AL-MUKALLA: Un tribunal de la ville yéménite de Sanaa, sous contrôle houthi, a jugé plus de 100 personnes ce week-end, dont des militants, des politiciens et des chefs tribaux.
Majed Fadhail, vice-ministre des droits de l'homme et membre d'une délégation gouvernementale impliquée dans des pourparlers d'échange de prisonniers avec la milice, a appris son procès par contumace via un avocat basé à Sanaa qui défend les militants exilés devant les tribunaux houthis.
Fadhail a été informé que lui et des dizaines d’autres avaient été accusés de collusion avec les ennemis de la milice.
Le vice-ministre a qualifié le procès d'absurde et a déclaré que les Houthis se servent des autorités judiciaires pour régler leurs comptes avec leurs opposants et justifier la saisie des biens.
"Ces tribunaux absurdes utilisés par la milice houthie ne nous intimideront pas parce que nous n'avons rien à perdre et nous continuerons à résister", a déclaré Fadhail à Arab News.
Il a déclaré que le groupe a fait geler ses comptes bancaires et saisi ses biens personnels dans les zones sous son contrôle.
«Ce qui est étrange, c'est le moment choisi pour cette mascarade. Elle s'est produite pendant que nous sommes en pourparlers dans le cadre de l'accord sur les prisonniers négocié par l'ONU», a-t-il ajouté.
L'avocat qui a informé Fadhail du procès de ce week-end est Abdul Basit Ghazi, qui a déclaré sur Facebook avoir mis le juge au défi de poursuivre un fonctionnaire alors que les Houthis sont en pourparlers avec lui.
Ghazi a également déclaré qu'un chef de tribu avait été jugé par contumace parce que le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi lui avait rendu visite à l'hôpital alors qu'il était malade. C’est aussi le cas l'ancienne ministre Nadia Al-Sakkaf pour avoir comparu à une conférence à Riyad en 2015.
Les délégués du gouvernement internationalement reconnu et des Houthis se sont rencontrés vendredi pour la première fois en sept mois pour finaliser un accord d’échanges de centaines de prisonniers, une rencontre maintes fois ajournée.
Fadhail a déclaré que les délégués ont échangé des listes de détenus, qui seraient candidats à une libération selon les modalités de la première étape de l'accord. Il espère que cette série de pourparlers ne se terminera pas par un échec.
"Je suis optimiste. Les pourparlers vont aboutir cette fois-ci. »
Les observateurs yéménites estiment que des négociations d'échange de prisonniers réussies pourraient conduire à de nouvelles séries de pourparlers de paix pour mettre fin à la guerre.
L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, a exhorté lundi les défenseurs de la société civile, les femmes, les jeunes et les factions en guerre à s'unir pour promouvoir l'état de droit, la responsabilité, l'égalité des citoyens et la paix. Il a déclaré que la pandémie de coronavirus avait exacerbé la situation déjà désastreuse du pays.
«Aux Yéménites, en particulier aux membres de la société civile et aux groupes de femmes et de jeunes, je vous salue tous, pour votre courage et votre persévérance», a-t-il déclaré à l'occasion de la Journée internationale de la paix. «Veuillez continuer à défendre un avenir d'égalité de citoyenneté, d'état de droit et de gouvernance responsable pour votre pays. Aux parties belligérantes, je dis: En ce jour, j'espère que vous réfléchissez et que vous trouverez le courage de faire le premier pas pour donner au peuple yéménite la paix dont il a besoin et qu'il mérite.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com