Le pape François: Il est «crucial» pour le Liban de communiquer avec ses voisins arabes

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, rencontre le pape François au Vatican, le 25 novembre 2021. (Photo, Reuters)
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, rencontre le pape François au Vatican, le 25 novembre 2021. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 26 novembre 2021

Le pape François: Il est «crucial» pour le Liban de communiquer avec ses voisins arabes

  • Le Vatican tient à maintenir la stabilité du Liban et à arrêter l'émigration
  • Les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth: l'armée était consciente des risques posés par le nitrate d'ammonium stocké

BEYROUTH: Le pape François a appelé «tous les Libanais à coopérer pour sauver leur pays afin qu'il puisse retrouver son rôle de modèle de dialogue et de convergence entre l'Orient et l’Occident».

Le pape a reçu jeudi le Premier ministre libanais, Najib Mikati, qui s'est rendu au Vatican pour demander conseil à la lumière des difficultés auxquelles le Liban est confronté.

Selon Mikati, le pape a souligné «combien le rôle des Libanais et leur interaction avec leur environnement arabe sont cruciaux pour que le Liban conserve son caractère pionnier et unique».

Il a signalé que le pape François lui a affirmé qu'il «déploiera les efforts nécessaires dans tous les forums internationaux afin d’aider le Liban à passer cette étape difficile et à rétablir la paix et la stabilité».

Mikati a également souligné: «Nous sommes tous les deux convenus de l'importance d’activer les relations islamo-chrétiennes.»

Le Premier ministre compte sur la capacité du pape à promouvoir la cause libanaise auprès des autres pays.

«En ces temps difficiles, nous avons un besoin pressant du soutien de nos amis», a indiqué Mikati à l'issue de la rencontre.

«Plus les chrétiens du Liban se sentiront en sécurité, plus cela se reflétera sur tous les chrétiens d'Orient. Je suis convaincu que le Saint-Siège peut jouer un rôle important à cet égard», a-t-il ajouté.

Mikati a de plus affirmé que les chrétiens de l'Est «ont été parmi les piliers des libertés, des droits de l'homme et de la liberté de croyance, et ont toujours trouvé un refuge au Liban».

Mikati a aussi rencontré le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin.

«Le Liban est essentiel à la présence chrétienne en Orient, et il a toujours été un exemple pour le monde sur la façon dont les sociétés peuvent coexister», a déclaré le bureau de presse de Mikati, citant Parolin.

Il a poursuivi: «Le Liban reçoit une attention particulière de la part du Saint-Siège.»

«Tout gouvernement crédible se doit d’assurer les obligations du pays, notamment vis-à-vis de la communauté internationale.»

Parolin a exprimé ses inquiétudes quant aux situations économique et sociale au Liban.

«Le Vatican fera des efforts pour soutenir le Liban dans les forums internationaux», a-t-il indiqué, soulignant «la nécessité pour le Liban d’entretenir les meilleures relations avec son environnement arabe ainsi que la communauté internationale».

À la suite de ces rencontres, Mikati a déclaré avoir détaillé aux responsables du Vatican «les plans du gouvernement dans le but de relever les défis auxquels le Liban est confronté».

Mikati a précisé qu'il avait l’impression que le pape était satisfait des efforts «que nous déployons pour maintenir la sécurité et la stabilité au Liban, pour faire face aux énormes difficultés auxquelles le pays est confronté et continuer à adhérer aux choix nationaux sur lesquels les Libanais sont unanimes, ainsi que pour renforcer les relations entre le Liban et le monde».

Le Premier ministre a ajouté que le pape François «est pleinement conscient de la situation au Liban et des conditions qui prévalent, et a souligné la nécessité pour tous de coopérer dans l’intention de préserver le message libanais et arrêter l'émigration massive de toutes les sectes».

Le Liban attire actuellement une large attention internationale, les pays influents surveillant le comportement des Forces libanaises face aux exigences constitutionnelles, les premières étant les élections parlementaires.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, doit se rendre au Liban en décembre. Le ministre des Affaires étrangères du Vatican, Paul Gallagher, devrait également effectuer une visite dans les semaines à venir.

Entre-temps, des développements sont intervenus dans l’une des crises qui a attiré l’attention du monde entier. Les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth ont porté des accusations importantes en tenant un sit-in au Palais de justice de Beyrouth en solidarité avec Tarek Bitar, le juge responsable de l'enquête sur l'explosion.

William Noun, frère de Joe Noun, victime de l'explosion, a déclaré: «Des documents ont révélé que le 20 juillet 2020, soit deux semaines avant l'explosion, l'armée libanaise a été informée des quantités dangereuses de nitrate d'ammonium stockées dans le port.»

Noun a affirmé que l'armée «savait, tout comme le président, le Premier ministre et le procureur général, qui ont tous manqué à leurs devoirs».

Noun a nommé un général de l'armée, affirmant qu'il «continue de fournir de fausses informations à l'enquête et au système judiciaire».

Jeudi, la Cour de cassation a rejeté les poursuites en non-lieu de Bitar déposées par un groupe d'hommes politiques accusés d'être impliqués dans l'explosion du port.

Alors qu’aucune solution politique interne n’existe pour l'impasse gouvernementale et la crise avec le Golfe, le vice-Premier ministre Saadeh al-Chami a annoncé jeudi que les négociations techniques avec le Fonds monétaire international étaient presque terminées.

Al-Chami a déclaré: «Nous sommes entrés dans la phase de négociation sur les politiques monétaires et économiques pour entamer sérieusement des négociations avec l'équipe du FMI, qui, nous l'espérons, se rendra bientôt au Liban.»

«Chaque ministre travaille sur les dossiers relevant de sa compétence, à condition que le plan du gouvernement soit annoncé dès qu'il est achevé», a-t-il ajouté, mettant en évidence que le Conseil des ministres doit se réunir pour approuver le plan.

«Notre objectif est toujours de parvenir à un accord préliminaire avant la fin de l'année, après quoi nous pourrons conclure un accord final en janvier 2022», a reconnu Al-Chami, ajoutant: «Nous devons ainsi aborder les questions du taux de change, de la politique monétaire, et du secteur bancaire et financier, et nous préparons une vision sur la manière de résoudre ces problèmes, que nous annoncerons une fois terminée.»

Évoquant l'impact des élections législatives sur les négociations avec le FMI, Al-Chami a constaté: «Le FMI n'associera aucun problème aux élections, mais ces problèmes peuvent parfois affecter les négociations.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com