PARIS: La France a décidé de prolonger d'un an le renforcement du contrôle des investissements étrangers, instauré au plus fort de la pandémie pour protéger des entreprises françaises de secteurs stratégiques fragilisées par la crise sanitaire, a annoncé lundi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Le seuil de déclenchement du contrôle par l'État des investissements d'entreprises étrangères (non européennes) au capital d'entreprises françaises avait été abaissé de 25% à 10%. Cela "devait prendre fin au 31 décembre. Je le prolonge d'une année supplémentaire", a déclaré Bruno Le Maire sur France 2.
Variant Omicron: "nous serons toujours là pour les entreprises", affirme Bruno Le Maire
"Nous serons toujours là pour les entreprises", a affirmé lundi le ministre français des Finances Bruno Le Maire, réagissant aux risques qui pèsent sur certains secteurs économiques en raison de l'émergence du variant Omicron du Covid-19.
"Nous avons toujours été là pour les entreprises et toujours été là pour les salariés. Nous serons toujours là pour les entreprises et toujours là pour les salariés" qui pourraient être affectés par le virus causant le Covid-19 a estimé le ministre, au cours d'une conférence de presse à Bercy menée avec le ministre irlandais des Finances Paschal Donohoe.
"Nous n'en sommes pas encore là", a toutefois précisé M. Le Maire, estimant pour l'heure que ce nouveau variant et la reprise épidémique dans l'hexagone ne représentaient pas un danger pour la croissance en France et en Europe.
"Nous ne changeons pas de stratégie en cours de route", a encore affirmé Bruno Le Maire, en référence à la politique dite du "quoi qu'il en coûte" qui a vu l’État venir au secours des secteurs frappés par les conséquences économiques de la pandémie dès le début de la crise sanitaire.
Ce contrôle concerne uniquement les sociétés cotées, a précisé le gouvernement dans un communiqué, opérant dans un certain nombre de secteurs stratégiques, comme l'énergie, la défense, les transports ou l'alimentation, une liste élargie aussi aux biotechnologies l'an dernier.
"Pendant la crise nous avons abaissé ce seuil de détention à 10% en disant, +faisons attention parce qu'au lendemain de la crise, il y a des entreprises qui peuvent être fragilisées et on risque de perdre un certain nombre de compétences, de technologies, de savoir-faire+", a expliqué le ministre.
D'autres pays comme l'Allemagne ont pris des décisions similaires en 2020, en particulier pour protéger leurs entreprises du secteur de la santé, suivant les recommandations de la Commission européenne qui a exhorté les 27 à "se protéger" face à la menace d'acquisitions hostiles d'entreprises stratégiques par des groupes étrangers.
"La France appelle l'ensemble des États membres de l'Union européenne à se doter d'un mécanisme analogue afin de protéger plus efficacement l'ensemble de l'UE lorsque des investissements étrangers présentent des risques pour la sécurité et l'ordre public", ajoute le communiqué cosigné par le ministre de l'Économie et le ministre délégué au Commerce extérieur Franck Riester.
En 2020, le ministère de l'Économie a contrôlé 275 investissements étrangers, contre 216 en 2019, soit environ 20% du total des investissements étrangers sur la période.