LONDRES: Des dizaines d’auteurs ont exprimé leur soutien à la décision de l’écrivaine irlandaise Sally Rooney de refuser la traduction de son nouveau livre en hébreu par certains des plus grands éditeurs israéliens.
Des auteurs comme Ahmed Masoud, Kamila Shamsie, Monica Ali et China Miéville ont qualifié la décision de Rooney de «réponse exemplaire aux injustices croissantes infligées aux Palestiniens».
Au total, près de 70 auteurs et éditeurs ont signé la lettre ouverte rédigée par Artists for Palestine UK, un réseau culturel «qui défend les droits des Palestiniens».
«Les artistes palestiniens ont demandé à leurs collègues internationaux de cesser d’être complices des violations des droits de l’homme commises par Israël, ce qui, pour beaucoup d’entre nous, constitue une obligation éthique claire», peut-on y lire.
«Le refus de Sally Rooney de conclure un contrat avec un grand éditeur israélien qui commercialise les travaux du ministère israélien de la Défense est donc une réponse exemplaire aux injustices croissantes infligées aux Palestiniens.»
La lettre des auteurs évoque la classification par Human Rights Watch de l’occupation des territoires palestiniens par Israël comme un «apartheid», et souligne que cette injustice raciale doit être combattue comme elle l’a été en Afrique du Sud.
En octobre, Mme Rooney a rejeté la proposition de la maison d’édition israélienne Modan – qui a traduit ses deux derniers livres – de traduire son nouveau livre Beautiful World, Where Are You en hébreu. En réaction à sa prise de position, plusieurs librairies israéliennes ont retiré son ouvrage de leurs rayons.
Elle n'a pas rejeté catégoriquement la traduction de son livre en hébreu, mais a déclaré qu’elle préférait travailler avec une maison d’édition alignée sur ses propres opinions politiques.
L’auteure à succès, dont l’œuvre Normal People a été adaptée en série télévisée par la BBC, a affirmé en octobre qu’elle soutenait le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) qui vise à «mettre fin au soutien international à l’oppression des Palestiniens par Israël et à faire pression sur ce pays pour qu’il se conforme au droit international».
Elle a indiqué qu’il ne lui semblait pas correct de collaborer avec une entreprise israélienne «qui ne prend pas publiquement ses distances avec l’apartheid et ne soutient pas les droits du peuple palestinien stipulés par les Nations unies».
La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël, membre fondateur du mouvement BDS, a salué les auteurs qui soutiennent Mme Rooney dans sa «décision de se montrer fermement solidaire de la lutte palestinienne pour la liberté, la justice et l’égalité, en refusant un contrat avec un éditeur complice du régime d’apartheid d’Israël».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com