PEKIN - Les entreprises de réservation de voiture avec chauffeur (VTC) doivent améliorer les conditions de travail des conducteurs avec une rémunération "décente" et un temps de repos "raisonnable", selon une directive du ministère chinois des Transports.
Ces instructions sont publiées au moment où les pratiques des géants du numérique sont dans le collimateur des autorités, après des années d'un relatif laxisme qui a permis au secteur de se développer.
L'économie numérique est aujourd'hui bien ancrée dans le quotidien des Chinois avec une multitude d'applications pour smartphone très populaires (transport, livraison de repas, commerce en ligne, finance...).
L'application Didi (équivalent en Chine d'Uber) est particulièrement prisée des citadins pour se déplacer, bien que des opérateurs plus confidentiels offrent également ce type de services.
Ces entreprises doivent "garantir une rémunération décente" et qui ne doit "pas être inférieure au salaire minimum local", a exhorté mardi le ministère des Transports.
Le secteur du VTC est également encouragé à "participer à l'assurance sociale" et à s'assurer que les chauffeurs aient des temps de "repos raisonnables".
En particulier, ils ne doivent "pas être incités à faire des heures supplémentaires" pour atteindre des objectifs, précise le ministère dans sa directive.
En juillet, les régulateurs chinois avaient exhorté le secteur de la livraison de repas à améliorer les conditions de travail de leurs employés, après plusieurs affaires de surmenage très médiatisées.
Elles avaient fait prendre conscience au grand public des cadences infernales imposées par les géants du secteur à l'armée de livreurs à deux roues qui sillonnent les rues du pays à l'heure du déjeuner.
Les nouvelles directives sur les conditions de travail dans le VTC sont publiées alors que Didi est visé depuis juillet par une enquête administrative en lien avec sa collecte de données privées.
Ces déboires interviennent après la levée de 4,4 milliards dollars (alors 3,7 milliards d'euros) par Didi fin juin lors de son entrée à la Bourse de New York -- à laquelle Pékin n'était pas favorable.
Dans un contexte de rivalité croissante avec Washington, la Chine encourage plutôt ses entreprises à se coter sur le marché national (Hong Kong, Shanghai, Shenzhen et désormais Pékin).
Le pays planche par ailleurs sur un durcissement des conditions de cotation à l'étranger de ses entreprises, avec un examen approfondi des risques en matière de cybersécurité.
Selon l'agence d'information financière Bloomberg, Pékin a demandé à Didi de se retirer de Wall Street.