Objectif «massacre total»: bain de sang dans la plus grande prison d'Equateur

Des membres de la police équatorienne retirent le corps d'un détenu sur le toit d'un pavillon de la prison de Guayas 1 à Guayaquil, en Équateur, le 13 novembre 2021. (Photo, AFP)
Des membres de la police équatorienne retirent le corps d'un détenu sur le toit d'un pavillon de la prison de Guayas 1 à Guayaquil, en Équateur, le 13 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 14 novembre 2021

Objectif «massacre total»: bain de sang dans la plus grande prison d'Equateur

  • Débutées dans le bloc 2, les violences se sont étendues à d'autres blocs de cellules, où les gangs criminels liés au narcotrafic font régner la terreur.
  • Le 28 septembre, 119 personnes sont mortes dans les mêmes circonstances dans cette même prison de Guayas 1, lors du plus grand massacre de l'histoire carcérale de l'Équateur et l'un des pires en Amérique latine

GUAYAQUIL, Équateur : Des affrontements d'une extrême violence entre gangs de détenus se sont poursuivis samedi dans le pénitencier de Guayaquil, dans le sud-ouest de l'Equateur, que les autorités ont affirmé "contrôler" en soirée, après la mort d'au moins 68 prisonniers en 24 heures.

Corps mutilés et brûlés, scènes d'une grande "sauvagerie", "barbarie"... A coups d'armes blanches, d'armes à feu et d'explosifs, les affrontements ont débuté vendredi soir dans le bloc 2 de ce vaste centre pénitentiaire, le plus grand du pays.

Le bilan officiel samedi à la mi-journée était de 68 détenus tués et de 25 blessés.

Samedi soir, alors que la police avait pourtant assuré avoir pénétré le matin-même dans ce bloc 2, le porte-parole de la présidence Carlos Jijon a reconnu que "de nouveaux incidents se produisaient à l'intérieur du pénitencier", avec "des attaques d'un quartier à l'autre".

Le même porte-parole a affirmé peu après que la police était à l'intérieur de l'établissement et que la situation y était "sous contrôle". Près de 900 policiers ont été déployés pour faire face aux incidents, dont 500 à l'intérieur même du complexe pénitentiaire.

«Lobos» et «Latin King»

Le président Guillermo Lasso "tient une réunion avec le haut commandement des forces armées et de la police, un cabinet de crise a été mis en place", selon M. Jijon.

Le chef de l'Etat "a invité des représentants de la société civile à commencer à organiser un dialogue à l'intérieur de la prison afin de mettre fin à la barbarie qui s'y déroule", toujours selon le porte-parole présidentiel.

Débutées dans le bloc 2, les violences se sont étendues à d'autres blocs de cellules, où les gangs criminels ("Tiguerones", "Lobos" et autres "Latin King") liés au narcotrafic font régner la terreur.

Vendredi soir, l'électricité de l'établissement a été sabotée pour faciliter l'attaque de nuit. 

Selon le gouverneur de la province de Guayas (dont Guayaquil est la capitale), Pablo Arosemena, "les échanges de tirs étaient très intenses, très près des portes d'entrée du pénitencier, avec des détonations".

Les assaillants ont "essayé d'assiéger, de coincer" les détenus du bloc 2. Le chef de ce bloc, connu comme le leader des "Tiguerones", a été libéré mercredi dernier après avoir purgé 60% de sa peine.

"Ce bloc cellulaire (avec quelque 700 prisonniers) étant désormais sans chef, d'autres blocs, avec d'autres gangs, ont essayé de les briser, d'entrer et d'y perpétrer un massacre total", a expliqué le gouverneur, dénonçant la "sauvagerie" des assaillants, qui ont fait usage d'explosifs pour percer les murs.

Selon la chef de la police, le général Tannya Varela, il y a un "vide" dans la prison en raison de l'absence de dirigeants dans plusieurs ailes, ce qui a déclenché une "une lutte pour le leadership". Ce nouveau massacre "pourrait éventuellement conduire à d'autres actions", a-t-elle averti.

Murs ensanglantés

Samedi matin, le cadavre d'un détenu gisait sur le toit du bâtiment, aux murs blancs maculés de glaçantes traces de sang.

Des images insoutenables diffusées dans la nuit de vendredi à samedi sur les réseaux sociaux ont montré des détenus dans une cour de la prison, s'acharnant à coups de bâtons sur un tas de corps entassés et en train de se consumer dans les flammes.

Dans un tweet, le président Guillermo Lasso a présenté ses "sincères condoléances aux familles qui ont perdu des êtres chers" et a demandé la mise en place d'"outils institutionnels appropriés" pour faire face à cette nouvelle crise carcérale.

Le 28 septembre, 119 personnes sont mortes dans les mêmes circonstances dans cette même prison de Guayas 1, lors du plus grand massacre de l'histoire carcérale de l'Équateur et l'un des pires en Amérique latine. Certains détenus avaient été démembrés, décapités, ou brûlés.

Le président Lasso avait alors proclamé "l'état d'exception" dans les 65 prisons équatoriennes, promettant le déploiement d'importants renforts militaires.

Le 12 octobre, la Cour constitutionnelle avait cependant limité la durée de cet "état d'exception" à la fin novembre, et interdit que les militaires ne pénètrent à l'intérieur des prisons.

Polémique

Samedi, le président a critiqué cette haute instance juridique, voyant dans ce nouveau bain de sang un "signal d'alarme pour les institutions de l'État équatorien, en particulier la Cour constitutionnelle".

Les 65 prisons équatoriennes peuvent accueillir 30 000 personnes mais sont occupées par 39 000 détenus, soit une surpopulation de 30%. Des armes de toutes sortes, de la drogue et des téléphones portables y circulent en grand nombre.

Situé entre la Colombie et le Pérou, principaux producteurs mondiaux de cocaïne, et utilisé comme zone de transit pour l'expédition vers les Etats-Unis et l'Europe, l'Equateur est confronté à une hausse de la criminalité liée au trafic de drogue, en particulier à Guayaquil, ville portuaire et centre économique du pays.

Dans l'immense prison en périphérie de la ville, qui abrite 8 500 détenus et dont la surpopulation atteint 60%, la violence n'a jamais cessé, malgré les multiples annonces du gouvernement.

Ce pénitencier est divisé en douze quartiers, où sont détenus séparément les membres d'au moins sept organisations criminelles ayant des liens avec notamment les cartels mexicains de Sinaloa et Jalisco Nueva Generación.

Quinze détenus y ont été tués depuis fin septembre, et plusieurs incidents avaient été signalés cette semaine.

Avec les derniers massacres, les émeutes dans les prisons équatoriennes ont fait plus de 308 morts depuis le début de l'année.

Samedi, des dizaines de familles de détenus, angoissées ou en pleurs, se sont rassemblées devant le pénitencier. "Ce sont des êtres humains, aidez-les", pouvait-on lire sur une banderole.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.