GENÈVE: Les violences des forces de l'ordre soudanaises contre des manifestants désarmés « sont tout à fait honteuses », a dénoncé Michelle Bachelet, la Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, après le bilan sanglant de mercredi et de nouvelles violences jeudi.
« C'est tout à fait honteux que des tirs à balles réelles aient été effectués contre les manifestants hier (mercredi) après nos multiple appels aux militaires et forces de sécurité à ne pas faire usage d'une force disproportionnée contre des manifestants », a déclaré Mme Bachelet dans un communiqué.
Mercredi, au moins 11 des 15 manifestants tués au cours de la journée la plus sanglante depuis le coup d'Etat du 25 octobre sont tombés sous les balles des forces de sécurité qui visaient, selon un syndicat de médecins prodémocratie, « la tête, le cou ou le torse ».
Mme Bachelet évoque ce même bilan et dénonce également le fait que « selon des sources médicales dignes de foi », sur plus d'une centaine de blessés, 80 étaient touchés par des tirs au torse et à la tête.
« Tirer sur la foule de manifestants sans armes, faire des dizaines de morts et bien plus encore de blessés, est lamentable et a clairement pour but d'étouffer l'expression publique d'opposition et revient à des violations grossières des règles internationales de protection des droits de l'Homme », a ajouté l'ancienne présidente du Chili.
Elle a aussi dénoncé la coupure totale des télécommunications et de l'internet depuis mercredi, ne permettant de communiquer avec la pays que par téléphone satellitaire.
« Des coupures généralisées de l'internet et des télécommunications violent les principes de nécessité et de proportionnalité et contreviennent aux lois internationales », a-t-elle ajouté.
Depuis le coup d'Etat des militaires contre la transition civilo-militaire au Soudan, le 25 octobre, 39 personnes dont cinq adolescents ont été tuées au cours de la répression des manifestations réclamant le retour d'un pouvoir civil.