Les maires élisent leur président avant d'être reçus par Macron à l'Elysée

François Baroin, le président sortant et maire LR de Troyes, a annoncé fin août qu'il ne briguerait pas de troisième mandat. (AFP).
François Baroin, le président sortant et maire LR de Troyes, a annoncé fin août qu'il ne briguerait pas de troisième mandat. (AFP).
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Publié le Mercredi 17 novembre 2021

Les maires élisent leur président avant d'être reçus par Macron à l'Elysée

  • Le vote, qui a débuté par internet mardi en fin d'après-midi peu après l'ouverture du 103e congrès de l'AMF, se termine mercredi à 15H00 pour un résultat dévoilé peu après
  • L'influente Association des maires de France (AMF) désigne mercredi son nouveau président, entre deux candidats qui s'opposent sur la ligne à tenir face à Emmanuel Macron

PARIS: Les plus de 34.000 membres de l'influente Association des maires de France (AMF) désignent mercredi leur nouveau président, entre deux candidats qui s'opposent sur la ligne à tenir face à Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat recevra dans la foulée un millier d'élus à l'Elysée.


Le vote, qui a débuté par internet mardi en fin d'après-midi peu après l'ouverture du 103e congrès de l'AMF, se termine mercredi à 15H00 pour un résultat dévoilé peu après. 


Il présente plus d'incertitudes que par le passé, les maires pouvant s'exprimer à distance, contrairement aux scrutins précédents.


François Baroin, le président sortant et maire LR de Troyes, a annoncé fin août qu'il ne briguerait pas de troisième mandat. Il avait immédiatement adoubé David Lisnard, du même parti et maire de Cannes, ainsi que vice-président de l'AMF.


Ce soutien avait déplu au secrétaire général de l'AMF, Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux, en région parisienne, qui s'est alors lancé dans la course.


Au-delà de la personnalité des deux prétendants, ce sont deux manières opposées d'appréhender les relations avec Emmanuel Macron qui s'affrontent: M. Lisnard, bien ancré à droite, se veut le garant de "l'ADN indépendant" de l'AMF qui a caractérisé les sept années de mandat de M. Baroin, alors que M. Laurent est plus disposé à dialoguer avec l'exécutif.


Dans son discours mardi devant les maires, M. Laurent a défendu une "AMF qui ne soit pour ou contre personne et qui ait une seule boussole: la cause des maires". "Je ne prendrai position pour aucun candidat à la présidentielle", a-t-il assuré.


Pour sa part, M. Lisnard a insisté sur le besoin "d'indépendance du pouvoir quel qu'il soit". "L'AMF ne doit surtout pas être accaparée par un clan", a-t-il souligné. 

Un quinquennat de tensions

La proximité supposée de son concurrent avec l'Elysée constitue le principal angle d'attaque du maire de Cannes. Il a reçu le soutien du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour qui estime qu'une victoire de Philippe Laurent transformerait l'AMF en "succursale de l'Élysée".


Le maire de Sceaux s'en défend vigoureusement et l'exécutif également: "Nous ne sommes strictement pour rien dans la prise de décision et dans le déclenchement de la candidature de M. Laurent", affirme à l'AFP une source gouvernementale. 


"Si Lisnard gagne, LR va essayer de le présenter comme une défaite pour Emmanuel Macron", analyse auprès de l'AFP un cadre de la majorité qui estime que le maire de Cannes "a de quoi faire 70%" puisqu'il y a "une mobilisation comme jamais de l'appareil LR".


Reste que l'élection à la tête de l'AMF a également créé des remous au sein de LR. Le président de la région Paca Renaud Muselier a appelé les maires de sa région à voter pour M. Laurent, lançant une lourde charge contre M. Lisnard, "niché dans son Palais des festivals", "du haut de son tapis rouge", alors qu'il est du même parti et de la même région.


"Vengeance politique" et "caricature nauséabonde" de Cannes, a fustigé le chef de file des députés LR Damien Abad. 


Le candidat à l'investiture LR Eric Ciotti, très proche de M. Lisnard, a plaidé pour une "exclusion automatique de l'infiltré macroniste Muselier".


Cette élection intervient au terme d'un quinquennat marqué par de fortes tensions entre l'exécutif et les maires. 


Peu après son arrivée à l'Elysée, alors qu'il avait annoncé la suppression de la taxe d'habitation, Emmanuel Macron avait été sifflé lors de sa première intervention au congrès de l'AMF.


Le hashtag #balancetonmaire, lancé un an plus tard sur les réseaux sociaux par la macronie pour dénoncer les élus qui avaient augmenté la taxe d'habitation, est également resté en travers de la gorge de nombreux élus.


A l'issue du scrutin, le président de la République recevra à l'Elysée un peu plus d'un millier de maires lors d'une "réception plutôt informelle" et sans discours, selon la présidence. 


Le chef de l'Etat s'exprimera ensuite jeudi après-midi devant eux en clôture du congrès. Selon l'Elysée, "il va remercier les maires pour leur action durant l'épidémie" et "insister sur l'accompagnement des collectivités territoriales depuis le début du quinquennat".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".