A Beyrouth, bars et cafés dévastés par l'explosion se tournent vers le crowdfunding

Au milieu des ruines, Gizelle Hassoun est déterminée à relancer son affaire et, dans un Liban en crise (Photo, AFP)
Au milieu des ruines, Gizelle Hassoun est déterminée à relancer son affaire et, dans un Liban en crise (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 septembre 2020

A Beyrouth, bars et cafés dévastés par l'explosion se tournent vers le crowdfunding

  • « On organise une collecte de fonds pour peut-être pouvoir reconstruire quelque chose, se relever, redonner du travail à nos employés »
  • Un total de 19.115 commerces et entreprises mais aussi 962 restaurants ont été affectés par l'explosion, d'après l'armée

BEYROUTH : L'explosion du 4 août à Beyrouth a éventré la façade de son bar et dévasté l'intérieur. Au milieu des ruines, Gizelle Hassoun est déterminée à relancer son affaire et, dans un Liban en crise, une seule solution: le crowdfunding.

« Cet endroit, c'est ma vie », confie la copropriétaire de Madame Om, un pied sur un amas de pierres brisées, persiennes déchiquetées et bois cassé, à l'endroit même où se trouvait autrefois la piste de danse de son pub dans le quartier de Gemmayzé.

La façade bleue décorée des traditionnelles fenêtres à triples arches a été soufflée par l'explosion, offrant une vue imprenable sur les ruines du port.

« D'un seul coup, bam, il n'y avait plus rien », déplore l'entrepreneure.

Derrière elle, sur un mur qui tient encore debout, des photos en noir et blanc de l'astre de l'Orient, Oum Kalthoum, qui a inspiré le nom du bar.

Aujourd'hui, le balcon s'est effondré, le sol s'est affaissé. Pour reprendre l'affaire, il va falloir trouver un autre endroit.

Sur sa page de crowdfunding en ligne, Mme Hassoun a déjà récolté un peu plus de 5.000 dollars (environ 4.200 euros) sur les 85.000 qu'elle réclame.

« On organise une collecte de fonds pour peut-être pouvoir reconstruire quelque chose, se relever, redonner du travail à nos employés », plaide la quadra dynamique.

« Très forte solidarité »

L'explosion du 4 août a fait plus de 190 morts et 6.500 blessés. Le drame a dévasté les quartiers bobos animés qui, à quelques encablures du port, accueillaient la vie nocturne trépidante de Beyrouth.

Pour les bars, cafés hypsters et restaurants de Gemmayzé et Mar Mikhaël, l'explosion était le drame de trop, après des mois de crise économique et de fermeture imposée pour cause de Covid-19.

En l'absence d'aides publiques, sans possibilité de prêt bancaire dans un Liban en faillite, le crowdfunding s'est imposé comme la seule possibilité pour espérer remettre sur les rails leur commerce et payer les salaires.

Les donations affluent surtout de l'étranger, dans un pays où la crise n'a épargné aucune classe sociale.

Un mois et demi après la tragédie, certains établissements ont rouvert, au milieu d'immeubles effondrés et de bâtisses désertes.

Comme le petit café Cortado, lancé par Hany Bourghol début 2019 avec un associé.

Pour financer les travaux, cet avocat franco-libanais qui vit entre Beyrouth et Dubaï a contracté un prêt aux Emirats arabes unis. Il espère le rembourser grâce au crowdfunding.

« On ne peut pas attendre que l'armée ou le gouvernement bougent », martèle-t-il.

L'avocat de 37 ans a déjà levé un quart des 20.000 dollars attendus.

Un ami qui vit en Roumanie et l'avait initié aux secrets des baristas a pu convaincre plusieurs cafés roumains de reverser une partie de leurs bénéfices à Cortado.

« Il y a eu une très forte solidarité », se réjouit Bourghol.

Pour aider à reconstruire la salle d'escalade où elle s'entraîne, Laura Karam a aussi lancé une campagne de crowdfunding.

Grâce à elle, le Flyp centre, situé dans le quartier de Karantina jouxtant le port, a déjà récolté plus de 16.000 dollars.

« On a demandé aux fans d'escalade à l'étranger de nous aider », ajoute la jeune femme de 24 ans.

« Tout reconstruire »

Elle prend en photo des volontaires sur une grue qui enlèvent les prises du mur d'escalade endommagé. Elle postera ensuite les clichés en ligne.

« Il faut tout reconstruire à Beyrouth », martèle résolument Karam.

Un total de 19.115 commerces et entreprises mais aussi 962 restaurants ont été affectés par l'explosion, d'après l'armée.

De l'aveu des autorités, celle-ci a eu lieu dans un entrepôt où étaient stockée depuis des années et "sans mesures de précaution" une énorme quantité de nitrate d'ammonium.

Pour mobiliser encore plus de fonds, Diala Sammakieh, copropriétaire du Flyp centre, a lancé aussi une campagne de crowdfunding. L'objectif: réparer les dégâts sur un site de parkour adjacent au mur d'escalade mais aussi payer les salaires des employés.

La quadragénaire, qui a aussi vu son appartement détruit par l'explosion, ne se berce guère d'illusions quant à une aide de l'Etat.

« Je ne pense pas que le gouvernement va faire quoi que ce soit pour nous », lance-t-elle. « Même si l'explosion, c'est eux ».


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.