Yasmina Khadra et les plus grands éditeurs français au Salon du livre de Charjah

Salon du livre de Charjah
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Publié le Mardi 09 novembre 2021

Yasmina Khadra et les plus grands éditeurs français au Salon du livre de Charjah

Salon du livre de Charjah
  • Le Salon international du livre de Charjah est devenu le plus grand événement littéraire professionnel au monde en termes d'achat et de vente de droits d'auteur pour l'année 2021
  • À l’occasion de cette 40e édition, organisée autour du thème «Il y a toujours un bon livre», la France et le SIBF ont invité Yasmina Khadra

ABOU DHABI: C’est désormais le rendez-vous incontournable du monde de l’édition.

Le Salon international du livre de Charjah (SIBF), qui se tient jusqu’au 13 novembre aux Émirats arabes unis (EAU), rassemble cette année plus de mille six cents éditeurs venus de quatre-vingt-un pays et quinze millions de livres. Il est devenu, d’après ses organisateurs, le plus grand événement littéraire professionnel au monde en termes d'achat et de vente de droits d'auteur pour l'année 2021.

Plus de quatre-vingt-cinq personnalités de premier plan participent au SIBF cette année, parmi lesquelles le prix Nobel tanzanien Abdelrazak Gurnah, le nouvelliste indien Amitav Ghosh (lauréat du prix Jnanpith, la plus haute distinction littéraire d’Inde), ou Chris Gardner, philanthrope américain et financier multimillionnaire, auteur d’un livre autobiographique, À la recherche du bonheur, qui a fait l’objet d’une adaptation cinématographique.

À l’occasion de cette 40e édition, organisée autour du thème «Il y a toujours un bon livre», la France et le SIBF ont invité Yasmina Khadra. Ce romancier algérien francophone jouit d’une renommée internationale. Ses livres ont été publiés dans cinquante-deux pays et traduits en cinquante-sept langues.

Isabelle Leymarie, écrivaine, pianiste, musicologue, cinéaste, traductrice et photographe, est quant à elle l’une des plus grandes spécialistes de la musique afro-américaine.

Saad Bouri, écrivain, scénariste et éditeur, a fondé des Éditions du Jasmin, dont le catalogue propose aujourd'hui plus de quatre cents titres.

Les auteurs ont rencontré le public et ils ont participé à de nombreuses conférences.

De prestigieuses maisons

Regroupée autour d’un stand créé en partenariat avec l'Alliance française de Dubaï et la librairie Culture & Co, située dans la ville émiratie, l’édition française est représentée par de prestigieuses maisons: Gallimard, Actes Sud, Éditions animées, Geuthner Publishing, XO Publishing et Gulf Stream éditeur. Le Bureau français international de l'édition (Bief), qui représente plus de deux cent quatre-vingts éditeurs, est également invité.

«Nous avons apporté à Charjah quelque mille cinq cents titres, dont environs 15% sont des nouveautés», se félicite Michel Choueiri, responsable de la librairie Dubaï Culture & Co.

Pionnière dans le monde de l’édition, la France participe à la foire du livre de Charjah seulement pour la troisième année consécutive; cependant, les liens culturels entre la France et l’émirat de Charjah se sont intensifiés ces dernières années. 

«Échanges interculturels»

«Nous sommes extrêmement heureux de constater que notre relation avec Charjah s'est épanouie au cours des dernières années dans le secteur du livre. Nous sommes impatients de développer davantage ces liens bilatéraux et d'encourager les échanges interculturels entre la France et le monde arabe», déclare Xavier Chatel, l'ambassadeur de France aux EAU.

En effet, en 2018, Charjah a été spécialement invitée du Salon du livre de Paris, «en témoignage de l'activité culturelle, de la créativité et de l'engagement de l’émirat». Plus récemment, Paris et les EAU ont travaillé à l’ouverture d'une nouvelle Alliance française dans l’émirat de Charjah.

«Nous avons des coopérations très fortes avec les Émiriens en matière d’apprentissage du français, y compris à Charjah», ajoute Hugo Henry-Ceylan, conseiller culturel à l’ambassade de France aux EAU.

«Capitale mondiale du livre»

Connue à la fois pour son esprit conservateur et comme un noyau culturel et artistique régional, Charjah souhaite devenir un centre régional de création littéraire. La ville a donc lancé une politique destinée à développer la production et la diffusion des publications dans le monde arabe. Troisième agglomération des EAU, Charjah, nommée «capitale mondiale du livre» en 2019 pour avoir rendu la lecture «accessible au plus grand nombre», considère l'édition comme un levier culturel et diplomatique susceptible de relier la France et les Émirats arabes unis.

 Au mois de mars 2017, le groupe Kalimat, situé à Charjah et dirigé par Sheikha Bodour al-Qasimi, a signé un protocole d'accord avec l’éditeur français Gallimard pour qu'un nombre équivalent de titres du catalogue de chaque éditeur soit publié annuellement, en arabe par Kalimat et en français par Gallimard.

Quelques chiffres

  • L'industrie de l'édition en France génère un chiffre d'affaires annuel moyen de plus de 3 milliards d’euros.
  • Les EAU ont importé pour 1,6 million de dollars (soit 1,38 million d’euros) de livres à partir de la France en 2017 et en ont exporté cette même année pour quelque 200 000 dollars (172 8000 euros).
  • Ces chiffres n’évoluent pas vraiment: les exportations françaises des livres vers les EAU se sont élevées à 1,347 million d’euros en 2020, mais elles étaient en hausse de 23% par rapport à 2019, selon les données du Bief.
  • En matière de cession des droits de traduction, selon les chiffres du Syndicat national de l’édition, du Bief et de la Centrale de l’édition, trente-six livres ont été achetés pour être traduits de l’arabe vers le français en 2020.
  • Dans le même temps, les éditeurs arabes ont acquis cent quarante-cinq titres français pour les traduire en langue arabe. Dix-neuf de ces titres ont été achetés par des éditeurs saoudiens et six par des éditeurs émiriens.

 Pour les éditeurs français, le salon de Charjah constitue un important lieu d’échanges professionnels.

 «Notre but, à chaque fois, est de rencontrer des éditeurs arabophones et de créer des liens avec eux. Ces éditeurs peuvent d’ailleurs publier leurs livres également en français. Tous les salons arabes sont plutôt fédérateurs, mais à Charjah, cette année, surtout après la suspension de nombreux salons en raison de la Covid-19, les connexions sont particulièrement fortes», confie à Arab News en français Laurence Risson, responsable des projets entre les éditeurs français et arabophones au Bief.

 Par ailleurs, pour soutenir ces relations avec les éditeurs arabes et les aider à pénétrer le marché de l'édition française, le Bief organise depuis trois ans le programme Fellowship («Amitié»), qui invite pendant une semaine des éditeurs arabes afin qu’ils se connectent avec les acteurs de l'industrie française.

 «Depuis 2018 environ, on invite une quinzaine d’éditeurs de cinq pays arabes à venir à Paris et à Marseille. Nous leur montrons comment la chaîne du livre est organisée en France et nous leur offrons la possibilité de rencontrer des professionnels du livre français et de discuter d’éventuels échanges de traduction», indique Laurence Risson.

 «Le but est vraiment de créer une forte communauté de membres qui deviendront des spécialistes du marché, hautement connectés et capables de générer des opportunités de traduction et de publication dans les deux sens», précise Nicolas Roche, directeur du Bief.

 En France, l'industrie de l'édition génère un chiffre d'affaires annuel moyen de plus de 3 milliards d’euros; en 2017, la France se classait à la 8e place des marchés importateurs de livres dans les EAU.

 Même si ses échanges sont encore assez modestes, «dans le Golfe, nos deux principaux partenaires sont les éditeurs émiriens et les éditeurs saoudiens», fait savoir Laurence Risson.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.