DRESDE: Le parti allemand d'extrême droite AfD a finalisé dimanche son programme en vue des prochaines élections législatives, axant sa campagne sur la fin des restrictions liées à la pandémie, une ligne plus ferme sur l'immigration et une sortie de l'Union européenne.
Au deuxième jour de son congrès à Dresde (est) qui vise à préparer sa campagne du scrutin du 26 septembre, le parti anti-islam et anti-immigration a voté contre le port obligatoire du masque, qui, selon lui, «repose sur des chiffres qui ne sont pas sérieux».
Les membres du parti ont aussi voté dimanche en faveur d'une interdiction totale du regroupement familial pour les réfugiés, durcissant ainsi la ligne de l'AfD qui le tolérait jusqu'ici dans certains cas particuliers.
La veille, le parti avait ajouté à son programme un appel à la sortie de l'Allemagne de l'UE ainsi que la fin des restrictions visant à lutter contre la Covid-19, y voyant le symbole d'une «politique de la peur».
L'AfD tente depuis plusieurs mois de capitaliser sur la colère suscitée en Allemagne par ces mesures, en particulier à l'approche des élections, les premières en 16 ans sans la chancelière sortante Angela Merkel, qui se retire de la vie politique.
Certains membres du parti se sont également joints aux mouvements contre les vaccinations et «Querdenker» («Anticonformiste») au cours de diverses manifestations contre ces restrictions.
Co-président de l'AfD, Joerg Meuthen a appelé samedi à en finir avec «ces orgies d'interdictions, ces emprisonnements, cette folie du verrouillage».
Au moment où Mme Merkel et les dirigeants des Länder (Etats régionaux) envisagent de renforcer les dispositifs, l'extrême droite a révélé son slogan de campagne, «L'Allemagne. Mais normale», c'est-à-dire débarrassée de ses règles anti-Covid.
Créée en 2013 en tant que mouvement opposé à l'euro, l'AfD est entrée en nombre en 2017 à la chambre des députés et y incarne la première force d'opposition aux conservateurs d'Angela Merkel et aux sociaux-démocrates, membres de la coalition au pouvoir.
Mais ce parti, qui a bâti son succès sur ses prises de position contre la politique migratoire de la chancelière, est actuellement déchiré par des querelles internes et en perte de vitesse dans les sondages.
L'AfD ne parvient pas à capitaliser sur les difficultés économiques et sociales découlant de la pandémie, ni sur le mouvement contre les masques de protection, pourtant vivace en Allemagne et qui attire nombre de sympathisants de l'extrême droite. Par ailleurs, plusieurs de ses membres sont accusés de liens avec les mouvements néonazis.
Les dernières enquêtes d'opinion accordent à l'AfD entre 10 et 12% des suffrages, alors que la CDU/CSU de Mme Merkel pourrait obtenir 27%, suivie de près par les Verts.
Les membres du parti doivent encore se prononcer sur le mode de sélection - vote interne ou pas - de leurs principaux candidats aux élections.