L'AMF déroule le tapis rouge pour le maire de Cannes

Le maire LR de Cannes David Lisnard élu à la tête de l'Association des maires de France. (Photo, AFP)
Le maire LR de Cannes David Lisnard élu à la tête de l'Association des maires de France. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

L'AMF déroule le tapis rouge pour le maire de Cannes

Le maire LR de Cannes David Lisnard élu à la tête de l'Association des maires de France. (Photo, AFP)
  • «Un village monde», aime à dire David Lisnard de sa ville de 75 000 habitants au rayonnement international, où sa famille paternelle est enracinée depuis quatre générations
  • Avant de connaître le résultat, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'est dit «choqué par une instrumentalisation des maires par LR»

PARIS/ CANNES: Les plus de 34 000 membres de l'influente Association des maires de France (AMF) ont désigné mercredi comme président le maire LR de Cannes David Lisnard, adoubé par le sortant François Baroin, aux dépens de son rival "Macron-compatible" Philippe Laurent.

Avec plus de 62% des suffrages exprimés, M. Lisnard, 52 ans, s'est imposé lors du 103e congrès de l'AMF face à l'élu UDI de Sceaux et secrétaire général sortant de l'AMF, un centriste plus enclin à dialoguer avec la majorité présidentielle après un quinquennat marqué par les tensions entre l'AMF et l'exécutif.

Elu pour un mandat de trois ans, le maire de Cannes s'est engagé dans son premier discours à "être le garant de l'indépendance de l'AMF".

Il ne comptait pas sur un soutien unanime de sa famille politique, à l'image de Renaud Muselier, le président de la région PACA, qui a appelé les maires à voter pour M. Laurent, adversaire qui avait d'autres élus Républicains sur sa liste comme le maire de St-Etienne Gaël Perdriau.

Avec à ses côtés l'inamovible André Laignel, maire socialiste d'Issoudun (78 ans), ancien ministre de François Mitterrand et premier vice-président sortant de l'AMF, M. Lisnard, bien ancré à droite, avait le soutien du PS, à l'exception du maire du Mans Stéphane le Foll.

"Nous soutenons la liste pluraliste", a expliqué à l'AFP une responsable socialiste, soulignant que M. Lisnard y avait incorporé aussi des écologistes et des communistes. La majorité présidentielle, en revanche, n'en fait pas partie.

M. Lisnard a aussi reçu le soutien du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour qui a estimé qu'une victoire de M. Laurent transformerait l'AMF en "succursale de l'Élysée".

 

David Lisnard, l'énergique maire de Cannes, agitateur d'idées à droite

Le maire Les Républicains de Cannes, David Lisnard, élu mercredi à la tête de l'influente Association des maires de France (AMF), est un libéral accompli qui s'est bâti une réputation d'élu énergique.  

Adoubé par le président sortant de l'AMF François Baroin, du même parti, l'actuel vice-président de l'association, 52 ans, se revendique comme un héritier de l'ancien maire RPR de Lons-le-Saunier Jacques Pélissard, qui a présidé l'association de 2004 à 2014 et avec lequel il a fait ses premières armes comme directeur de cabinet entre 1996 et 1999.   

Au cours de sa campagne, l'élu de Cannes a reçu les critiques les plus virulentes de la part de son propre camp, à l'image de Renaud Muselier, le président de sa région qui l'a accusé "d'être niché dans son Palais des Festivals" et de ne pas comprendre les problèmes quotidiens des maires.  

Contempteur de la "folie bureaucratique française", cet ancien porte-parole du candidat François Fillon passait au printemps pour l'un des possibles prétendants à l'investiture de la droite pour la présidentielle de 2022 sur une ligne libérale et conservatrice.  

Réélu en 2020 avec 88% des voix, il dirige Cannes depuis 2014, après en avoir été le premier adjoint (2008-2014) et l'adjoint au tourisme (2001-2008) dans l'équipe du sénateur LR et ancien publicitaire Bernard Brochand.  

"Un village monde", aime à dire David Lisnard de sa ville de 75 000 habitants au rayonnement international, où sa famille paternelle est enracinée depuis quatre générations.  

Durant la crise, M. Lisnard s'est fait remarquer en critiquant l'enchaînement de consignes sanitaires changeantes. Quand la seule libraire indépendante de Cannes a bravé le deuxième confinement en novembre 2020, il est allé acheter un livre en soutien, et quand la vaccination a démarré, il a fait polémique en anticipant sur les consignes gouvernementales pour accélérer le mouvement dans sa ville.  

Ce plaidoyer pour une administration moins omniprésente et recentrée sur ses vraies missions, couplé à une image moderne, un discours anti-immigration et un éloge de la culture comme axe politique pour refonder le vivre ensemble, lui a valu de nouvelles sympathies à droite et de nombreux passages médias.  

Malgré une notoriété encore faible, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau voit en lui "une valeur montante avec lequel il faudra compter".  

"C'est un homme qui travaille et qui réfléchit", reconnaît le communiste cannois Dominique Henrot, qui lui reproche toutefois d'être "un peu sectaire" et de trop miser sur le tourisme de luxe: "Il défend bien les commerçants cannois, moins les chômeurs".  

Eclectique  

De formation classique --droit, Sciences-Po Bordeaux-- David Lisnard, revendique des origines familiales modestes, qui l'ont amené à gérer des commerces et à travailler dans le privé parallèlement à la vie publique.   

Son grand-père, personnage à la Pagnol qui a marqué son enfance, tenait une pension deux étoiles et ses parents ont ouvert des boutiques de vêtements, après une carrière de footballeur pour son père, et de danseuse étoile pour sa mère. "Pas de notaires, pas de médecins !", s'exclame aujourd'hui l'élu: "J'ai toujours bossé pour payer mes études, serveur, livreur, déménageur, pigiste...".   

"Je me suis engagé en politique il y a 30 ans, notamment parce que comme petit entrepreneur et commerçant, on était submergé de charges, et j'ai fait un serment avec moi-même: ne pas augmenter les taux d'impôt de mon ressort", souligne-t-il.  

A partir de 1999, il reprend les magasins de ses parents (il a revendu le dernier en 2016), s'essaye à la création d'un portail internet vite revendu et plus récemment, investit dans un cabinet d'audit parisien, Espelia.  

Né le 2 février 1969, chiraquien de toujours, David Lisnard a adhéré au RPR à 25 ans et soutenu François Fillon en 2017.   

Discret sur ses racines catholiques, David Lisnard cite en revanche volontiers les penseurs qu'il lit, cultivant une image d'intello aimant le punk (mention spéciale pour les "Clash") et le sport (il court le marathon). "Fêtard", disent aussi de lui d'anciens compagnons de jeunesse à Cannes.  

Remarié à une journaliste de France 3 Côte d'Azur, M. Lisnard est père de 3 enfants.   

Une «instrumentalisation des maires» 

Avant de connaître le résultat, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'est dit "choqué par une instrumentalisation des maires par LR". 

Au-delà de la personnalité des deux prétendants, ce sont deux manières d'appréhender les relations avec Emmanuel Macron qui se sont affrontées: M. Lisnard se présentait comme le garant de "l'ADN indépendant" de l'AMF qui a caractérisé les sept années de mandat de M. Baroin, alors que M. Laurent était plus disposé à dialoguer avec l'exécutif.

Le vote, qui a débuté sur internet mardi en fin d'après-midi peu après l'ouverture du 103e congrès de l'AMF, présentait plus d'incertitudes que par le passé, les maires pouvant s'exprimer à distance, contrairement aux scrutins précédents. 

Avec plus de 11 500 votants (sur 34 155 inscrits), la participation a largement dépassé les 4 000 qui ont caractérisé les scrutins précédents. 

François Baroin, le président sortant et maire LR de Troyes, avait annoncé fin août qu'il ne briguerait pas de troisième mandat et avait immédiatement soutenu le maire de Cannes.

Ce soutien avait contrarié le secrétaire général de l'AMF, Philippe Laurent, qui avait épaulé le président sortant pendant sept ans et qui s'est alors lancé dans la course.

Cette élection intervient au terme d'un quinquennat marqué par de fortes divergences entre l'exécutif et l'AMF, accusée par le gouvernement "de ne pas avoir été force de proposition, mais force d'opposition systématique" sous M. Baroin.  

Peu après son arrivée à l'Elysée, alors qu'il avait annoncé la suppression de la taxe d'habitation, Emmanuel Macron avait été sifflé lors de sa première intervention au congrès de l'AMF.

Le hashtag #balancetonmaire, lancé un an plus tard sur les réseaux sociaux par la macronie pour dénoncer les élus qui avaient augmenté la taxe d'habitation, est également resté en travers de la gorge de nombreux élus.

A l'issue du scrutin, le président de la République recevra à l'Elysée un peu plus d'un millier de maires lors d'une "réception plutôt informelle" et sans discours, selon la présidence. 

Le chef de l'Etat s'exprimera ensuite jeudi après-midi devant eux en clôture du congrès. Selon l'Elysée, "il va remercier les maires pour leur action durant l'épidémie" et "insister sur l'accompagnement des collectivités territoriales depuis le début du quinquennat".


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.


Au Salon de l'agriculture, Macron attendu au tournant

Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
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  • Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier
  • Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon

PARIS: Visites politiques encadrées et les vaches seront bien gardées? Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier.

Pas d'incitation à chahuter cette année, mais des appels au calme ambivalents de la part des principaux syndicats agricoles, qui doivent être reçus l'un après l'autre en début de matinée avant la traditionnelle coupe de ruban et la déambulation présidentielle.

Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui ouvre ses portes au public à 09H00. En 2024, des milliers de personnes avaient été bloquées à l'extérieur pendant plusieurs heures en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d'Emmanuel Macron, entre huées, insultes, bousculades et violences.

Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques... Les organisateurs sont sur les dents pour ne pas voir se répéter le scénario catastrophe de l'an dernier.

L'entourage d'Emmanuel Macron lui a conseillé d'éviter une visite marathon, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.

"Le président sera très probablement pris à parti", a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l'attend sur les dossiers internationaux.

Cet automne, c'est l'opposition à l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la nouvelle administration américaine.

"Je souhaite qu'il en parle à Donald Trump (...): arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d'être compétitifs", renchérit Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Pour Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, forte de sa percée aux élections professionnelles de janvier, "ça va être tendu". Selon lui, Emmanuel Macron va aussi avoir du mal à "expliquer qu'on négocie encore un accord pour importer du sucre ou du poulet d'Ukraine" — l'accord d'association UE-Ukraine, en cours de révision — évoquant des produits érigés en symboles d'une "concurrence déloyale".

Coutumière des actions coup de poing, la Coordination rurale a toutefois passé à ses sympathisants un message d'apaisement, dans l'espoir qu'Emmanuel Macron "aura vraiment quelque chose" à leur dire, selon sa président Véronique Le Floc'h.

- "Où sont les promesses?" -

Plus d'un an après la mobilisation qui avait bloqué routes et autoroutes, l'heure est au bilan des mesures obtenues par les agriculteurs qui réclament un revenu "décent", plus de considération et moins d'injonctions.

Pour le gouvernement, ses engagements ont été "honorés": "500 millions d'euros d'allégement de charges fiscales prévus dans le budget", "soutien à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté", "indemnisations à hauteur de 75 millions d'euros aux propriétaires du cheptel touché par les épizooties" ou encore "la mise en place du contrôle administratif unique en octobre dernier".

Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d'orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l'agriculture au rang "d'intérêt général majeur", facilite les installations, la construction de bâtiments d'élevage et le stockage de l'eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.

"Un an après, où sont passés les prix plancher et ses promesses? Au Salon 2024, nous demandions des prix minimum garantis pour les producteurs: non seulement on n'a pas du tout avancé, mais la situation est pire aujourd'hui", s'indigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Elle estime que les demandes de l'alliance FNSEA-JA et de la CR ont été privilégiées, au détriment d'une "réelle transition agroécologique". Un argument repris par la gauche à propos de la loi d'orientation agricole.

Les personnalités politiques de tous bords devraient se succéder auprès de la vache limousine Oupette, égérie de l'édition 2025. Le Premier ministre François Bayrou est attendu lundi.

Malgré la volonté des organisateurs de limiter les visites à une journée pour chaque parti, Jordan Bardella (RN) a prévu de s'y rendre dimanche et lundi avec une délégation, comme en 2024, où les demandes de "selfies" avec le chef du parti d'extrême droite avaient contrasté avec la visite présidentielle.

En novembre, à la veille de nouvelles mobilisations paysannes, il s'était affiché dans le Lot-et-Garonne avec des cadres de la Coordination rurale, qui faisait campagne de son côté pour "dégager la FNSEA" des chambres d'agriculture.