de sang".

3 août 1978
Carter adresse des lettres confidentielles à Sadate et Begin, leur proposant une rencontre.

5 septembre 1978
Sadate et Begin arrivent à Camp David pour dix jours de pourparlers.

17 septembre 1978
À 21h37, Carter, Begin et Sadate embarquent à bord de l'hélicoptère présidentiel Marine 1 et s'envolent du Maryland vers la Maison Blanche. À 22h31, Begin et Sadate signent un cadre pour la paix.

27 octobre 1978
Sadate et Begin reçoivent conjointement le Prix Nobel de la paix.

26 mars 1979
Sadate et Begin signent le traité de paix égypto israélien à Washington.

6 octobre 1981
Sadate est assassiné au Caire par des extrémistes islamiques opposés au traité de paix.

Si l'on examine les cinq fondements de l'accord, seuls deux ont franchi le cap de la concrétisation. L'Égypte a récupéré le Sinaï, sous conditions de démilitarisation, et la normalisation diplomatique formelle entre Le Caire et Tel-Aviv, mettant officiellement un terme à l'état de belligérance.
 
Les trois autres engagements sont restés lettre morte: les négociations pour résoudre la question palestinienne, avec la participation jordanienne, ont stagné; l'introduction de l'autonomie palestinienne en Cisjordanie et à Gaza dans un délai de cinq ans a échoué; et la fin des colonies israéliennes n'a même jamais été amorcée.

Les accords n'ont jamais été autorisés à entraver les plans visant à renforcer l'emprise d'Israël sur les territoires occupés. Lorsque le président américain Jimmy Carter a perdu sa réélection le 4 novembre 1980, et que Sadate a été assassiné lors d'un défilé militaire le 6 octobre 1981, Begin a reçu carte blanche pour enterrer définitivement le "rêve" de Sadate.

Malgré leurs divergences politiques, le président américain Ronald Reagan tenta de poursuivre la vision de paix au Moyen-Orient portée par Carter et proposa, en août 1982, un "gel" des colonies, exhortant Israël à accorder aux Palestiniens une "autonomie" comme étape vers un État. 

Le Premier ministre israélien Menahem Begin (gauche) et le président égyptien Anouar el-Sadate conversent et plaisantent lors d'une rencontre en juillet 1979 à Alexandrie. AFP
Le Premier ministre israélien Menahem Begin (gauche) et le président égyptien Anouar el-Sadate conversent et plaisantent lors d'une rencontre en juillet 1979 à Alexandrie. AFP

La réaction de Begin fut immédiate. Le 2 septembre 1982, avec Carter et Sadate hors-jeu, il conduisit une initiative à la Knesset pour consolider l'emprise d'Israël sur la Cisjordanie, Jérusalem Est et le plateau du Golan, augmentant la population de colons juifs. Israël, déclara le Cabinet, "se réserve le droit d'appliquer sa souveraineté sur les territoires à l'issue de la période de transition de cinq ans" vers "l'autonomie" palestinienne explicitement envisagée dans les Accords de Camp David.

En 1978, la population de colons ne comptait que 75,000 personnes. En 1990, elle avait triplé pour atteindre 228,000. Aujourd'hui, plus d'un demi-million de colons israéliens occupent au moins 370 colonies ou "avant-postes" en Cisjordanie et à Jérusalem Est.

Cette année, le 20 janvier, premier jour de son second mandat, le président américain Donald Trump a levé les sanctions imposées par l'administration Biden sur des groupes de colons d'extrême droite accusés de violences contre les Palestiniens.

Ironie du sort, alors que les accords de Camp David devaient créer un climat d'espoir et d'optimisme, leur progression limitée au seul retour du Sinaï a engendré un sentiment de fatalisme nourrissant l'extrémisme, comme en témoignent de façon dramatique les attaques meurtrières du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Si le cessez-le-feu entre Le Caire et Tel-Aviv tient toujours, l'incapacité chronique à résoudre la question palestinienne a considérablement affaibli la portée historique des accords. Ce qui devait incarner une paix globale s'est progressivement dégradé en un simple pacte de non-agression formalisé. Aujourd'hui, les relations égypto-israéliennes se résument essentiellement à une collaboration sécuritaire.

Ray Hanania est un ancien journaliste politique primé de la mairie de Chicago. Il est chroniqueur pour Arab News et anime l'émission de radio Ray Hanania. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com