Un livre (moderne) est le contraire du manuscrit ancien. Un livre est clos, se lit à l’horizontal, on l’achète pour payer un imprimeur et un auteur, il est “signé”, doté d’un index, sommaire et soumis au copyright. Un manuscrit se lit à la verticale, il est l’acte d’un copiste, il n’a pas d’auteur ni de copyright, ni de dépôt légal, il ne reconnaît pas le droit d’auteur, ni d’auteur autre que le divin ou le très ancien, et sa source est le savoir universel d’un dieu en vogue, d’une cosmogonie de l’open source.
Tout est là alors sous les yeux : avec le livre, on réinventa à la fin du Moyen Âge occidental, le manuscrit, la “source”, le droit d’être payé pour ses efforts intellectuels ou de création, la fiabilité, la légitimité, le lecteur libre, le sens et l’opinion, et donc, la liberté et la fin promise de la féodalité. Le droit d’auteur avait été arraché aux Dieux et aux rois. Il signa la citoyenneté et le capital.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.