BEYROUTH: L'opération militaire lancée début août par Paris pour venir en aide au Liban à la suite des énormes explosions qui ont frappé Beyrouth au coeur arrivera à son terme mercredi, après avoir mobilisé quelque 750 militaires, selon l'état-major français.
Selon le porte-parole de l'état-major, le colonel Frédéric Barbry, « la dernière VAM (voie aérienne militaire, ndlr) est programmée pour demain, ce qui va clore l'opération ‘Amitié’ » enclenchée le 5 août, au lendemain de la déflagration survenue au port de la capitale libanaise, qui a fait plus de 190 morts et 6 500 blessés et a laissé 300 000 personnes sans logis.
Pour venir en aide au Liban, la France a acheminé un total de 1 200 tonnes de fret humanitaire, par voie aérienne et maritime avec l'envoi du porte-hélicoptère Tonnerre.
L'armée de Terre a mobilisé « 400 personnes et 160 véhicules en moins de 72 heures », a témoigné le chef opérations du groupement Terre Ventoux, le lieutenant-colonel Paul, du 2e régiment de génie étranger (2e REG), lors d'un point presse consacré à l'opération « Amitié ».
« En arrivant sur place, il y a eu un effet de sidération face à l'ampleur des dégâts et des travaux à réaliser », a raconté l'officier.
Sur la zone portuaire, son groupement a dégagé 25 hectares de surface et 17 000 tonnes de gravats, « soit deux fois le poids de la Tour Eiffel », en coopération avec les forces armées libanaises. Les soldats français ont également sécurisé des bâtiments menaçant de s'effondrer, et mené de multiples expertises en infrastructures.
La Marine française, elle, a déployé une équipe de 13 plongeurs-démineurs pour établir un état des lieux des fonds du port, des navires endommagés par l'explosion et effectuer des opérations de génie sous-marin, a détaillé le capitaine de corvette Aymeric.
L'armée de l'Air a de son côté engagé 4 A400M, 1 C-130J, 1 A330 Phénix, 1 A310 et 1 C-160 Transall pour acheminer du fret et du personnel.
« On a envoyé du fret humanitaire à Beyrouth en moins de 24 heures », a fait valoir le lieutenant-colonel François, commandant de bord de l'A330 Phénix qui a été le premier appareil à se poser dans la capitale libanaise.
« Cette opération a mis en exergue la pertinence des choix de modernisation de notre aviation de transport », a-t-il souligné. « L'A330 a opéré une rotation et les A400M quatre rotations entre la France et le Liban. Pour effectuer la même chose avec les avions d'ancienne génération, il aurait fallu deux C-135 et environ 25 rotations de Transall ».