La Conférence sur l'art islamique d’Ithra se penche sur l'histoire des mosquées

Mettant en vedette l'esthétique, l'évolution et la fonction des mosquées, l'exposition réunit une vaste série de chefs-d'œuvre artistiques musulmans présentés pour la première fois en Arabie saoudite. (Photo AN par Huda Bashatah)
Mettant en vedette l'esthétique, l'évolution et la fonction des mosquées, l'exposition réunit une vaste série de chefs-d'œuvre artistiques musulmans présentés pour la première fois en Arabie saoudite. (Photo AN par Huda Bashatah)
(Photo AN par Huda Bashatah)
(Photo AN par Huda Bashatah)
Le terme masjid (mosquée en arabe) est issu du terme sojood, qui désigne la prosternation. (Photo AN par Huda Bashatah)
Le terme masjid (mosquée en arabe) est issu du terme sojood, qui désigne la prosternation. (Photo AN par Huda Bashatah)
(AN photos par Huda Bashatah)
(AN photos par Huda Bashatah)
(AN photos par Huda Bashatah)
(AN photos par Huda Bashatah)
Short Url
Publié le Samedi 27 novembre 2021

La Conférence sur l'art islamique d’Ithra se penche sur l'histoire des mosquées

  • S'appuyant sur des études récentes, les experts examinent comment 3,5 millions de mosquées dans le monde évolueront au fil du temps
  • De nombreux thèmes, perspectives et études ont été abordés par des orateurs d'élite qui sont venus participer à cette conférence les 24 et 25 novembre

DHAHRAN, Arabie saoudite : Depuis des milliers d'années, les mosquées représentent des lieux sacrés pour les musulmans du monde entier. Ithra vient d’organiser une conférence sur l'art islamique destinée à examiner la portée et les effets des mosquées sur leurs communautés, sur le plan spirituel.

Cette conférence s'inscrit dans le prolongement des efforts entrepris par l'association Abdullatif Al-Fozan Award for Mosque Architecture (Prix Abdullatif Al-Fozan pour l'architecture des mosquées) et Ithra, un portail incontournable en matière d'art et de culture. (Photos AN par Huda Bashatah)
Cette conférence s'inscrit dans le prolongement des efforts entrepris par l'association Abdullatif Al-Fozan Award for Mosque Architecture (Prix Abdullatif Al-Fozan pour l'architecture des mosquées) et Ithra, un portail incontournable en matière d'art et de culture. (Photos AN par Huda Bashatah)

De nombreux thèmes, perspectives et études ont été abordés par des orateurs d'élite qui sont venus participer à cette conférence les 24 et 25 novembre.

 

FAITS MARQUANTS

La conférence a présenté des objets et des pièces provenant des deux saintes mosquées de La Mecque et de Médine – empruntés au Musée national de Riyad –, 84 œuvres provenant du Musée des arts islamiques du Caire – dirigé par le Conseil suprême des antiquités égyptiennes – ainsi que 34 autres objets faisant partie de la collection d'Ithra.

Dans un entretien accordé à Arab News, le directeur des programmes à Ithra, Ashraf Fagih, explique que « les philosophes, les historiens, les membres du conseil d'administration du musée et les penseurs ont discuté des aspects de la mosquée en tant que monument, mais surtout en tant que phénomène vivant, jouant un rôle essentiel dans l'histoire de la civilisation humaine depuis l'aube de l'Islam ».

« Les objets sont les éléments tangibles et intangibles des mosquées : l'artisanat, les fondations, les écoles de pensée et les opinions qui gravitent autour de la mosquée en tant qu'entité vivante. Cet ensemble est une partie intégrante et cruciale de notre identité en tant que musulmans et Arabes, mais aussi en tant que citoyens du monde », ajoute-t-il.

Pour évoquer la mosquée du futur, Abdallah Al-Rashid, directeur d'Ithra, s'appuie sur des études récentes. Il décrit ainsi sa forme et sa fonction et évoque comment 3,5 millions de mosquées dans le monde évolueront au fil du temps.

M. Al-Rashid a annoncé l’intention d’Ithra de lancer un concours portant sur les mosquées et destiné aux étudiants des universités. Les organisateurs de l'événement réuniront un groupe de spécialistes issus des universités saoudiennes et collecteront les avis des jeunes Saoudiens, leurs idées novatrices ainsi que leurs visions des mosquées de demain.

Ainsi, cette conférence permet de discuter et de comprendre, avec plus de profondeur, l'évolution historique des mosquées dans la mesure où elle met l'accent sur l'art islamique et sur la préservation et la relance de la culture musulmane.

Elle s'est articulée autour de six thèmes : la beauté et la fonction des objets exposés dans les mosquées, l'évolution des mosquées, leur esthétique, leur architecture traditionnelle, ainsi que leur préservation et leur rénovation pour les transformer en musées.

L'un des exposés marquants qui ont été présentés au cours de la première journée de la conférence est celui de Michael Frishkopf, professeur d'ethnomusicologie à l'université d'Alberta au Canada. Il porte sur les aspects sonores de la mosquée qui offrent une nouvelle perspective de l'architecture islamique.

M. Frishkopf explique à Arab News que « l'architecture, c'est pour la vie. Elle est au service des gens qui vivent dans des arrangements sociaux. En ce qui concerne les mosquées, il existe une relation spirituelle avec les gens et cette relation repose sur les éléments sonores. Ces sons sont indispensables à la vie sociale et transmettent des émotions grâce à la parole et à l'expression verbale. Les mosquées sont donc pour moi des lieux sonores ; une description bien plus proche de la dimension spirituelle qu'elles revêtent que de la dimension esthétique visuelle ».

« Le terme masjid (mosquée en arabe) est issu du terme sojood, qui désigne la prosternation. Il s'agit là d'un acte sonore et postural. Ainsi, la mosquée n'est pas uniquement un bâtiment, et si nous examinons son aspect spirituel, il convient de s’arrêter sur l'importance de la prosternation. En effet, lorsque le front touche le sol, le champ visuel est bloqué mais les oreilles restent ouvertes », poursuit M. Frishkopf.

Les discussions menées lors de la conférence mettent en évidence la valeur des mosquées à travers le temps, qui doit être préservée à l’avenir.

Parmi les thèmes abordés, Minwar Al-Meheid, chef de projet jordanien spécialisé dans l'ingénierie et l'architecture, s'est penché sur le Minbar de Saladin à la mosquée Al-Aqsa (le minbar est une sorte d'escabeau servant de chaire d'où le khatib - imam ou mollah - fait son sermon lors de la prière du vendredi dans une mosquée, NDRL). Il s'agit de la chaire islamique la plus célèbre au niveau de sa conception, de son exécution et de l'art qu'il représente. Il a expliqué comment ce minbar a été fabriqué à partir de bois incrusté et d'ivoire sculpté, et comment les artisans chevronnés l'ont orné d'inscriptions.

(Photos AN par Huda Bashatah)
(Photos AN par Huda Bashatah)

On s'aperçoit ainsi des efforts considérables déployés dans le monde arabe pour créer un minbar de substitution permettant de faire revivre la chaire originale qui avait été réduite en cendres en 1969. Une nouvelle version a été reconstruite en Jordanie par des artisans et des menuisiers turcs et asiatiques pour être transportée par la suite à la mosquée Al-Aqsa. M. Al-Meheid précise que la géométrie fine de l'art islamique est perceptible également dans l'ancienne mosquée.

(Photos AN par Huda Bashatah)
(Photos AN par Huda Bashatah)

De son côté, Farah Abushullaih, directrice du musée d'Ithra, explique à Arab News que « l 'art et la culture islamiques suscitent davantage d'intérêt et de reconnaissance dans le monde. En revanche, Ithra a identifié dans ses recherches des idées fausses et des perceptions bien établies à ce sujet. L'exposition qui accompagne la conférence, ‘Shatr Al-Masjid : L'art de l'orientation’ est la première exposition de ce type au monde. Elle comble les lacunes qui caractérisent la compréhension de l'impact, de l'histoire et de la culture relatives à la culture islamique ».

Mettant en vedette l'esthétique, l'évolution et la fonction des mosquées, l'exposition réunit une vaste série de chefs-d'œuvre artistiques musulmans présentés pour la première fois dans le Royaume et ce, grâce à des partenariats inédits tant au niveau mondial que national. Elle propose plusieurs œuvres appartenant aux grandes dynasties islamiques : des Ayyoubides et Fatimides aux Mamelouks et Ottomans. Elle couvre par ailleurs des styles et des époques variés s'étalant sur plus de 1 000 ans.

Les visiteurs ont eu la chance de tisser eux-mêmes une partie de la Kiswa ou l'étoffe qui recouvre la pierre noire. Ce tissu sera posé plus tard cette année en utilisant des fils de soie vierge et des fils d'argent trempés dans de l'eau dorée. (Photo AN par Huda Bashatah)
Les visiteurs ont eu la chance de tisser eux-mêmes une partie de la Kiswa ou l'étoffe qui recouvre la pierre noire. Ce tissu sera posé plus tard cette année en utilisant des fils de soie vierge et des fils d'argent trempés dans de l'eau dorée. (Photo AN par Huda Bashatah)

La conférence a présenté des objets et des pièces provenant des deux saintes mosquées de La Mecque et de Médine – empruntés au Musée national de Riyad –, 84 œuvres provenant du Musée des arts islamiques du Caire – dirigé par le Conseil suprême des antiquités égyptiennes – ainsi que 34 autres objets faisant partie de la collection d'Ithra.

L'exposition propose en outre 10 reproductions en 3D d'anciennes mosquées à travers le monde selon une chronologie séquentielle qui commence par la mosquée du Prophète. Elle révèle également comment d'autres mosquées ont trouvé leur inspiration dans leur structure, leur fonctionnalité et leur architecture.

Le Dr Sami Angawi, fondateur et directeur du Centre de recherche sur le Hajj créé en 1975, est l'un des principaux chercheurs qui ont contribué à la réalisation des designs en 3D présentés dans l'exposition et représentant la Mosquée du Prophète à l'époque du Prophète Mahomet.(Photos AN par Huda Bashatah)
Le Dr Sami Angawi, fondateur et directeur du Centre de recherche sur le Hajj créé en 1975, est l'un des principaux chercheurs qui ont contribué à la réalisation des designs en 3D présentés dans l'exposition et représentant la Mosquée du Prophète à l'époque du Prophète Mahomet.(Photos AN par Huda Bashatah)

« Je poursuis des recherches à La Mecque et à Médine où je travaille depuis 40 ans. Nous avons coopéré avec Ithra pour réaliser ce modèle particulier de la Mosquée du Prophète », raconte M. Angawi à Arab News.

« La reconstruction des mosquées de La Mecque et de Médine pour les présenter au public en réalité virtuelle à travers le temps et l'espace revêt une grande importance : nous nous efforçons de transformer en réalité visuelle ce qui est documenté dans les livres. Nous y sommes parvenus avec le concours d'Ithra et nous poursuivons nos travaux sur de nombreux autres thèmes », poursuit-il.

L'exposition fait appel à quatre techniques visant à valoriser et à enrichir l'expérience des visiteurs : Des guides audio, des écrans, des calendriers interactifs et des casques de réalité virtuelle qui illustrent cinq mosquées à travers le monde. Lorsque le visiteur porte le casque, il part à la découverte des mosquées, ce qui permet aux non-musulmans de pénétrer dans les deux saintes mosquées.

Abdullah Alkadi enseigne la planification urbaine et régionale à l'université de Dammam. Il explique à Arab News qu'il a tenté de faire le lien entre les astrolabes et les appareils de navigation GPS au cours des recherches qu'il a menées pour cette exposition. « L'espace et le temps sont au centre de mes recherches, car tout ce qui se passe dans le monde, toutes les actions, se situent entre ces deux notions », affirme-t-il.

(Photo AN par Huda Bashatah)
(Photo AN par Huda Bashatah)

« J'ai cherché à établir un lien entre le GPS et les anciens instruments utilisés dans le passé, comme l'astrolabe. C'était un système de navigation grâce auquel les gens déterminaient facilement l'heure et la direction à suivre, mais aussi l'heure de la prière ; voilà donc le lien entre ce vieil outil et la nouvelle technologie qu'est le GPS. Le lieu et le temps peuvent être exploités, analysés et associés à bien des choses que ce soit dans le passé, dans le présent ou le futur », ajoute-t-il.

L'Art des Masjids

En marge de la conférence, l'exposition intitulée « The Art of Masjid » (L'Art des Masjids) a mis en lumière des œuvres contemporaines relatives aux mosquées du monde entier en collaboration avec Turquoise Mountain. Cette exposition met en lumière des calligraphies et des ornements architecturaux, y compris des panneaux, des meubles, des tapis de prière, et bien d'autres objets encore.

Le King Abdulaziz Complex for Holy Kaaba Kiswah (Centre du Roi Abdelaziz pour la Kiswa de la Sainte Kaaba) a, lui aussi, pris part à cette conférence de trois jours. Il a présenté des outils employés pour laver la Sainte Kaaba, ainsi que des pièces d'antiquités, un modèle 3D de Maqam Ibrahim et bien d'autres objets. Les visiteurs ont eu la chance de tisser eux-mêmes une partie de la Kiswa ou l'étoffe qui recouvre la pierre noire. Ce tissu sera posé plus tard cette année en utilisant des fils de soie vierge et des fils d'argent trempés dans de l'eau dorée.

Mme Abushullaih dit : « A travers ce projet de sensibilisation, Ithra permet aux communautés de prendre part à la discussion. Tout le monde peut partager ses photos et ses histoires qui seront publiées sur la plate-forme d'Ithra.  Les informations réunies à partir de la conférence et des expositions annexes soulignent l'importance de l'apprentissage, du perfectionnement des disciplines et de la préservation des mosquées et du patrimoine culturel ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Short Url
  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Short Url
  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Short Url
  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.