Les candidats indépendants, petite surprise des élections locales en Algérie

Une femme vote lors des élections locales algériennes dans un bureau de vote de la capitale Alger le 27 novembre 2021. RYAD KRAMDI / AFP
Une femme vote lors des élections locales algériennes dans un bureau de vote de la capitale Alger le 27 novembre 2021. RYAD KRAMDI / AFP
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Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Les candidats indépendants, petite surprise des élections locales en Algérie

  • Les résultats des candidats indépendants confirment la percée réalisée lors des législatives anticipées de juin où ils sont arrivés deuxième, derrière le FLN
  • Les indépendants matérialisent un désir de changement voulu par une partie de la population algérienne

ALGER: Les candidats indépendants ont créé la surprise en arrivant en troisième position lors des élections locales qui se sont déroulées le 27 novembre dernier en Algérie. Les citoyens ont placé ces candidats – jeunes diplômés, médecins, écrivains, professeurs, travailleurs sociaux, notables, etc., issus de la société civile – en haut des suffrages.

Selon les résultats préliminaires annoncés mardi dernier par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, le Front de Libération Nationale (FLN), était le grand gagnant de ce scrutin. L’ex-parti unique, classé premier, a obtenu 5 978 sièges au niveau national et la majorité absolue dans 124 communes sur les 1 541 que compte le pays.

Suivi par le Rassemblement national démocratique (RND), qui a acquis 4 584 sièges, et qui obtient la majorité absolue dans 58 Assemblées populaires communales (APC) et la majorité relative dans 331 communes.

Les candidats indépendants arrivent certes en troisième position avec 4 430 sièges et une majorité absolue dans 91 APC, mais ces résultats confirment ainsi la percée réalisée lors des législatives anticipées de juin où ils sont arrivés deuxième, derrière le FLN.

Le Dr Abdelkader Soufi, politologue, explique dans un entretien accordé à Arab News en français, que l’avancée des listes indépendantes confirme le nouveau schéma politique en Algérie d’une classe politique «jeune et compétente» qui est bien, selon lui, déterminée à s’imposer et à participer à l’édification d’un État de droit.

L’intervenant souligne en outre la nécessité de réviser les Codes communaux et des wilayas car «ces élus jouissent d’une indépendance relative et limitée, puisqu’ils sont soumis au contrôle des instances administratives centrales».

Le Dr Soufi appelle, dans ce contexte, à élargir les prérogatives des assemblées élues en leur accordant plus de liberté dans la prise de décision et à les délivrer des restrictions administratives. «Ces élus se retrouvent souvent balancés entre l'administration centrale et les procédures bureaucratiques d'une part, et le citoyen et ses diverses préoccupations d'autre part», précise le Dr Soufi.

Vraisemblablement, les indépendants matérialisent un désir de changement voulu par une partie de la population algérienne. Plusieurs mairies étaient bloquées car les maires issus des partis politiques étaient emprisonnés à cause de leur affiliation à la mafia locale ou à des hautes sphères du pouvoir. Une mafia politico-financière que la population a surnommé «El-Issaba», et dont elle voulait se débarrasser ainsi que de ses représentants à la tête des mairies. C’est ce qui explique cette percée d’indépendants symbolisant dans l'esprit des électeurs un certain espoir de changement.

Nouveau schéma politique…

Il faut dire que c’est la première fois que dans l’Histoire des rendez-vous électoraux qu’un nombre aussi élevé de candidats indépendants se mesurent aux dinosaures de la politique algérienne à l’instar du FLN, première force politique au Parlement algérien.

Par ailleurs, les indépendants issus pour leur majorité des organisations de la société civile espèrent assumer leurs missions à la tête des APC dans un cadre de légitimité politique basée sur la transparence, et la pratique démocratique, après avoir acquis les notions politiques de base. Cela a pu être constaté par la nature de la campagne électorale qu'ils ont menée, et qui a été caractérisée par un investissement dans un marketing politique de dimension techno-communicationnelle.

… Mais pas de réel bouleversement

Bien que l’historique FLN ait remporté la première place lors de ces échéances, cette victoire a été qualifié d’«étriquée» par la presse. Le FLN a ainsi perdu la majorité absolue dans 479 des 603 communes qu’il contrôlait lors du mandat précédent.

Il conserve toutefois une confortable majorité relative dans 552 communes, qu’il ne pourra administrer qu’avec le soutien de ses alliés du courant nationaliste, notamment le RND arrivé en deuxième position.

Pour le Dr Abdelkader Soufi, la cartographie politique n'a pas connu un bouleversement notable puisque l'ex-parti unique a encore confirmé son statut de première force politique en Algérie. Il explique que le FLN a opté cette fois encore sur la compétence et la bonne conduite comme critère de choix de ses candidats, pour participer à ces élections en proposant des listes formées de jeunes compétents en vue d’assurer une représentativité qualitative au sein des APC et des wilayas.

Le taux de participation à ces élections, pour lesquelles quelque 24 millions d’Algériens étaient appelés à voter, a plafonné autour des 35 %. Il est néanmoins en nette hausse par rapport aux taux de participation enregistré lors des législatives anticipées de juin, quand seuls 23 % des inscrits avaient voté.

Avec ces élections locales, les Algériens ont bouclé le cycle des échéances électorales sous le mandat du président, Abdelmadjid Tebboune. À noter qu'après l'élection présidentielle du 12 décembre 2019, le référendum sur la Constitution du 1er novembre 2020 et les législatives du 12 juin dernier, il ne restait plus que les élections locales pour mettre en place toutes les instances élues.

 


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.