En Egypte, une «nouvelle capitale» pharaonique sort des sables du désert

Dans cette photo d'archives prise le 3 août 2021 depuis le gratte-ciel « Iconic Tower » montre une vue des travaux de construction en cours dans le « quartier des affaires et des finances » du mégaprojet « Nouvelle capitale administrative » de l'Égypte. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archives prise le 3 août 2021 depuis le gratte-ciel « Iconic Tower » montre une vue des travaux de construction en cours dans le « quartier des affaires et des finances » du mégaprojet « Nouvelle capitale administrative » de l'Égypte. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 14 novembre 2021

En Egypte, une «nouvelle capitale» pharaonique sort des sables du désert

  • L'inauguration dont la nouvelle date reste inconnue actera selon Sissi la «nouvelle République» lancée à sa première élection en 2014
  • Le site de 730 kilomètres carrés (l'équivalent de sept fois Paris) doit être construit en trois étapes, dont «la première couvre 250 km2 qui pourront accueillir deux millions d'Egyptiens»

NOUVELLE CAPITALE ADMINISTRATIVE, Égypte: Palais des congrès rococo, immenses tours sur le modèle des gratte-ciel de Dubaï, opéra majestueux: la "nouvelle capitale" de l'Egypte sort des sables à 50 km du centre du Caire, un projet pharaonique voulu par le président Abdel Fattah al-Sissi.

Alternant avec des portraits du raïs, des panneaux le long de la route indiquent la "nouvelle capitale": des chantiers à perte de vue en plein désert à 25 kilomètres à peine du Fifth Settlement, l'un des derniers nés des faubourgs selects du Caire.

En 2019, M. Sissi avait inauguré une vaste mosquée -- nommée "al-Fattah al-Alim", un des noms de Dieu dans l'islam, mais aussi le prénom du président -- et une cathédrale copte, copie conforme de sa jumelle inaugurée il y a plus d'un demi-siècle au Caire.

Le Parlement, des ministères ou des quartiers -- chics pour lesquels les promoteurs démarchent depuis des mois les Cairotes par téléphone, ou à loyer modéré dessinés par le ministère du Logement -- sortent de terre.

Des facultés, des hôpitaux et des écoles sont encore en construction alors que l'inauguration prévue le 30 juin a été repoussée, notamment à cause de l'épidémie de Covid-19. 

Cette date est symbolique pour le pouvoir car ce jour-là, il y a huit ans, une foule immense donnait "mandat" à l'armée contre le président islamiste d'alors, Mohamed Morsi, renversé peu après par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi.

«Enigme»

L'inauguration dont la nouvelle date reste inconnue actera selon M. Sissi la "nouvelle République" lancée à sa première élection en 2014.

Peu après, il avait annoncé vouloir une nouvelle capitale, en lieu et place du Caire, cité tentaculaire de plus de 20 millions d'habitants à l'immense richesse architecturale, comme en témoigne la mosquée Ibn Touloun, vieille de plus d'un millénaire.   

Mais pour Galila el-Kadi, urbaniste de l'Institut de recherche pour le développement basé en France, cette nouvelle capitale ne vient pas concurrencer Le Caire, comme Brasilia a pu le faire avec Rio de Janeiro et Sao Paulo, mais prolonger un peu plus une mégalopole déjà engorgée.

La stratégie derrière cette nouvelle capitale est "une énigme", estime cette professeure d'université: "Avant même d'être habitée, elle touche déjà Le Caire. Dans quelques années, elle va s'agrandir et sera complètement absorbée et cela ne fera qu'ajouter aux problèmes de gestion d'une forte concentration de population dans un espace encore plus grand".

M. Sissi a déjà été à l'initiative de villes nouvelles, comme à Mansoura (nord) ou Assouan (sud), mais celle qui est appelée pour le moment "la nouvelle capitale administrative" est "le plus grand projet de l'Etat", indique à l'AFP Khaled al-Husseini, porte-parole de l'entreprise publique chargée de sa construction.

Le site de 730 kilomètres carrés (l'équivalent de sept fois Paris) doit être construit en trois étapes, dont "la première couvre 250 km2 qui pourront accueillir deux millions d'Egyptiens", détaille M. Husseini.

La ville "offrira une vie meilleure avec des équipements modernes et écologiques et des caméras de surveillance", assure-t-il, évoquant panneaux solaires et énergies renouvelables.

Des fonctionnaires viendront y travailler dès décembre et ils seront 100 000 en tout "d'ici trois ans", assure M. Husseini. Pour eux, "il a fallu créer un réseau routier et prévoir des moyens de transport", dont un train monorail à près de quatre milliards d'euros pour relier la nouvelle capitale au Caire, connue pour ses embouteillages monstres.

Une débauche de moyens qui en exaspère plus d'un alors qu'un tiers des 102 millions d'Egyptiens vivent sous le seuil de pauvreté. 

«Où sont les priorités?»

"C'est une certaine vision de la modernisation" à l'occidentale, déplore le politologue Moustafa Kamal al-Sayyed, qui s'interroge: moderniser l'Egypte ne passerait-il pas plutôt par "garantir une éducation de qualité" dans un pays où l'analphabétisme touche près d'un habitant sur trois.

Récemment, note-t-il, le ministère de l'Education disait "manquer de 250 000 instituteurs". "Où sont les priorités?".

En Egypte, souligne Mme Kadi, depuis l'époque pharaonique la construction de nouvelles capitales a eu comme motivation "de séparer le souverain du peuple", rappelle-t-elle.

Pour M. Sayyed, "tous les présidents de l'Egypte moderne ont voulu imprimer leur nom dans l'Histoire comme Gamal Abdel Nasser avec le Haut barrage d'Assouan".

"M. Sissi veut que l'histoire le retienne comme celui qui a déplacé le centre du pouvoir", assure-t-il à l'AFP: "Et ce, pour toujours".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.