LONDRES: L'ambassadrice d'Israël au Royaume-Uni, Tzipi Hotovely, a affirmé mercredi qu'elle "ne se laisserait pas intimider" après avoir été prise à partie par des manifestants devant l'université londonienne où elle participait à un débat sur la paix au Proche-Orient.
Mardi soir, la diplomate, encadrée d'agents de sécurité, avait été huée, les étudiants lui criant "honte sur vous", alors qu'elle quittait un débat organisé par un syndicat étudiant à la London School of Economics (LSE).
"J'ai passé un excellent moment à la LSE et je ne me laisserai pas intimider", a déclaré Mme Hotovely sur Twitter, affirmant qu'elle "continuerait à partager l'histoire israélienne et à tenir un dialogue ouvert avec toutes les parties de la société britannique".
Sa présence à l'événement avait été dénoncée par l'association LSE for Palestine, qui a organisé une manifestation devant l'université. Ses membres accusent Mme Hotovely, membre du parti de droite israélien Likoud et ancienne ministre chargée de l'expansion controversée des colonies juives en Cisjordanie, de tenir un discours de haine et contribuer "à l'oppression matérielle des Palestiniens".
La ministre britannique de l'intérieur Priti Patel s'est dit "écœurée par ce traitement" et cet "incident épouvantable", affirmant que "l'antisémitisme n'a pas sa place dans nos universités".
"Je continuerai à faire tout ce qui est possible pour protéger la communauté juive contre l'intimidation, le harcèlement et les abus", a ajouté sur les réseaux sociaux la ministre.
Le gouvernement conservateur du Premier ministre Boris Johnson veut lutter contre ce qu'il appelle la "cancel culture" interdisant à certains de s'exprimer en raison de leurs opinions, en particulier dans les universités. Il compte pour cela sur de nouvelles lois dévoilées en début d'année et la nomination d'un "champion" chargé d'enquêter sur les éventuelles violations de la liberté d'expression.
Mme Hotovely a parlé, répondu aux questions du public et est partie à l'heure prévue, au bout de 90 minutes, a affirmé un porte-parole de la LSE à l'AFP, mais l'école a indiqué "revoir les processus entourant cet événement" pour le futur.
"La liberté de parole et d'expression sont à la base de tout ce que nous faisons à la LSE", a-t-il ajouté. "Les étudiants, le personnel et les visiteurs sont fortement encouragés à discuter et à débattre des questions les plus urgentes dans le monde, mais cela doit se faire dans le respect mutuel."