Pompeo veut régler la question soudanaise avant l'élection américaine

Chants à l’extérieur de la salle d’audience où sont jugés les 27 accusés d’avoir permis le coup d’Etat ayant précédé l’arrivée au pouvoir d’Omar al Bachir (Photo, Ashraf SHAZLY/AFP).
Chants à l’extérieur de la salle d’audience où sont jugés les 27 accusés d’avoir permis le coup d’Etat ayant précédé l’arrivée au pouvoir d’Omar al Bachir (Photo, Ashraf SHAZLY/AFP).
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Publié le Mercredi 23 septembre 2020

Pompeo veut régler la question soudanaise avant l'élection américaine

  • Au cœur de ce dossier, l'inscription du Soudan dans la liste noire américaine des Etats soutenant le terrorisme
  • Le Soudan d'Omar el-Béchir, coupable d'avoir accueilli pendant plusieurs années le chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden, est devenu en 1998 un paria pour les Américains

WASHINGTON: Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo est engagé dans une course contre la montre pour dénouer le contentieux de son pays avec le Soudan avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis.

Et comme souvent lorsqu'il s'agit de diplomatie ces derniers temps, Israël n'est pas bien loin dans les arrière-pensées du gouvernement de Donald Trump.

« Les Etats-Unis ont une occasion qui ne se présente qu'une fois d'assurer enfin une compensation aux victimes des attentats terroristes de 1998 menés par Al-Qaïda contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie », a écrit Mike Pompeo dans une lettre à des sénateurs.

« Nous avons aussi une fenêtre unique et étroite pour soutenir le gouvernement de transition dirigé par un civil au Soudan, qui s'est enfin débarrassé de la dictature islamiste », a-t-il ajouté.

Au cœur de ce dossier, l'inscription du Soudan dans la liste noire américaine des Etats soutenant le terrorisme.

Cette sanction, synonyme d'entrave aux investissements pour le pays du nord-est africain, remonte à 1993. La crise s'est envenimée avec les attentats de 1998, qui avaient fait plus de deux cents morts.

Le Soudan d'Omar el-Béchir, coupable d'avoir accueilli pendant plusieurs années le chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden, était alors devenu un paria pour les Américains.

Ces dernières années toutefois, Washington a changé de ton, lorsque l'ex-autocrate soudanais a commencé à coopérer dans la lutte antiterroriste et a joué le jeu de la paix avec le Soudan du Sud.

L'ex-président démocrate Barack Obama puis son successeur républicain Donald Trump ont renoué avec Khartoum, et avant même la chute d'Omar el-Béchir, les Etats-Unis avaient engagé un dialogue pour retirer le Soudan de leur liste noire.

Tractations en coulisses

La révolution qui a balayé l'ancien régime soudanais, au printemps 2019, n'a fait qu'accélérer le mouvement, et Mike Pompeo n'a pas ménagé son soutien au Premier ministre de transition Abdallah Hamdok.

Mais les négociations achoppaient sur l'épineux dossier judiciaire de l'indemnisation des familles des victimes des attaques de 1998.

Le secrétaire d'Etat pense désormais qu'une solution est en vue, et en a fait « une de ses premières priorités », explique une porte-parole de la diplomatie américaine.

Son « plan » prévoit le versement par Khartoum, sur un compte bloqué, de fonds qui ne seront versés que sous conditions aux Etats-Unis pour indemniser les plaignants. Des médias américains ont cité le montant global de 335 millions de dollars.

Parmi ces conditions, le retrait du Soudan de la liste noire antiterroriste et l'adoption d'un texte de loi proclamant la « paix légale » avec Khartoum -- pour écarter le risque de nouvelles poursuites.

Dans son courrier, Mike Pompeo fait pression sur le Congrès américain pour qu'il vote cette disposition.

« Cette loi doit entrer en vigueur mi-octobre au plus tard afin de garantir le paiement des indemnisations aux victimes dès que le Soudan sera retiré de la liste des Etats soutenant le terrorisme », a-t-il expliqué.

Ce qui, en clair, signifie que l'administration Trump est prête à lever l'emblématique sanction avant l'élection présidentielle du 3 novembre.

Quelques sénateurs de tous bords ont appuyé la demande de Mike Pompeo. Mais au sein du gouvernement américain, on s'inquiète de la résistance d'influents élus démocrates.

Pourquoi un tel empressement, de la part d'un secrétaire d'Etat par ailleurs très peu intéressé par le continent africain ?

C'est probablement qu'un autre dossier cher à l'administration Trump se cache derrière celui-ci.

Mike Pompeo s'est rendu fin août à Khartoum, lors de la première visite d'un secrétaire américain en 15 ans, au cours d'une tournée pour convaincre des pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël.

Le camp du président-candidat républicain veut capitaliser sur les accords historiques conclus sous son égide par l'Etat hébreu avec les Emirats arabes unis et Bahreïn -- un succès qui manquait à son bilan diplomatique, qui plus est favorable aux intérêts israéliens et donc susceptible de galvaniser son électorat évangélique.

Abdallah Hamdok avait semblé doucher les espoirs américains, en affirmant qu'il n'avait « pas de mandat » pour trancher une question si sensible.

Mais selon plusieurs observateurs, les tractations se poursuivent en coulisses.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".