Equateur: le candidat de droite remporte la présidentielle

M. Lasso s'est dit prêt à donner sa «vie au peuple», promettant «un Equateur libre et démocratique». Adepte du libre-échange, il vise un «déficit zéro pour ne pas aggraver la dette» et a promis de créer deux millions d'emplois. (Photo, AFP)
M. Lasso s'est dit prêt à donner sa «vie au peuple», promettant «un Equateur libre et démocratique». Adepte du libre-échange, il vise un «déficit zéro pour ne pas aggraver la dette» et a promis de créer deux millions d'emplois. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 avril 2021

Equateur: le candidat de droite remporte la présidentielle

  • Devançant son adversaire de plus de cinq points, il a obtenu 52,51% des voix contre 47,49% à Andrés Arauz
  • «Le 24 mai prochain, nous assumerons avec responsabilité le défi de changer le destin de notre patrie et à atteindre pour tous l'Equateur d'opportunités et de prospérité auquel nous aspirons»

QUITO: L'ex-banquier conservateur Guillermo Lasso a été élu dimanche président d'Equateur, face au jeune économiste Andrés Arauz, poulain de l'ex-dirigeant socialiste Rafael Correa, dans ce pays pétrolier endetté, dont la crise s'est aggravée avec la pandémie de Covid-19.

A 65 ans, Guillermo Lasso a transformé son troisième essai et succèdera à l'impopulaire Lenin Moreno, qui achèvera en mai son mandat de quatre ans. Devançant son adversaire de plus de cinq points, il a obtenu 52,51% des voix contre 47,49% à Andrés Arauz, selon 93,14% des suffrages dépouillés.

«Le 24 mai prochain, nous assumerons avec responsabilité le défi de changer le destin de notre patrie et à atteindre pour tous l'Equateur d'opportunités et de prospérité auquel nous aspirons», a-t-il promis depuis Guayaquil (sud-ouest), sa ville natale.

Son rival de gauche, âgé de 36 ans, a admis la défaite: «Je le féliciterai pour le triomphe électoral obtenu aujourd'hui et lui démontrerai nos convictions démocratiques», a-t-il déclaré.  

Quelque 13,1 millions d'électeurs étaient appelés à départager M. Arauz, arrivé en tête du premier tour le 7 février, de M. Lasso, vaincu précédemment par M. Correa, qui a gouverné le pays pendant dix ans jusqu'en 2017, puis par M. Moreno.

La journée électorale s'est déroulée sans incident, selon le Conseil national électoral (CNE).

Après la clôture, M. Arauz s'était risqué à devancer les résultats officiels et à se déclarer vainqueur, en citant un sondage de sortie des urnes lui donnant 1,6% d'avance sur son rival.

Pour un «Equateur libre»

M. Lasso s'est dit prêt à donner sa «vie au peuple», promettant «un Equateur libre et démocratique». Adepte du libre-échange, il vise un «déficit zéro pour ne pas aggraver la dette» et a promis de créer deux millions d'emplois. 

Le PIB de ce pays dollarisé de 17,4 millions d'habitants s'est contracté de 7,8% en 2020 et la dette globale atteint 63,88 milliards de dollars (63% du PIB).

L'Equateur est en outre très touché par la pandémie, avec quelque 340 000 cas de Covid-19, dont plus de 17 000 morts.

M. Arauz, candidat de la coalition Union pour l'espérance (Unes, gauche), était arrivé en tête du premier tour avec 32,72% des voix, contre 19,74% à son rival du mouvement Créer des opportunités (Creo, droite), adepte du libre-échange.

«La situation est chaotique. Il n'y a pas de travail (...) nous devons changer», a déclaré à l'AFP Santiago Esteiner, 64 ans, électricien automobile, en votant pour M. Arauz.

«Ce pays a besoin d'emplois», estimait aussi Enrique Lumaño, 34 ans, employé du BTP qui penchait pour M. Lasso.

Les résultats du premier tour avaient été contestés par Yaku Pérez, avocat indigène de gauche, arrivé troisième avec seulement 0,35% d'écart derrière M. Lasso.

Sur fond de polarisation entre corréistes et anti-corréistes, son parti Pachakutik avait dès lors promu le vote nul, qui atteignait dimanche 16%, selon les résultats partiels publiés par le CNE, contre 9,55% en février.

S'ils ne constituent que 7% de la population, les amérindiens sont une force sociale redoutée. Ils ont organisé les violentes manifestations de 2019 contre l'austérité, qui ont fait 11 morts et plus de 1 300 blessés, et ont contribué à renverser trois présidents entre 1997 et 2005.

Une gouvernance compliquée

Le directeur de l'institut Market, Blasco Peñaherrera, avait présagé d'un scrutin «incertain» en raison du grand nombre d'indécis.

L'élection se jouait entre retour du socialisme et accentuation du virage à droite, entamé par M. Moreno au grand dam de son prédécesseur et ex-allié Correa.

L'ancien président, qui vit en Belgique, pays de son épouse, et a été condamné par contumace en 2020 à huit ans de prison pour corruption, a souhaité dimanche bonne «chance» à M. Lasso, estimant sur Twitter que «son succès sera celui de l'Equateur».

M. Arauz s'était défendu d'être la marionnette de son mentor: «Celui qui gouvernera, ce sera moi!»

Mais il a payé dimanche le fait de «ne pouvoir se décoller de l'image de Correa», a déclaré Pablo Romero, analyste de l'université Salesiana.

Selon la professeure Wendy Reyes de l'université de Washington, M. Lasso a réussi à «convertir les indécis», est «parvenu à se connecter avec cet électeur déçu du corréisme et de la politique en général». 

Il devra toutefois composer avec l'Unes qui, sans être majoritaire, s'est imposée comme première force parlementaire aux législatives de février. 

Pour l'analyste Oswaldo Moreno, le vainqueur aura à «se concerter avec de nombreux acteurs», d'autant plus que le vote nul pourrait légitimer «de futures manifestations» affectant «la gouvernance».

Yaku Pérez, dont le parti constitue le deuxième groupe au parlement mono-caméral, a averti que les indigènes maintiendront leur «résistance» si le prochain président ne défend par l'environnement et n'accélère pas la vaccination contre la Covid-19.  


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.