La Grande-Bretagne appelé l’Iran à raviver l’accord conclu en 2015, qui prévoyait la limitation de son programme nucléaire en échange d’un allègement de sanctions multilatérales. Les États-Unis se sont retirés de l’accord en 2018, ce qui a causé une forte détérioration des relations entre Washington et Téhéran.
Après l’élection du président Joe Biden cette année, les deux rivaux sont retournés à la table des négociations pour tenter à nouveau de conclure un accord. Interrompues pendant quatre mois à la suite des élections présidentielles iraniennes, les discussions devraient reprendre à Vienne à la fin du mois.
Ali Bagheri Kani, vice-ministre iranien des Affaires étrangères et négociateur principal, s’est rendu au bureau des Affaires étrangères du Royaume-Uni afin d’exposer les demandes de son pays. Le ministre d’État britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, James Cleverly, a indiqué à son homologue que l’Iran devrait profiter de ces nouvelles discussions pour conclure un accord qui, selon lui, est déjà sur la table.
La partie iranienne demeure déterminée à obtenir un allègement des sanctions et à faire en sorte que l’accord ne puisse plus être rompu. Les pays occidentaux souhaitent que les négociations se focalisent sur la réduction des réserves d’uranium enrichi de l’Iran, qui se rapprochent de plus en plus du niveau requis pour fabriquer une bombe.
Israël et les pays du Golfe appellent les négociateurs à élargir le champ des discussions pour y inclure les nuisances régionales de l’Iran, son soutien aux terroristes et son programme de missiles, qui, selon eux, compromettent la sécurité régionale.
Les pourparlers ont été suspendus pendant des mois après l’élection d’un partisan de la ligne dure, Ebrahim Raïssi, à la présidence de l’Iran en juin. Certains avaient émis l’hypothèse que l’ensemble du processus allait s’effondrer, poussant les États-Unis reprendre leur campagne de «pression maximale» visant à asphyxier l’économie iranienne, déjà en difficulté.
En octobre, Esfandyar Batmanghelidj, chercheur invité au Conseil européen des relations internationales (ECFR), a prédit que la «crise économique lente» de l’Iran finirait par le pousser à retourner à la table des négociations pour réclamer un allègement des sanctions. «L’impact prévu d’une telle décision serait profond», écrit-il. «L’un des principaux défis de l’administration Raïssi est de maîtriser les taux d’inflation historiques. La hausse des prix, notamment ceux des denrées alimentaires, alimentent le mécontentement et les troubles dans le pays.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com