Le Premier ministre tchèque Petr Fiala, un fan de James Bond

M. Fiala a débuté en politique en tant que conseiller scientifique du Premier ministre en 2011 et du ministre de l'Éducation un an plus tard. (Photo, AFP via Getty Images)
M. Fiala a débuté en politique en tant que conseiller scientifique du Premier ministre en 2011 et du ministre de l'Éducation un an plus tard. (Photo, AFP via Getty Images)
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Publié le Dimanche 28 novembre 2021

Le Premier ministre tchèque Petr Fiala, un fan de James Bond

  • Agé de 57 ans, barbu, et portant des lunettes, il protège soigneusement sa vie privée et se charge aujourd'hui de la plus grande mission de sa vie
  • «Je suis James Bond en fait», a-t-il dit un jour dans un entretien. «Bond sait bien tirer et moi aussi. Il parle aussi plusieurs langues et il est bien éduqué, et j'espère que je réponds aussi à ces critères»

PRAGUE, Tchéquie : Petr Fiala, qui a été nommé dimanche Premier ministre tchèque, est un ancien professeur de sciences politiques, ainsi qu'un fan de films de James Bond, de littérature et de football.


Agé de 57 ans, barbu, et portant des lunettes, il protège soigneusement sa vie privée et se charge aujourd'hui de la plus grande mission de sa vie après avoir mené l'alliance de centre-droit Ensemble à une victoire électorale serrée en octobre.


"Je suis James Bond en fait", a-t-il dit un jour dans un entretien. "Bond sait bien tirer et moi aussi. Il parle aussi plusieurs langues et il est bien éduqué, et j'espère que je réponds aussi à ces critères", a déclaré M. Fiala.


Ensemble, comprenant les Démocrates civiques (ODS) de droite de M. Fiala et petits partis démocrates-chrétiens centristes et TOP 09 de centre-droit, a battu le mouvement populiste ANO du Premier ministre milliardaire sortant Andrej Babis.


"Nous avons donné à la République tchèque une chance pour un avenir meilleur. C'est un changement, nous sommes un changement, vous êtes un changement", a déclaré M. Fiala à ses partisans après le vote.


M. Fiala a débuté en politique en tant que conseiller scientifique du Premier ministre en 2011 et du ministre de l'Éducation un an plus tard.


Il a été élu député à l'issue des législatives octobre 2013 avant de rejoindre l'ODS un mois plus tard et d'en devenir le président en janvier 2014.


Il a remplacé à ce poste l'ancien Premier ministre Petr Necas dont le gouvernement a été renversé en 2013 sur fond de scandale impliquant sa maîtresse.

Croyant pragmatique
Né dans la deuxième plus grande ville tchèque Brno le 1er septembre 1964, M. Fiala a grandi dans une famille conservatrice où le déjeuner était servi strictement à midi au son des cloches de l'église.


"Dans notre famille, il était naturel que vous ayez une formation universitaire, une vie culturelle et que vous vous intéressiez aux affaires publiques et politiques", a-t-il raconté.


"J'ai été élevé dans un esprit démocratique. Pour moi, la démocratie et la liberté sont des choses que je considère comme justes depuis que je suis enfant".


Le nouveau Premier ministre qui porte une veste depuis l'âge de 15 ans est diplômée en langue et littérature tchèques, ainsi qu'en histoire. Il a travaillé comme historien et journaliste.


Après le renversement du régime communiste totalitaire dans l'ex-Tchécoslovaquie en 1989, il a cofondé le département de sciences politiques de l'Université Masaryk de Brno, discipline jusqu'alors interdite par le régime communiste.


Il a dirigé le département de 1993 à 2002 avant de prendre la direction des relations internationales et des études européennes pendant deux ans.


Nommé le tout premier professeur de sciences politiques du pays en 2002, M. Fiala a occupé le poste de recteur de l'Université Masaryk de 2004 à 2011.

Sportif et fan de jazz
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la politique, la religion et l'histoire et est parfois critiqué comme ennuyeux et dépourvu d'émotion. 


Croyant pragmatique, il a été baptisé en 1986 alors que l'église était encore persécutée par le gouvernement communiste. 


"La foi signifie pour moi une certaine interprétation du monde, mais elle n'a pas de réponse à chaque situation", a-t-il déclaré dans un entretien.


"La chose fondamentale est que l'homme est créé comme un être libre", a-t-il ajouté. Malgré son allure de professeur, M. Fiala a été un joueur de football actif jusqu'à 40 ans.


Il aime toujours le tennis, le tir, le ski et la natation. Il est également fan de jazz. En 1992, il a épousé sa femme Jana, avec qui il ont trois enfants.


Le couple s'est rencontré pendant la Révolution de velours en 1989, et M. Fiala a dit un jour qu'une partie de leur premier rendez-vous amoureux avait eu lieu dans un cimetière. 


"Ma vie personnelle se confond avec ma vie sociale au point que j'ai fait la connaissance de la liberté et de ma future épouse en novembre 1989. Et j'aime les deux depuis", dit-il.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.


L'Ukraine s'attend à une détérioration sur le front vers la mi-mai

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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  • L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine
  • La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar

KIEV: La situation sur le front ukrainien va empirer autour de la mi-mai et début juin, qui sera une "période difficile", a prévenu lundi le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov, sur fond de craintes d'une nouvelle offensive russe.

La Russie, qui est à l'initiative depuis l'automne 2023, a revendiqué lundi la conquête d'un village de l'Est ukrainien situé non loin de Vougledar, localité à la jonction des fronts Est et Sud, dont elle cherche à s'emparer depuis deux ans.

"N'allons pas trop dans les détails, mais il y aura une période difficile, à la mi-mai et début juin", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans une interview au service ukrainien de la BBC.

L'armée russe "mène une opération complexe", a-t-il dit.

"Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un futur proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique", a estimé Kyrylo Boudanov.

"Armageddon ne se produira pas, contrairement à ce que beaucoup disent en ce moment. Mais il y aura des problèmes à partir de la mi-mai", a-t-il ajouté.

L'armée ukrainienne traverse une période délicate, confronté à une pénurie de nouvelles recrues et de munitions en raison de retards importants de livraisons d'aide occidentale, notamment américaine.

En face, les troupes russes, bien plus nombreuses et mieux armées, ne cessent de pousser à l'Est et revendiquent régulièrement la prise de petits villages dans le Donbass.

En février, Moscou s'est emparé d'Avdiïvka, une ville forteresse, et vise désormais la cité  stratégique de Tchassiv Iar.

Cette cité, perchée sur une hauteur, s'étend à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important nœud ferroviaire et logistique pour l'armée ukrainienne.

Offensive estivale? 

Lundi, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir "libéré" Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est proche de Vougledar, une cité minière à la jonction des fronts Sud et Est. Début 2023, l'Ukraine était parvenue à y repousser un assaut de l'armée russe, infligeant des pertes humaines importantes.

Kiev craint désormais une offensive estivale russe encore plus puissante.

Fin mars, le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Pavliouk avait jugé "possible" un tel scénario, impliquant un groupe de 100.000 soldats russes.

Le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a déjà admis mi-avril que la situation sur le front Est s'était "considérablement détériorée" récemment.

Il a affirmé voir une "intensification significative" de l'offensive russe depuis mars, aboutissant à des "succès tactiques".

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'était heurtée à de puissantes lignes de défense russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne, sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

L'Ukraine fait désormais face aux hésitations de ses alliés occidentaux, même si une aide militaire américaine de 61 milliards, longtemps bloquée, a finalement été votée par la Chambre des représentants des Etats-Unis samedi. Le texte doit encore être adopté par le Sénat puis promulgué par le président Joe Biden.

Kiev espère désormais que l'aide des Etats-Unis pourra atteindre le front très rapidement. Le Kremlin a, lui, jugé que qu'elle ne changerait "rien"